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Antibiotiques

Aujourd’hui en Suisse

Suisses du monde et de Suisse, bonjour,

Remèdes miracle à leurs débuts, les antibiotiques n’ont plus la cote auprès de nombre de médecins. Et il y a à cela une bonne raison: c’est que les microbes ont appris à y résister. Faute d’une approche nouvelle, cette résistance pourrait tuer plus de 10 millions de personnes chaque année dans le monde d’ici 2050. Or, les géants de la pharma ne se précipitent pas pour mettre au point de nouveaux antibiotiques. Nous avons mené l’enquête.

Nous vous parlons aussi du débat sur la neutralité, du blues des scientifiques un an après l’abandon de l’accord-cadre et du lien entre production alimentaire et biodiversité.

Bonne lecture,

Antibiotiques
Keystone / Daniel Veselsky

La résistance aux antibiotiques tue déjà plus d’un million de personnes dans le monde par année. C’est bien plus que le sida ou le paludisme. La solution serait de développer de nouveaux médicaments, mais les grandes pharmas ne semblent pas pressées.


Parmi les géants du secteur, Roche est l’un des rares à mener ses propres recherches sur les antibiotiques. Les autres poids lourds, comme Novartis, Sanofi et AstraZeneca, y ont renoncé au cours de la dernière décennie.

La plupart des recherches innovantes dans ce domaine sont désormais menées par de petites sociétés. C’est que la mise au point d’un nouvel antibiotique comporte des risques et des coûts considérables: environ 95% des essais cliniques se soldent par un échec et les ventes sont généralement insuffisantes pour rentabiliser l’investissement.

Il y a malgré tout de l’espoir, avec le Fonds d’action contre la résistance aux antimicrobiens, lancé au plus fort de la pandémie de Covid-19 et doté d’un milliard de dollars pour mettre sur le marché deux à quatre nouveaux antibiotiques d’ici à 2030. Ce fonds, dont le siège européen se trouve à Bâle, est soutenu par les 20 plus grandes sociétés pharmaceutiques.

Palais fédéral
© Keystone / Peter Schneider

Rarement la Suisse n’avait autant débattu de sa neutralité que depuis le début de la guerre en Ukraine. Le peuple doit-il se prononcer sur la question? C’est l’idée de plusieurs parlementaires de droite comme de gauche, relancée ce week-end par la presse dominicale alémanique.


La neutralité est inscrite dans la Constitution fédérale. Mais quand on a dit cela, on n’a rien dit. Comment un pays neutre doit-il se comporter en cas de guerre à ses portes? L’Autriche, la Suède, la Finlande sont aussi neutres, ce qui n’empêche pas les deux dernières d’envisager une adhésion à l’OTAN.

«La neutralité helvétique a toujours été aussi élastique et malléable qu’un chewing-gum», avance l’historien Hans-Ulrich Jost. Au point qu’aujourd’hui, certains estiment que la Suisse devrait livrer des armes à l’Ukraine, ce que la Constitution interdit. C’est la raison pour laquelle quelques politiciens en appellent à une définition plus précise de la neutralité, à fixer dans la loi et à soumettre au verdict du peuple.

Encore de beaux débats en perspective.

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Modéré par: Bruno Kaufmann

A quoi pourrait ressembler la neutralité à l’avenir?

La guerre en Ukraine met aussi à mal les pays neutres – et pas seulement la Suisse. La neutralité a-t-elle encore un avenir?

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Laboratoire
Keystone / Sandra Hildebrandt

Il y a presque un an, la Suisse décidait d’abandonner les négociations sur l’accord-cadre avec l’UE. Le monde de la recherche annonçait alors une catastrophe. Qu’en est-il aujourd’hui? Nos collègues de la RTS ont rencontré les protagonistes du monde académique et industriel. Les résultats sont parlants et les conséquences de cet isolement déjà très visibles.


Il y a un an, plus de 1200 projets de recherche européens étaient coordonnés par des scientifiques suisses. Bientôt, il n’y en aura plus aucun. Privés de financements européens, certains chercheurs et chercheuses ont déjà choisi de quitter la Suisse. À Genève, la société ID Quantique, pionnière européenne de la cybersécurité, craint de se retrouver exclue d’un gros projet de réseau européen.

Pour contrer la tendance, Guy Parmelin, conseiller fédéral en charge de la recherche, mise sur un rapprochement avec la Grande-Bretagne, elle aussi exclue des programmes européens depuis le Brexit. Le but reste une pleine association au programme de soutien à la recherche et à l’innovation Horizon Europe.

Avion
Keystone / Str

Réchauffement climatique et perte de biodiversité sont les deux faces d’un même problème, causé par les activités humaines. Et l’une des plus nocives parmi elles est l’agriculture intensive, avec tout ce qu’elle implique. C’est le credo de Bruno Oberle, premier Suisse à diriger l’Union internationale pour la conservation de la nature, la principale autorité mondiale sur l’état de conservation des espèces. Nous l’avons rencontré.


«La recherche a montré que nous pouvons nourrir la population du futur en recourant à des pratiques agricoles plus durables», affirme Bruno Oberle. Ce n’est donc évidemment pas la production de nourriture en soi qui est en cause, mais la manière dont on la produit. Selon l’expert des questions environnementales et de la gestion durable des ressources, ces pratiques sont le meilleur moyen d’accroître à la fois la production et la résilience de la majeure partie des pays en développement.

Défendre la biodiversité dans les pays en développement est aussi de la responsabilité des États industrialisés. Pour Bruno Oberle, ce n’est pas seulement une question morale. Les pays développés ont une empreinte bien plus importante que les autres. Leurs habitants consomment plus et doivent de ce fait contribuer davantage à la résolution des problèmes qu’ils causent.

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