Aujourd’hui en Suisse

Chers et chères Suisses du monde,

On le sait, les expatriés ne votent pas exactement comme leurs compatriotes restés au pays. Cela s’est encore vérifié dimanche, avec une acceptation plus nette de la réforme de l’AVS, mais un oui à l’interdiction de l’élevage intensif et à l’abolition de cet impôt anticipé que combattait la gauche. Cette Cinquième Suisse qui vote justement souvent plus à gauche aurait-elle basculé à droite? Ce n’est pas si simple, et les explications sont ailleurs.

Le basculement à droite, bien réel celui-là, de l’Italie, inquiète la presse suisse. Nous l’avons lue pour vous. Et je vous parle aussi de géothermie profonde et d’un scénario digne d’un film de science-fiction. Dans l’espace cette fois.

Bonne lecture,

© Keystone / Gaetan Bally

Alors que le relèvement de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans, est passé de justesse dimanche en votation, les Suisses de l’étranger ont exprimé un oui bien plus net. En revanche, si la Cinquième Suisse avait été seule à voter, l’élevage intensif et l’impôt anticipé auraient été abolis.

Les Suisses de l’étranger ont accepté AVS21 à 58% et le relèvement du taux de TVA à 64%. Une explication possible serait que le défi de la pérennisation des systèmes de retraites est commun à la plupart des pays développés. De nombreux gouvernements ont déjà décidé d’harmoniser l’âge de départ des hommes et des femmes, voire prévu des relèvements plus conséquents.

Contrairement au reste du pays, la Cinquième Suisse a voté oui (de peu, 50,6%) à l’initiative réclamant l’interdiction de l’élevage intensif. Martina Mousson, politologue à l’institut gfs.bern, avance l’explication du porte-monnaie. «La sensibilité au bien-être animal existe aussi en Suisse, mais ici le débat s’est fortement cristallisé sur la hausse des prix, ce qui ne concerne pas les personnes qui vivent à l’étranger.»

Enfin, sur la question de l’impôt anticipé, la Cinquième Suisse n’a pas non plus voté comme le reste du pays et a accepté de peu la suppression (53,2%). Ici, l’argument des pertes fiscales avancé par la gauche a certainement peu porté au sein de la communauté expatriée. «Cette fois, si l’on excepte le sujet de l’élevage intensif, les Suisses de l’étranger ont voté de manière plus libérale que leurs compatriotes», conclut Martina Mousson.

• L’article de Pauline Turuban
• Des centaines de femmes réunies à Berne contre la hausse de l’âge de la retraiteLien externe – RTS Info
• Point fort SWI – Votations fédérales du 25 septembre 2022

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Mais qui est réellement Giorgia Meloni, présidente du parti néo-fasciste Fratelli d’Italia, qui vient de remporter les législatives dans son pays? La presse suisse s’interroge, sans pour autant craindre de voir la Péninsule revenir aux heures sombres du pur fascisme mussolinien.

Pour la NZZ, le vote Meloni est avant tout un vote protestataire. Comme l’ont été avant lui les votes pour Berlusconi, pour la Ligue du Nord ou pour le Mouvement 5 étoiles. Et la candidate a fait tellement de promesses irréalistes que son électorat ne tardera pas à être déçu, si elle accède à la Présidence du Conseil.

Les journaux lémaniques du groupe Tamedia, eux, constatent que les populismes de droite deviennent incontournables en Europe. Comme cela s’est vérifié en Hongrie, en Pologne, et plus récemment en Suède. Il n’en reste pas moins que l’Italie vit «une césure historique»: depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, son Parlement n’a jamais été aussi à droite. Une césure qui aura également des répercussions à Bruxelles, «car jamais dans l’histoire de l’Union européenne un grand pays fondateur n’a eu un gouvernement d’extrême droite».

• La revue de la presse suisse – Daniele Mariani
• La victoire de Giorgia MeloniLien externe, résultats, analyses et commentaires– RTS Info

© Keystone / Laurent Gillieron

Le projet de géothermie profonde à Lavey est suspendu. Le débit d’eau chaude n’est pas suffisant pour produire de l’énergie. Mais «tout n’est pas perdu, car la température est bien au rendez-vous au fond du puits», ajoute le directeur d’AGEPP, la société en charge des forages.

La température au fond du puits est même supérieure aux attentes, mais le manque de connectivité avec les potentielles sources d’eau ne permet pas de générer de l’électricité. Celle-ci aurait été destinée à environ 900 ménages, ainsi qu’aux Bains de Lavey, dans le canton de Vaud.

Le directeur d’AGEPP parle d’une «demi-déception», sachant que l’opération de forage a, elle, été un succès. Démarré le 26 janvier dernier, le forage s’est achevé le 17 septembre pour atteindre la profondeur de 2956 mètres. Malgré la dureté de la roche cristalline et des instabilités sur les parois, les travaux se sont déroulés sans incident majeur et sans entraîner de sismicité.

• L’articleLien externe de RTS Info
• La géothermie profonde pour aider à l’indépendance énergétique? – par Simon Bradley, SWI, juin 2022

Keystone / Steve Gribben

Cette nuit, la NASA va projeter un vaisseau kamikaze sur un astéroïde pour tenter de dévier sa trajectoire. Ce n’est pas un film comme «Armageddon», «Deep Impact», ou «Don’t Look Up», c’est pour de vrai – bien que ce caillou ne menace nullement notre planète.

Il ne s’agit pas de détruire l’astéroïde mais de le pousser légèrement, selon une technique appelée impact cinétique. La mission DART (fléchette en anglais) a décollé en novembre depuis la Californie. Après dix mois de voyage, le vaisseau va frapper volontairement la surface de l’astéroïde Dimorphos, cette nuit à 1h14 (heure Suisse) à une vitesse de 24’000 km/h.

Le vaisseau n’est pas plus grand qu’une voiture et sa cible fait environ 160 mètres de diamètre, soit la moitié de la hauteur de la Tour Eiffel. Dimorphos est une petite lune qui croise à 11 millions de kilomètres de notre planète, en orbite autour d’un autre astéroïde, Dydymos, qui le retient captif.

Si tout fonctionne bien, la trajectoire de Dimorphos sera légèrement déviée. Il s’agit d’un premier test pour voir si l’on pourrait un jour dévier un astéroïde qui menacerait réellement la Terre.

• L’articleLien externe de RTS Info
• La mission DARTLien externe, sur le site de la NASA (en anglais)
• Suivre l’impact en directLien externe – sur la chaîne YouTube de la NASA