Aujourd’hui en Suisse
Bonjour à vous, Suisses résidant à l’étranger,
C’est Olivier à Berne,
En cette journée de pont entre l’Ascension et le week-end, l’actualité suisse n’est pas spécialement frémissante, vous vous en doutez bien.
Conséquence de cette période calme ou simple hasard du calendrier, notre sélection de l’actualité de ce vendredi est marquée par le grand retour de trois vieux dossiers: les avions de combat, la vaccination anti-Covid et le vote électronique.
Bonne lecture,
L’alliance de gauche opposée à l’achat par la Suisse de l’avion de combat américain F-35 marque un point. Elle indique avoir réussi à rassembler les 100’000 signatures nécessaires pour valider son initiative populaire visant à interdire cet achat.
La récolte de signatures va encore durer trois mois, afin d’obtenir une marge de sécurité. L’alliance prévoit de déposer son initiative auprès de la Chancellerie fédérale durant l’été. L’organisation d’un vote reste donc possible avant le 31 mars 2023, date de l’expiration des contrats d’achat du F-35.
La semaine dernière, le Conseil fédéral avait cependant indiqué vouloir bientôt procéder à cet achat, indépendamment de l’initiative «Stop F-35». La ministre de la Défense Viola Amherd a notamment indiqué dans la presse qu’une initiative n’a pas d’effet rétroactif et ne remettrait donc pas en cause les contrats signés avec les États-Unis.
Le 27 septembre 2020, le peuple suisse avait accepté à une très courte majorité le budget nécessaire à l’acquisition d’un nouvel avion de combat. Ce n’est qu’après ce vote que le gouvernement avait porté son choix sur l’avion furtif américain F-35 parmi les quatre appareils sélectionnés. Une alliance de gauche avait alors lancé une initiative pour empêcher cet achat, estimant notamment qu’il aurait été préférable de choisir un appareil européen et moins onéreux.
- DépêcheLien externe consacrée au succès de l’initiative à lire sur le site du quotidien 24 heures
- L’interviewLien externe de Viola Amherd sur le site du Blick
- Les résultats du vote de septembre 2020 à redécouvrir sur swisisnfo.ch
Depuis plusieurs semaines, les doses de vaccin contre le Covid peinent à trouver preneur en Suisse. Conséquence: plus de 620’000 doses de Moderna arrivées à expiration vont être éliminées (200’000 dans les cantons et 420’500 dans la pharmacie de l’armée).
D’autres lots pourraient subir le même sort. D’après les dernières données disponibles, environ 7 millions de doses attendent dans les frigos de l’armée. Le phénomène n’est pas propre à la Suisse: selon un cabinet londonien spécialiste des données de santé, plus de 240 millions de doses auraient dépassé leur date de validité dans le monde.
La diffusion du variant omicron ainsi que l’abandon des mesures sanitaire et du certificat Covid ont entraîné une diminution massive des vaccinations depuis le mois de février. Actuellement, il n’y a plus qu’environ 1200 doses administrées quotidiennement en Suisse.
Et rien n’indique que la Suisse se dirige vers une nouvelle campagne de vaccination au cours des prochaines semaines. Lundi, l’Office fédéral de la santé publique a indiqué qu’«il n’est pas nécessaire que le grand public reçoive une vaccination de rappel supplémentaire dans la situation actuelle».
- ArticleLien externe consacré à l’élimination des doses arrivées à expiration à lire sur le site de RTS Info
- En février dernier déjà, cet articleLien externe du Temps parlait de la baisse massive de la vaccination
- ArticleLien externe de franceinfo: consacré au gaspillage de vaccins périmés dans le monde
Un nouveau pas est franchi vers la reprise des essais de vote électronique. Lors de sa dernière séance, le Conseil fédéral a arrêté la mise en vigueur du projet de révision partielle de l’Ordonnance sur les droits politiques. Le gouvernement a également pris acte que l’Ordonnance de la Chancellerie fédérale sur le vote électronique, qui a été totalement révisée, entrera en vigueur en même temps.
Cette nouvelle base légale, qui entrera en vigueur le 1er juillet, vise notamment à améliorer la sécurité. Seuls des systèmes entièrement vérifiables et contrôlés par des experts indépendants seront autorisés. Les exigences de transparence ont également été renforcées. L’adaptation de la législation permettra aux cantons de demander à la Confédération l’autorisation de procéder à de nouveaux essais.
Il existe une limite: le vote électronique ne pourra concerner au maximum que 30% de l’électorat du canton et 10% de l’ensemble de l’électorat suisse. Cependant, en tant qu’utilisateurs prioritaires du vote électronique, ni les Suisses de l’étranger ni les handicapés ne seront pris en compte dans le calcul de ces plafonds.
Le vote électronique n’est pas une nouveauté. Des essais ont eu lieu dès 2004, mais ont été interdits en 2019, notamment pour des raisons de sécurité. L’établissement du vote électronique est une revendication majeure de l’Organisation des Suisses de l’étranger, afin d’apporter une solution aux retards dans l’acheminement du matériel de vote dans différents pays.
- DépêcheLien externe relative à la décision du Conseil fédéral à lire sur le site du Matin
- L’info à la source avec le communiquéLien externe de la Chancellerie fédérale
- A lire sur swissinfo.ch: en décembre dernier, un sondage montrait que les Suisses sont massivement favorables au vote électronique
Plus
Il est de plus en plus fait état de crimes de guerre dans le cadre de l’intervention militaire russe en Ukraine. La justice internationale tente actuellement de rassembler des preuves, afin de traduire un jour les auteurs devant une cour. La Suisse participe activement à ce processus.
Le Ministère public de la Confédération a mis sur pied un groupe de travail chargé de recueillir des preuves, principalement auprès de personnes réfugiées en Suisse. Si elle parvient à collecter des preuves, la Suisse pourrait partager ses informations avec d’autres pays, s’ils ouvrent un procès pour crimes de guerre en Ukraine, ou avec la Cour pénale internationale.
Pour le procureur général de la Confédération Stefan Blättler, une telle démarche est une «obligation morale» pour la Suisse, où l’idée de la Croix-Rouge a vu le jour. Stefan Blättler affirme vouloir faire des affaires de crimes de guerre l’une de ses priorités.
La recherche de preuves passe aussi par des ONG actives en Suisse. C’est ainsi que l’antenne genevoise de Human Rights Watch recueille des preuves tant en Ukraine qu’en ligne. Autre exemple: composée essentiellement d’avocats, l’ONG suisse TRIAL international est spécialisée dans les affaires relevant de la compétence universelle et aide à monter des dossiers.
- Article de swissinfo.ch sur les efforts de la Suisse dans la recherche de preuves de crimes de guerre en Ukraine
- ReportageLien externe d’euronews sur la recherche de crime de guerre en Ukraine
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