Aujourd’hui en Suisse
Helvètes du monde, bonjour,
Comment jugez-vous le rôle de la Suisse dans le contexte de la guerre en Ukraine? Voilà la question que ma collègue Elena Servettaz a posée à cinq fameux détracteurs russes du Kremlin. Et leurs voix sont unanimes: notre pays se cache encore trop derrière sa neutralité.
Et sans transition, mais avec une bonne nouvelle: les tests d’e-voting effectués par la Poste sur son nouveau système sont concluants. Cela devrait donc vous redonner espoir quant à un possible retour du vote électronique à moyen terme.
Bonne lecture,
Le système de vote électronique de la Poste a résisté à toutes les cyberattaques. Près de 3’400 hackers ont testé durant un mois la sécurité du nouveau système d’e-voting de la Poste.
Début septembre, La Poste avait rendu publique une version bêta du code source de son projet, dans le but que des «hackers éthiques» puissent simuler un scrutin électronique et tenter de pirater le système, puis partager les éventuelles failles à l’entreprise.
Ce test public d’intrusion est maintenant terminé. Selon La Poste, le système a résisté à quelque 60’000 attaques, et aucune faille grave ou critique n’a été constatée. Seul un constat de degré «faible» a été confirmé, qui ne concernait pas des aspects relatifs à la sécurité. Le hacker qui l’a décelé a reçu une récompense de 500 francs, précise le communiqué.
Le système fait actuellement l’objet d’un nouvel examen par les experts indépendants nommés par la Confédération. La nouvelle solution devrait être mise à la disposition des cantons intéressés dans le courant de 2023. Ils devront ensuite décider par eux-mêmes s’ils souhaitent se lancer dans l’aventure du vote électronique. Pour l’instant, Fribourg, Saint-Gall et Thurgovie sont concernés, et Bâle-Ville vient de se manifester.
- L’articleLien externe de la RTS
- Les partis politiques montrent un regain d’ouverture pour le vote électronique, par mon collègue Balz Rigendinger
- Les conséquences de l’arrêt du vote électronique sur la participation des Suisses de l’étranger, par mes collègues de SRF
Cinq célèbres opposants russes au Kremlin ont accepté de donner leur avis sur le rôle que joue la Suisse dans la guerre en Ukraine. Tous l’invitent à en faire plus.
C’est depuis sa prison moscovite que l’activiste politique et journaliste Vladimir Kara-Mourza a répondu par écrit à nos questions. Il porte un regard très critique sur le rôle de la Suisse. «Les fonctionnaires de Poutine ont pu y thésauriser de l’argent qui a été volé aux contribuables russes», dénonce-t-il, soulignant que la Suisse est ainsi devenue la «complice» de Vladimir Poutine.
L’économiste Sergueï Gouriev met aussi en avant l’impact financier de la Suisse : «C’est un pays qui dispose de technologies et de banques modernes. Celles-ci pourraient aider Poutine à contourner les sanctions». Il est rejoint par l’entrepreneur Leonid Nevzlin, qui précise que «les comptes bancaires suisses appartenant aux acolytes de Poutine sont toujours en activité». Il demande donc à la Confédération et aux banques d’intervenir plus systématiquement et d’en faire plutôt plus que pas assez «sous couvert de la neutralité».
L’ancien champion du monde d’échecs Garry Kasparov et l’économiste Sergueï Aleksaschenko critiquent eux aussi la neutralité helvétique. Le premier regrette que, malgré quelques améliorations dans l’attitude envers la Russie, la Suisse ne prenne pas de mesures plus fortes. Pour le second, cela ne suffit pas de soutenir les sanctions de l’UE. «Celui qui se range du côté du bien doit arrêter les bouchers», dit-il.
- Le résumé des interviews de notre collègue Elena Servettaz
- L’avis de l’activiste politique et journaliste emprisonné Vladimir Kara-Mourza
- L’interview de l’économiste-star russe Sergueï Gouriev
- La vision de Leonid Nevzlin, entrepreneur et proche collaborateur de l’ex-oligarque Mikhaïl Khodorkovski
- La star des échecs Garry Kasparov livre son opinion
- L’économiste Sergueï Aleksaschenko critique la neutralité de la Suisse
Les Suisses seraient ouvert-es à des mesures de rapprochement avec l’Union européenne, selon une étude. Pour autant que celles-ci s’accompagnent de garde-fous.
Un sondage commandé par la fondation Larix auprès de 4349 personnes de toute la Suisse et mené durant le printemps par l’Université de Saint-Gall révèle jeudi que les Suisses seraient plus ouvert-es qu’attendu à des mesures de rapprochement avec l’UE qui iraient au-delà des accords bilatéraux. Même un accord actualisé sur la libre circulation aurait des chances.
Un projet d’accord ne serait pas dépourvu de chances s’il était présenté au peuple suisse, estime la responsable de l’étude, la politologue et professeure Tina Freyburg. Cette dernière recommande aux politiques de se concentrer d’abord sur les intérêts des Suisses et ensuite seulement de se demander comment ceux-ci pourraient être atteints lors des négociations avec l’UE.
La semaine dernière, une autre étude réalisée après les élections fédérales de 2019 révélait toutefois que l’adhésion à l’UE est de moins en moins soutenue en Suisse, toutes tranches d’âge confondues. Au total, seule une personne sur sept, soit 15,6% des hommes et 13,4% des femmes, se disait encore favorable à une adhésion en 2019.
- L’article de la RTS sur l’ouverture des Suisses à un rapprochementLien externe avec l’UE
- Suisse-UE: la diaspora helvétique exige une stratégie claire du gouvernement
- Pourquoi la Suisse ne veut pas adhérer à l’UE
- Notre dossier sur les relations Suisse-UE
- Comment les caricaturistes voient les relations entre la Suisse et l’UE
La Suisse reste en tête du classement des pays les plus innovants, selon l’ONU. Mais les tensions mondiales affectent l’innovation, a dit jeudi l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) à Genève.
Pour la douzième année consécutive, la Suisse est première dans l’indice mondial de cette institution, qui rassemble des dizaines d’indicateurs dans plus de 130 pays. Elle est en tête sur des thèmes tels que les familles de brevets, la haute technologie et la complexité de la production et des exportations.
Les deuxième et troisième places sont occupées par les États-Unis et la Suède. La Chine se rapproche des dix premiers. Outre les trois premiers, la Grande-Bretagne reprend sa quatrième place, devant les Pays-Bas. Dans les cinq à dix prochaines années, la composition des vingt pays les plus innovants «devrait être plus diversifiée», a affirmé à la presse le directeur général de l’OMPI Daren Tang.
Malgré la pandémie, les investissements dans l’innovation dans le monde ont continué d’augmenter l’année dernière. Mais des difficultés sont observées pour aboutir à des effets concrets, notamment en raison d’une diffusion pas assez rapide de nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle (IA).
- La Suisse, toujours le pays le plus innovant selon l’ONU
- Notre dossier: Petites entreprises et grandes innovations: les start-up suisses
- L’opinion de Luciana Vaccaro, vice-présidente d’Innosuisse: La recherche et l’innovation sont les nutriments de l’économie suisse
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