Aujourd’hui en Suisse
Bonjour à vous, Helvètes du monde,
C’est un monument de l’identité nationale suisse qui a ouvert ses portes ce vendredi dans le canton de Bâle-Campagne: la Fête fédérale de lutte, événement organisé tous les trois ans, qui voit s’affronter dans la sciure des colosses en culottes de cuir. Mais vous allez voir, cette tradition n’est pas si ancestrale qu’elle y paraît.
Le conseiller fédéral Alain Berset fait à nouveau parler de lui, cette fois pour une histoire d’antenne, et les Verts perdent des plumes dans un sondage de Tamedia à un an des élections fédérales.
Excellente lecture et bon week-end,
Environ 400’000 personnes sont attendues entre vendredi et dimanche à Pratteln, dans le canton de Bâle-Campagne, pour la Fête fédérale de lutte suisse. Cette compétition, organisée tous les trois ans, est l’une des principales fêtes populaires du pays.
Les lutteurs partageront la vedette avec les adeptes des autres sports nationaux que sont le lancer de la pierre d’Unspunnen et le hornuss. Outre l’aspect sportif, une place de fête accueillera les 400’000 visiteurs attendus tout au long du week-end, avec du folklore 100% helvétique: yodel, lancers de drapeaux, cors des Alpes, etc.
Les 50’900 places de la plus grande arène démontable du monde ont trouvé preneur en une heure et demie. C’est dire l’engouement qui entoure l’événement. Dans le quotidien vaudois 24 Heures, un ex-lutteur l’explique ainsi: «Ce rendez-vous permet de nous recentrer sur les valeurs suisses. Avec des traditions, de la convivialité, du respect, des émotions.»
Et pourtant, cette tradition apparemment ancestrale ne remonte qu’au 19e siècle. C’est ce qu’a expliqué l’historien Gil Mayencourt, spécialiste des sports nationaux, vendredi dans la Matinale de la RTS. Le chercheur parle d’une tradition «inventée» des sports nationaux, dans le but d’écrire un récit national servant la cohésion de l’État fédéral suisse, né en 1848.
- Gil Mayencourt: «La lutte suisse est une tradition inventée au 19e siècle» – l’interview de l’historien à la RTSLien externe
- Sans pub et sans parti, la lutte reste fidèle à sa culture – l’article de 24 HeuresLien externe (sur abonnement)
- A Pratteln, la convergence des luttes – l’article du TempsLien externe (sur abonnement)
- De nos archives: Cinq choses à savoir sur la Fête fédérale de lutte (2016)
Plus
C’est rare, un permis de construire pour une antenne de téléphonie mobile a été annulé en 2018 à Belfaux (Fribourg), la commune d’Alain Berset. Le ministre de la Santé figure, en tant que citoyen, parmi les quatre signataires d’une lettre d’opposition au projet, ont révélé les journaux Blick et la Liberté.
Dans leur courrier, les signataires avancent six arguments: outre l’emplacement choisi, ils mentionnent principalement l’atteinte au paysage et au bâti mais aussi, brièvement, les «effets délétères sur l’humain et l’animal» des «ondes électromagnétiques». L’antenne en question était une antenne 4G (la 5G n’était pas encore déployée en 2018) mais aurait pu ultérieurement être transformée en antenne 5G.
Les milieux anti-5G jugent étonnamment «facile» l’abandon du projet par Swisscom. Fer de lance des anti-5G en Suisse romande, Chantal Blanc a expliqué au Blick avoir elle-même fait opposition dans des «dizaines de cas», en vain. Elle veut voir ce courrier signé par le conseiller fédéral comme une aubaine pour son combat, à l’heure où le vent est plutôt défavorable aux anti-5G.
De son côté, l’opérateur assure que la lettre d’Alain Berset n’a rien à voir dans l’abandon du projet. «C’est un préavis négatif du Service des biens culturels qui en est la cause», selon un porte-parole de Swisscom.
- Une lettre du citoyen Alain Berset a-t-elle fait plier Swisscom? – l’article du BlickLien externe
- Swisscom renonce à une antenne 5G près de la maison d’Alain Berset – le sujet de la RTSLien externe
- Le ministre suisse de l’Intérieur n’est pas en téflon – notre article sur le «scandale» Berset
- Un rapport fédéral affirme que la 5G n’est pas nocive pour la santé
À un an des élections fédérales, un sondage de l’éditeur Tamedia sur la force des partis politiques montre un renforcement du PLR (droite libérale). Selon le quotidien 24 Heures, qui appartient au groupe de presse, le Parti libéral-radical peut même envisager de devenir «la 2e force politique de Suisse».
Avec une hausse de 1,3 point par rapport à 2019, le PLR dépasserait les 16% d’intentions de vote. Il pourrait devancer le Parti socialiste qui, lui, reculerait légèrement (0,6 point). La différence de score entre les deux partis reste toutefois comprise dans la marge d’erreur de 1,1 point.
Avec près de 26% des voix, l’UDC resterait le premier parti du pays. Le Centre quatrième, avec un peu plus de 13% d’adhésion.
L’enquête révèle aussi une bataille entre les partis écologistes. La crise climatique ne semble profiter qu’aux Vert’libéraux, qui continuent de siphonner les voix des Verts traditionnels. Les premiers gagnent 1,4 point, soit exactement ce que perdent les seconds. Selon le journal, une partie croissante de l’électorat serait favorable à une «écologie de droite».
- Nouveau sondage: Vert’libéraux et PLR en hausse, gauche en recul – l’article de 20 MinutesLien externe
- Le PLR pourrait devenir la 2e force politique de Suisse – l’article de 24 HeuresLien externe (sur abonnement)
Le nombre d’inscriptions à un apprentissage est à nouveau pratiquement le même qu’avant la crise sanitaire. Près de huit places sur dix ont déjà trouvé preneuses et preneurs en Suisse au début de ce semestre, d’après une enquête. L’informatique et les nouvelles technologies de l’information ont particulièrement la cote.
«La reprise est relativement rapide», a expliqué à swissinfo.ch la chercheuse Ursula Renold. Une majorité d’entreprises interrogées dans l’enquête jugent qu’il sera aussi simple qu’avant la pandémie, voire davantage, de trouver des débouchés sur le marché après un apprentissage et un diplôme.
Un tableau réjouissant qui contraste avec les deux années de pandémie. L’enquête montre en effet que les jeunes qui ont entamé leur apprentissage en 2020 ont souffert d’un véritable manque de formation et donc de compétences. De nombreux cours et stages ont dû être annulés, et les travaux pratiques inhérents à l’apprentissage étaient difficilement compatibles avec le télétravail.
Choisie par environ deux tiers des 15-16 ans qui sortent de l’école, la voie de l’apprentissage est la plus suivie en Suisse. Ce modèle permettrait de faire baisser le chômage et de réduire les coûts de recrutement.
- L’apprentissage reprend du poil de la bête après deux ans de pandémie
- La Suisse veut mieux vendre l’apprentissage à l’étranger (juillet 2021)
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