Aujourd’hui en Suisse
Amies lectrices, amis lecteurs,
Qui est l’entrepreneur le plus riche de Suisse? Un patron de pharma, le boss de Nestlé, un génie de la tech, un banquier? Vous n’y êtes pas, bien que Guillaume Pousaz soit un peu des deux derniers. Ce très discret Genevois de 41 ans a fait fortune dans le trafic des paiements, grâce notamment à une solution technique innovante. Nous avons dressé son portrait.
Et puisqu’on parle de gros sous, devinez qui a les moyens de débourser 500'000, voire même un ou deux millions de dollars pour soigner son cancer? Les plus riches évidemment, ou en tout cas les habitants des pays dits développés. Face aux progrès fulgurants des thérapies, on voit se profiler, ou plutôt se renforcer une médecine à deux vitesses. Car elle existe bien sûr déjà.
C’est notre grande enquête, et elle est édifiante.
Excellente lecture,
Avec les progrès de la pharma, le cancer fait de moins en moins peur… mais surtout aux riches. Car dans les pays pauvres et émergents, les prix à six chiffres (en dollars) de ces traitements de pointe aux résultats stupéfiants restent totalement prohibitifs. Nous avons mené l’enquête.
Il suffit parfois d’une seule injection. Les nouveaux médicaments peuvent cibler directement le gène responsable de la prolifération des cellules cancéreuses. Fruits d’années de recherche, ces molécules complexes à produire se vendent très cher: 200’000 dollars ou plus pour un traitement. Résultat: 85% des enfants atteints de cancer sont guéris en Suisse, contre 20% seulement en Afrique.
Qu’est-ce qui justifie des prix pareils? Les fabricants invoquent le coût de la recherche et le bénéfice pour les patients. Le problème, c’est que l’industrie n’a aucune obligation de transparence sur la réalité de ses coûts. Et si ces médicaments sauvent effectivement la vie de certains patients, le bénéfice financier des grandes pharmas – les Suisses Roche et Novartis en tête – reste lui aussi très réel.
- La fin de la médecine abordable? – l’enquête de Jessica Davis Plüss et Pauline Turuban
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Guillaume Pousaz, patron de Checkout.com, cela vous dit quelque chose? Probablement pas. Avec une fortune de 23 milliards de dollars, ce discret entrepreneur est pourtant le plus riche de Suisse, et sa société, basée à Londres, a la plus forte capitalisation mondiale dans le secteur de la fintech, ou technologie financière.
Que fait au juste Checkout.com? Elle gère des paiements, notamment pour des géants comme Netflix, Pizza Hut, Adidas ou Sony. Aujourd’hui, elle emploie 1700 personnes dans 19 bureaux sur les cinq continents. La firme pèse davantage que les entreprises suisses Logitech, Swisscom ou SwissLife. Contrôlant les deux tiers du capital, Guillaume Pousaz se trouve donc détenteur de 23 milliards de dollars.
Cet homme élégant et athlétique de 41 ans n’en reste pas moins parfaitement inconnu du grand public. Le Genevois se tient loin des réseaux sociaux et de la vie mondaine. Les médias anglo-saxons le décrivent comme quelqu’un de confiant, ouvert et posé. Mais ce père de trois enfants est un vrai bourreau de travail, qui effectue régulièrement des semaines de 80 heures, en sacrifiant les dimanches.
- Le portrait de Guillaume Pousaz – Mary Vakaridis
- Point fort SWI – La Suisse, paradis des hauts salaires, vraiment?
L’élection de Lula au Brésil est une «victoire de la démocratie», estime la chercheuse brésilienne Letícia Vargas Bento de l’Université de Saint-Gall. Malgré la division de la société et la forte majorité de droite au Parlement, le nouveau président a, selon elle, les idées et la force de conviction pour aider le pays et sa population à faire face aux grands problèmes.
«Il est tout de même surprenant de voir à quel point l’avance de Lula a fondu» au fil des semaines, relève notre interlocutrice. Alors qu’il avait encore 6 millions de voix d’avance au premier tour du 2 octobre, son avance n’était plus que de 2 millions de voix lors du résultat final. Ces quatre dernières semaines, Bolsonaro a donc réussi à fortement mobiliser et attirer l’électorat.
Pour le nouveau président, la principale difficulté viendra de la division du pays et le fait que les partisans de Bolsonaro sont largement majoritaires au Parlement. Mais Letícia Vargas Bento fait confiance à Lula: «c’est un excellent négociateur et diplomate, capable de forger habilement des alliances. Il est connu pour son talent à rallier à lui des personnes issues des camps les plus divers».
- L’interview de Letícia Vargas Bento, par Renat Kuenzi
Il y aura finalement un représentant du Conseil fédéral à la Coupe du Monde de football au Qatar: Ueli Maurer, ministre démissionnaire des Finances. Avant de quitter son poste à fin décembre, il a planifié un voyage de travail en novembre, au cours duquel il doit notamment rencontrer son homologue qatari. En conclusion de ce déplacement, il suivra le match Suisse-Brésil, sur invitation de la Fédération suisse de football et de la FIFA.
Pour l’instant, aucun autre ministre n’a prévu de se rendre au Qatar. La situation est forcément délicate: d’un côté, il y a les polémiques liées à la corruption, aux décès sur les chantiers ou aux questions environnementales; et de l’autre la volonté d’aller encourager l’équipe nationale.
La donne pourrait encore changer, mais la principale concernée, la ministre des Sports, a déjà annoncé qu’elle ne s’y rendra pas. Viola Amherd «soutiendra l’équipe de Suisse depuis chez elle», a communiqué son Département, sans donner de raison précise.
- L’articleLien externe de RTS Info
- Logements insalubres et salaires de misère, dans l’enfer des petites mains du QatarLien externe – le reportage de Mise au Point (RTS)
- Témoignages de Suisses vivant au Qatar pour SWI:
- «Des vaches ont été amenées par avion au Qatar»
- «Le Qatar est-il prêt à accueillir le monde entier? Je ne pense pas»
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