Aujourd’hui en Suisse
Chères et chers Suisses du monde, bonjour,
La «Communauté politique européenne» est née: 44 dirigeant-es du continent se sont retrouvés jeudi à Prague pour une rencontre inédite, qui a souligné l'isolement croissant de la Russie sept mois après le début de son offensive en Ukraine. Le président de la Confédération Ignazio Cassis était de la partie; on fait le point sur son intervention.
L’autre nouvelle du jour, c’est la déclaration d’un premier candidat à la succession d’Ueli Maurer au Conseil fédéral. Au risque de contredire certains pronostics, autant l’annoncer d’emblée: ce n’est ni une femme, ni un Zurichois.
Excellente lecture et bon week-end,
Un premier candidat à la succession de l’UDC Ueli Maurer au Conseil fédéral s’est officiellement déclaré ce vendredi. Il s’agit du conseiller aux Etats (sénateur) bernois Werner Salzmann, bientôt 60 ans.
Werner Salzmann siège depuis 2019 au Conseil des Etats. Ce colonel à l’armée y préside la Commission de la politique de sécurité et est vice-président de la Commission de gestion. Il a été conseiller national (député) de 2015 à 2019 et a présidé la section cantonale du parti de droite conservatrice de 2012 à 2021. A la ville, Werner Salzmann travaille à l’administration fiscale.
Werner Salzmann affirme avoir étudié le profil d’exigences et est arrivé à la conclusion qu’il le remplissait. «J’apporte notamment une grande expérience de la conduite militaire et privée», précise-t-il, ajoutant vouloir s’engager pour l’indépendance, la sécurité et la neutralité de la Suisse.
Werner Salzmann ajoute être en contact avec le conseiller national bernois et ancien président de l’UDC Albert Rösti. Ce dernier est également pressenti comme candidat.
Hier jeudi, la conseillère d’Etat zurichoise Natalie Rickli, dont le nom avait aussi été évoqué, a fait savoir qu’elle ne briguerait pas le poste. C’est un profil féminin de moins et, en l’absence d’une autre candidature au sein de l’UDC Zurich à ce stade, le canton le plus peuplé du pays risque de ne plus être représenté au gouvernement. Ce n’est arrivé qu’une fois dans l’histoire de la Suisse moderne.
- Werner Salzmann est le premier candidat déclaré à la succession d’Ueli Maurer – l’article de RTSinfo.chLien externe
- Werner Salzmann se lance – un défi pour Albert Rösti – l’article du TempsLien externe
- Avec le départ d’Ueli Maurer, Zurich pourrait ne plus être représenté au Conseil fédéral – le sujet de la RTSLien externe
- Natalie Rickli n’est pas candidate pour le Conseil fédéral – la dépêche ATS sur le site du TempsLien externe
La Suisse a participé jeudi au premier sommet de la «Communauté politique européenne». Dix-sept pays européens non-membres de l’UE étaient conviés à rejoindre les Vingt-Sept à Prague, pour évoquer la sécurité de l’espace européen.
Un premier rendez-vous qualifié de succès par le président de la Confédération Ignazio Cassis. «Ce sommet est (…) le symbole que l’Europe peut être forte lorsqu’elle cherche des solutions concrètes pour le continent, a-t-il expliqué en conférence de presse. Ce nouveau modèle de coopération est intéressant pour la Suisse. (…) Ce qui nous unit, c’est d’abord le territoire.»
C’était aussi l’occasion pour le conseiller fédéral d’échanger directement avec plusieurs dirigeant-es européens, dont le président français Emmanuel Macron, à l’origine de la nouvelle communauté. «J’en ai profité pour évoquer notre relation avec l’UE, a indiqué Ignazio Cassis. Il était important de montrer que la Suisse (…) est européenne, qu’elle s’engage et qu’elle y gagne.»
L’autre thème fort de la rencontre a été l’Ukraine. Ignazio Cassis a déclaré que «la Russie [avait] déstabilisé tout le continent avec l’énergie et l’émigration. Le sentiment commun est que nous sommes tous sous la pression de l’agression russe.» Face à cette menace, la Suisse veut montrer qu’elle «est un partenaire fiable».
- Le premier sommet de la Communauté politique européenne à Prague – les sujets de la RTSLien externe consacrés à la rencontre
- La Suisse s’affiche au sein d’une communauté de valeurs européennes – l’article du TempsLien externe (sur abonnement)
- Ignazio Cassis fera un détour par Prague pour parler aux Européens – l’article du TempsLien externe (sur abonnement)
- La Suisse joue gros dans ses négociations avec l’UE – notre Point fort
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Les trois dernières décennies ont été émaillées de conflits armés dans les États issus de la dissolution de l’URSS. Dans une interview accordée à SWI swissinfo.ch, l’analyste en sécurité Benno Zogg fait le point sur le rôle de la Russie et l’influence de la Chine.
Selon lui, plusieurs conflits montrent que le rôle de la Russie en tant que garant de la sécurité dans la région est remis en cause. L’Azerbaïdjan a par exemple attaqué l’Arménie, alliée à la Russie. «L’Azerbaïdjan a testé la Russie à plusieurs reprises», ce à quoi «la Russie n’a répondu que verbalement», illustre le spécialiste. «Ils ont compris que la Russie était absorbée (…) en Ukraine.»
Des combats ont également éclaté en Asie centrale, entre le Kirghizstan et le Tadjikistan. Pour Benno Zogg, plusieurs facteurs ont sans doute créé un moment propice à l’escalade. «Il y a des dirigeants politiques qui agissent de manière de plus en plus nationaliste (…) et, dans le même temps, la Russie a retiré des troupes de ces deux pays», note-t-il.
D’après le spécialiste, on peut se dire que l’on voit aujourd’hui les répercussions qui étaient redoutées lors de la dissolution de l’Union soviétique. Mais cela ne signifie pas pour autant que le chaos va s’installer, d’après lui. «Des conflits locaux sont peut-être utiles à certains dirigeants, mais (…) ils sont avant tout intéressés par la stabilité du régime.»
La Suisse connaît une surmortalité des seniors depuis le début de l’année. Entre janvier et mi-septembre 2022, un excédent d’environ 3000 décès a été enregistré par l’Office fédéral de la statistique (OFS) par rapport à ses modélisations.
Cette surmortalité concerne les plus de 65 ans. Les données de l’OFS révèlent des pics entre mars et avril, ainsi que pendant toute la période estivale. Début septembre déjà, la presse s’est penchée sur le phénomène.
Une partie de l’explication résiderait dans le fait que l’OFS avait prévu pour 2022 un «déficit de décès», après les surmortalités liées au Covid constatées en 2020 et 2021. Il avait donc fixé les valeurs attendues à un niveau plus bas, or le nombre de décès enregistrés cet été a excédé celui des deux ans précédents.
Un épidémiologiste interrogé par les journaux de Tamedia suppose par ailleurs que la combinaison Covid et canicule serait justement à l’origine de cette surmortalité. Mais l’hypothèse ne convainc par l’Union démocratique fédérale (UDF, droite conservatrice), qui en avance une autre: elle pointe de possibles «effets négatifs» des vaccins anti-Covid et a lancé une pétition réclamant une enquête indépendante sur le sujet, a-t-elle annoncé jeudi.
- Une pétition réclame une enquête sur la surmortalité observée en 2022 – le sujet de la RTSLien externe
- Les données de la surmortalité sur le site de l’OFSLien externe
- La surmortalité en 2022 laisse perplexe – l’article de 20 MinutesLien externe paru le 8 septembre
- Coronavirus: la situation en Suisse – notre suivi de la remontée des cas de Covid
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