Aujourd’hui en Suisse
Suisses de Suisse et du monde, bonjour,
«Un rail de coke, un café», chantait Renaud… What else? S’il ne s’agissait pas de trafic de drogue - avec ses relents de sang à la production et de vies brisées à la consommation -, l’affaire des sacs de cocaïne livrés chez Nespresso à Romont pourrait faire sourire. L’ironie ne manque d’ailleurs pas de fleurir sur les réseaux sociaux.
Car enfin, comment expliquer qu’une demi tonne de cette drogue partie du Brésil atterrisse dans une usine d’une marque du numéro un mondial de l’alimentation? À moins qu’il ne s’agisse d’une erreur, d’une adresse mal libellée? La justice (on l’espère) jugera, mais pour l’instant, chut! Enquête en cours.
Bonne lecture et excellent week-end,
500 kilos de cocaïne! Une saisie record pour la Suisse. La drogue était cachée au milieu de sacs de café arrivés à l’usine Nespresso de Romont. C’est en déchargeant les sacs que des employés de l’usine ont remarqué une substance blanche et appelé la police. Pure à plus de 80%, la poudre aurait une valeur marchande de près de 50 millions de francs.
Les policiers fribourgeois n’en croyaient pas leurs yeux. Ils ont appelé des renforts et Berne a dépêché sur place une vingtaine de collègues des douanes. Pour l’heure, personne ne sait comment la drogue a pu arriver à l’usine, qui l’a commandée et qui était éventuellement chargé de l’écouler.
Nespresso Suisse se borne à répondre, en quelques lignes transmises par mail au quotidien fribourgeois La Liberté, que la cocaïne n’est pas entrée en contact avec le café. Et d’ajouter que, «s’agissant d’une enquête en cours, nous ne pouvons donner plus de détails». Au vu du volume saisi, les enquêteurs pensent que la drogue était destinée au marché européen, où la cocaïne est le deuxième produit stupéfiant le plus consommé après le cannabis.
- L’articleLien externe de La Liberté (abonnés)
- L’Europe exposée à un marché de la cocaïne en pleine expansionLien externe – RTS Info
La Suisse prise entre le marteau et l’enclume pour sa réponse à la guerre en Ukraine. Tour à tour Russes et Américains critiquent l’attitude de la Confédération. L’ambassadeur de Moscou en Suisse promet une «réponse appropriée», alors qu’une commission du Congrès à Washington accuse la Suisse d’être «complice du dictateur Poutine».
L’ambassadeur russe à Berne Sergueï Garmonine considère comme «profondément regrettable» la décision du Conseil fédéral de s’aligner sur les sanctions européennes. Dans une lettre envoyée à l’émission Temps Présent de la RTS, il estime «pleinement justifiée» l’inclusion de la Suisse dans la liste des pays inamicaux et annonce une «réponse appropriée».
Des experts et parlementaires américains se sont rencontrés en ligne jeudi pour repenser la relation des Etats-Unis avec la Suisse. «Il y a quelque chose de sérieusement pourri en Suisse», a déclaré Bill Browder, chef de la campagne mondiale justice pour Magnitsky (du nom d’un lanceur d’alerte russe mort en prison). Il faut préciser que cette commission ne reflète pas la position du Département d’Etat. Le président Biden lui-même a salué le régime de sanctions mis en place par la Suisse à l’endroit de la Russie.
Ces propos n’en ont pas moins fait réagir le Conseil fédéral, qui a demandé des rectifications immédiates. «La Suisse met en vigueur l’ensemble des sanctions qui ont été décidées par le Conseil fédéral et par l’UE. En matière d’application des sanctions, la Suisse n’a pas à rougir de la manière dont elle fait les choses» a réagi le gouvernement.
- En colère contre la Suisse, la Russie promet une «réponse appropriée»Lien externe – RTS Info
- Sanctions: les cinq jours qui ont changé la neutralité suisseLien externe – Temps Présent, magazine de reportages RTS
- Une commission du Congrès accuse la Suisse d’être «complice du dictateur Poutine»Lien externe – RTS Info
- La newsletter de swissinfo.ch sur la guerre et l’arrivée des réfugié∙e∙s ukrainien∙ne∙s en Suisse
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La guerre en Ukraine se joue aussi sur internet. 35 cyberattaques ont été recensées depuis le début, avec des conséquences parfois dramatiques. Elles ont visé d’abord des cibles militaires, mais des civils ont aussi été touchés, comme les réfugiés à la frontière roumaine, lorsqu’un logiciel malveillant a paralysé le traitement de leurs demandes d’asile. Peut-on les considérer comme des crimes de guerre?
Le droit de la guerre interdit de viser des civils et d’utiliser des armes dont les effets ne peuvent être limités à des objectifs militaires. Dans le monde physique, cela signifie, par exemple, ne pas viser un hôpital ou ne pas bombarder des zones densément peuplées. Mais dans le monde numérique, les choses se compliquent.
Il est difficile de concevoir un virus informatique qui ne s’attaque qu’à une cible précise – par exemple, une infrastructure militaire. Le piratage du service Internet KA-SAT, qui visait au départ les communications de l’armée ukrainienne, s’est vite propagé au-delà des frontières, privant des dizaines de milliers de personnes en Europe de leur accès à Internet.
De son côté, le gouvernement ukrainien a lancé le 26 février un appel aux pirates informatiques amateurs du monde entier à rejoindre son «armée informatique» et à attaquer des objectifs russes. Anonymous, un collectif mondial de pirates, a quant à lui annoncé dès le 24 février qu’il s’engageait dans une cyberguerre contre Moscou.
- L’article de Dorian Bukhalter sur les cyberattaques
- Les cyberattaques contre l’UkraineLien externe, sur le site de l’ONG CyberPeaceInstitute, basée à Genève (en anglais)
Une ONG antispéciste internationale fait un flop en demandant l’interdiction des combats de reines. «Une ineptie», selon les éleveurs de vaches de la race d’Hérens. Et une cause qui ne trouve pas davantage d’écho auprès des organisations écologistes et de protection des animaux en Suisse.
À quelques jours de la finale nationale des combats de reines à Aproz, en Valais, l’association PETA, récemment implantée en Suisse, est montée au front. Selon elle, ces combats sont «très stressants, très violents», et peuvent engendrer un risque pour la santé des vaches et des blessures.
Des critiques qui, on s’en doute, passent mal dans le milieu de l’élevage. «Nous sommes plus qu’amoureux de cette race d’Hérens. Les éleveurs passent des heures et des heures à s’occuper de leurs bêtes. C’est une vache qui combat, elle a ça dans ses gènes: les vaches qui ont envie de lutter le font, les autres pas», explique Fabien Sauthier, président de la Fédération d’élevage de la race d’Hérens.
La revendication, portée par une porte-parole allemande de PETA, n’a été reprise par aucune organisation en Suisse. Seuls les antispécistes de PEA (Pour l’égalité animale) sont d’accord avec PETA, mais ne s’engouffrent pas dans la brèche, pas plus que la Fondation Franz Weber, qui préfère se concentrer sur l’abolition de la corrida en Espagne et en France. Le WWF ne s’occupe que des espèces menacées et la race d’Hérens n’en fait pas partie. Et ni Pro Natura, ni la SPA, ni les Verts valaisans ne voient de maltraitance animale dans ces combats si populaires.
- L’article et la vidéoLien externe de RTS Info
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