Aujourd’hui en Suisse
Chères et chers Suisses d’ici et du monde,
La pandémie est-elle vraiment derrière nous? En tous les cas, le plus gros semble passé. Et cette période de confinement, les expatrié-es d’un certain âge semblent l’avoir traversée plus aisément que celles et ceux restés au pays. Et cela s’explique.
Je vous livre aussi le rapport sur le Xinjiang sorti (littéralement) hier à minuit moins une, le réquisitoire contre la djihadiste de Lugano et les tribulations de notre correspondant sur la démocratie dans le Grand Nord.
Bonne lecture,
La pandémie de coronavirus semble avoir en grande partie épargné les retraités et retraitées suisses à l’étranger. Et il y a plusieurs raisons à cela, selon une étude basée sur les Suisses qui ont choisi de vivre leur retraite en Espagne.
L’Espagne, ce n’est pas très loin. On peut en venir ou y aller en voiture, et les seniors comme leurs familles l’ont fait dès que cela a été possible. Du coup, les sentiments d’isolement et d’impuissance diminuent fortement. Et il y a aussi les moyens de communication en ligne, qui font désormais partie du quotidien pour les seniors aussi.
De plus, les personnes retraitées ont un revenu fixe. Elles n’ont donc pas ou peu été impactées par les mesures qui ont touché l’économie. Ces bénéficiaires de l’AVS (Assurance-vieillesse et survivants) expatriés ne pourraient toutefois pas se permettre de rentrer en Suisse pour des raisons financières. En effet, ce sont souvent des considérations économiques qui les poussent à partir.
- L’article d’Émilie Ridard
- Point fort SWI – Zoom sur les préoccupations des Suisses de l’étranger
Publié hier à Genève peu avant minuit, le rapport de l’ONU sur le Xinjiang évoque de possibles «crimes contre l’humanité». Il fait état de «preuves crédibles» de tortures et de violences sexuelles sur la minorité ouïghoure et appelle à une action internationale.
Michelle Bachelet a donc tenu parole, pour son dernier jour à la tête du Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme. La publication de ce rapport avait fait l’objet de pressions intenses de la part des grandes ONG et des États-Unis, et, à l’inverse de la part de Pékin, qui considère le document comme une «farce» orchestrée par les Occidentaux.
Ce rapport d’une cinquantaine de pages ne semble pas comporter de révélations par rapport à ce qui était déjà connu de la situation dans le Xinjiang. Mais il est néanmoins important, car il apporte le sceau des Nations unies aux accusations portées de longue date contre les autorités chinoises.
Des études occidentales antérieures accusent Pékin d’avoir interné dans des camps au moins un million de personnes, majoritairement ouïghoures, d’effectuer des stérilisations et avortements forcés, ou encore d’imposer du travail forcé. L’ONU ne corrobore pas ce chiffre mais note qu’une «proportion significative» des minorités musulmanes a été internée.
- L’article et la vidéoLien externe de RTS Info
- Le rapport très attendu sur le Xinjiang toujours en stand-by à l’ONU – SWI, Dorian Burkhalter, 30 août 2022
Quatorze ans de prison requis contre la jeune femme qui avait tenté d’égorger deux clientes d’un grand magasin de Lugano en 2020. Pour la procureure, la prévenue de 29 ans doit être déclarée coupable de plusieurs tentatives de meurtre et d’infraction à la loi interdisant l’État islamique et Al-Qaïda.
Ce type d’agression est extrêmement rare en Suisse. Le fait que l’auteure soit une femme, Suissesse convertie à l’islam, avait d’autant plus frappé les esprits. La procureure a toutefois demandé que la peine de réclusion soit «suspendue» afin que l’accusée, qui souffre de problèmes mentaux, suive un traitement médical dans un centre fermé tant que le risque de récidive demeure. Le verdict pourrait tomber le 19 septembre.
Le 24 novembre 2020, l’accusée choisit dans le magasin un couteau à pain avec une lame dentelée de 21 cm. Elle immobilise une cliente lui tournant le dos, puis lui fait une entaille d’au moins 10 cm à la gorge. Criant à plusieurs reprises «Allahou Akbar» et «Je vengerai le prophète», elle frappe encore sa victime à terre. Elle dirige ensuite la lame vers le visage d’une autre femme, en déclarant «je suis ici pour l’EI», avant de se faire maîtriser.
- L’articleLien externe de RTS Info
Le souffle de la guerre en Ukraine se fait sentir jusqu’au Svalbard et dans les îles Åland. Ces terres nordiques sont pourtant des modèles de sociétés multi-ethniques et neutres, pour lesquelles la Suisse a jusqu’à un certain point servi d’exemple.
Territoire international neutre et démilitarisé, le Svalbard est le lieu le plus au nord du monde habité en permanence. Historiquement, la plus grande île de l’archipel a toujours été divisée entre la Norvège et la Russie, qui y exploitaient des mines de charbon. Avec la guerre, les coopérations établies depuis des décennies entre les entreprises touristiques et les colonies norvégiennes et russes ont été mises en veilleuse. Puis, le ton s’est durci.
Plus au sud, l’archipel des Åland s’étire entre la Finlande et la Suède et constitue aussi un territoire autonome. Cet été, les îles ont célébré le centenaire de leur autonomie, en présence du président finlandais et du roi de Suède, mais sans Vladimir Poutine, pas invité. Mais la Russie reste un acteur puissant sur place: en plus du vaste complexe du consulat général dans la capitale, Moscou y détient de nombreux biens immobiliers.
- L’article de Bruno Kaufmann, de retour du Grand Nord
- Le blog polaire de Lena Bakker, Sigrid Trier Kjaer and Jana Rüthers, trois jeunes chercheuses de l’EPFZ au Svalbard
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