Aujourd’hui en Suisse
Chères et chers Suisses d’ici et de partout,
Le monde va mal. C’est devenu une banalité de le dire, mais pour la première fois, des chiffres solides viennent étayer ce constat que l’on croyait usé à force de répétition. Le dernier Rapport des Nations unies sur le développement humain montre que nous avons reculé de cinq ans. Nous vivons moins longtemps, nous sommes moins bien éduqués et nos revenus baissent. Certes, la Suisse reste un des pays du monde où l’on vit le mieux, mais pour combien de temps encore, avec l’hiver que se prépare?
Bon, trêve de sinistrose, je vous parle aussi de capture de CO2 directement dans l’atmosphère, de la découverte d’une nouvelle Terre lointaine (qui n’est pas une Terre de rechange pour autant) et de l’intégration des élèves ukrainiens dans les écoles suisses.
Bonne lecture malgré tout,
En matière de développement humain, les crises à répétition on fait reculer le monde de cinq ans, constatent les Nations unies. Depuis 32 ans qu’elle mesure la santé, l’éducation et le niveau de vie des habitants de la Terre, c’est la première fois que l’organisation internationale enregistre un recul.
Alors que l’indice progressait de façon continue depuis des décennies, il est revenu en 2021 à son niveau de 2016, «effaçant» cinq ans de développement. En cause en particulier, le Covid-19, mais aussi les catastrophes climatiques qui se multiplient et des crises qui se superposent sans donner le temps aux populations de reprendre leur souffle.
La Suisse, la Norvège et l’Islande sont toujours les pays les mieux lotis en termes de développement humain, alors que le bas du classement regroupe le Soudan du Sud, le Tchad et le Niger. Si certains pays commencent à se remettre des impacts de la pandémie, beaucoup d’autres, au Sud, n’ont pas eu le temps de se relever. Et encore, la guerre en Ukraine, avec son impact majeur sur la sécurité alimentaire et énergétique, n’a pas encore été prise en compte dans cet indice, qui s’arrête à 2021. La perspective n’est donc pas bonne pour 2022.
- L’articleLien externe de RTS Info
- Le dernier RapportLien externe sur le développement humain, sur le site du Programme de Nations unies pour le développement
En Islande, une centrale d’un genre nouveau capture du CO2 dans l’atmosphère pour l’enfouir définitivement sous terre. Et elle est Suisse. Premier bilan après un an de fonctionnement de cette usine encore expérimentale, basée sur une technologie de capture directe dans l’atmosphère, qui ne convainc pas tout le monde.
Il ne faut pas en attendre des miracles. Selon l’EPFL, cette technologie pourrait à terme absorber 5 à 10% des émissions actuelles. C’est mieux que rien, mais certains défenseurs de l’environnement pointent du doigt la forte consommation d’énergie de ces usines et craignent qu’elles ne servent d’excuse pour prolonger la dépendance à l’égard des combustibles fossiles.
La société suisse Climeworks, qui exploite l’usine islandaise, en est bien consciente. Mais selon elle, nous n’avons pas le choix entre réduction des émissions et élimination du CO2. Les deux sont impératifs, même si la tonne de CO2 évitée sera toujours nettement moins chère que la tonne de CO2 retirée.
- L’article de Luigi Jorio
- Point fort SWI – La Suisse, petit pays, grosse empreinte carbone
- Point fort SWI – Des solutions suisses pour stocker l’énergie de demain
Deux «super-Terres» de plus! Une équipe internationale, à laquelle appartient l’Université de Berne, vient de confirmer la découverte, à une centaine d’années-lumière de notre système solaire. L’une de ces deux planètes se trouverait même dans la zone habitable de son étoile.
Une «super-Terre», c’est une planète lointaine dont la masse varie entre une et dix fois celle de la nôtre. Elles sont souvent rocheuses, comme notre Terre (par opposition aux grosses boules de gaz comme Jupiter, par exemple), bien que ce ne soit pas toujours obligatoirement le cas.
Des deux nouvelles venues, la seconde, baptisée LP 890-9c, pourrait orbiter dans ce que l’on nomme la zone habitable de son système. Soit la zone où les températures permettent la présence d’eau liquide. Et ceci bien qu’elle soit très près de son étoile, environ dix fois plus que Mercure l’est de notre Soleil. Mais ici, on a affaire à une étoile dite «ultra-froide» (à peine 2400 degrés).
Aujourd’hui, les scientifiques ont de nouveaux moyens à disposition pour savoir si ces planètes abritent potentiellement la vie. Le télescope spatial James-Webb vient de démontrer qu’il pouvait analyser l’atmosphère d’une exoplanète. Plus modestement, le télescope spatial suisse CHEOPS peut aussi fournir de précieux renseignements. On en reparlera donc.
- L’articleLien externe de RTS Info
- Des milliards de mondes à découvrir – vidéo explicative sur les méthodes de détection des exoplanètes, qui n’ont pas changé en 10 ans – SWI, novembre 2012
- Vingt-cinq ans pour trouver la vie hors du système solaire – SWI 2 septembre 2022
- Point fort SWI – Dans l’espace, la petite Suisse joue dans la cour des grands
Plus
Les élèves arrivés d’Ukraine entament leur nouvelle année scolaire en Suisse. Après les solutions d’urgence du printemps, c’est maintenant l’heure de la stabilisation. Mais tout n’est pas facile pour autant. Pas plus pour ces enfants que pour les écoles qui les accueillent.
Lorsque nous avons rencontré une partie de ces enfants à Zurich, beaucoup étaient nerveux, mais également excités. Notamment pour celles et ceux qui allaient pouvoir rejoindre des classes normales de secondaire afin d’y suivre le programme régulier, après quelques mois de cours intensifs d’allemand.
Mais dans leurs esprits, la guerre est évidemment toujours bien présente. Plusieurs émettent l’espoir de pouvoir rentrer en Ukraine, d’autres envisagent de terminer leurs études ici pour travailler en Suisse ensuite si la situation n’évolue pas dans leur pays.
- L’article d’Olivia Kinghorst
- Guerre en Ukraine et conséquences en Suisse – tous nos articles
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