Aujourd’hui en Suisse
Chers Suisses du monde et d’ici,
2,5 degrés de plus d’ici la fin du siècle. C’est ce qui attend le monde s’il poursuit les efforts engagés jusqu’ici pour lutter contre le réchauffement climatique. Et c’est une catastrophe, parce que ces efforts restent nettement insuffisants.
Avec une telle hausse, les calottes polaires vont disparaître, la montée des eaux va engloutir les villes côtières, et le monde, comme l’a préfiguré l’écrivain français Jean-Marc Ligny dans son roman Aqua TM, pourrait bien ne connaître chaque année plus que deux saisons: une longue saison (très) chaude et sèche, et une brève saison de tempêtes en comparaison desquelles nos ouragans actuels passeraient pour de légers zéphyrs.
Pour que ce tableau reste un scénario de science-fiction, il faut agir. Et vite. Mais comme on va le voir dès dimanche à la COP27 de Charm el-Cheikh, rien n’est simple.
Bonne lecture,
Un an après Glasgow, la nouvelle Conférence mondiale sur le climat se tient à Charm el-Cheikh, en Egypte. «Passons des paroles aux actes», disent les organisateurs… formule qu’on a l’impression d’entendre chaque année. Car dans les faits, le réchauffement avance bien plus vite que les mesures censées le contrer ou en atténuer les effets. Surtout quand les pollueurs refusent d’être les payeurs et que les pollués subissent.
L’Accord de Paris, qui visait à limiter le réchauffement global à 1,5 degré Celsius d’ici la fin du siècle, a de moins en moins de chances d’être respecté. Sur les 194 pays signataires, 23 seulement ont pris les engagements qu’ils avaient promis d’adopter l’an dernier à Glasgow. Dans ces conditions, le réchauffement pourrait bien être de 2,5 degrés, voire plus – ce qui serait proprement catastrophique.
Dans ce domaine, on le sait, ce sont les régions qui polluent le moins qui souffrent le plus. L’Afrique, par exemple responsable de 4% seulement des émissions globales, compte 15 pays dans le top 20 de ceux qui subissent les pires sécheresses et inondations. Pour aider ces États du Sud, les pays riches avaient promis 100 milliards de dollars par année – on en est loin.
Que sortira-t-il de cette COP27, encore de belles promesses? Ce n’est même pas sûr. Avec la crise énergétique déclenchée par la guerre en Ukraine et les tensions entre les États-Unis et la Chine, qui sont les deux plus gros pollueurs du monde, il devient plus compliqué de parvenir à des accords. Quant à les respecter, c’est encore une autre histoire.
- L’article de Luigi Jorio
- Point Fort SWI – Pourquoi la fonte des glaciers nous concerne
- Point Fort SWI – La Suisse – petit pays, grosse empreinte carbone
Pour endiguer la baisse du pouvoir d’achat due au retour de l’inflation, les syndicats suisses exigent des hausses des salaires de 3 à 5% pour 2023. Et dans la perspective des négociations salariales de l’automne, la pénurie de main-d’œuvre pourrait jouer en leur faveur, estime Daniel Oesch, spécialiste du marché du travail à l’Université de Lausanne. Entretien.
Les employé-es suisses ont perdu en moyenne 2,2% de leur salaire réel cette année. La légère augmentation convenue à fin 2021 été complètement annulée par le renchérissement de 3%. Une compensation, même tardive, est indispensable, estiment les principales faîtières syndicales du pays.
«La rareté de la main-d’œuvre est un facteur déterminant pour l’évolution des salaires», rappelle Daniel Oesch. Et pour la première fois depuis des décennies, le marché du travail indigène est asséché. Il est même devenu beaucoup plus difficile d’attirer de la main-d’œuvre européenne. Selon lui, «le rapport de force est donc en train de tourner en faveur des personnes salariées».
- L’interview de Daniel Oesch, par Samuel Jaberg
- Point Fort SWI – Pourquoi la Suisse a besoin de main-d’œuvre étrangère
Maurine Mercier, grand reporter et actuellement correspondante en Ukraine pour la RTS, Radio France et la Radio-télévision belge francophone, se voit doublement récompensée par ses pairs, en Suisse et en France. Portrait d’une journaliste aussi modeste qu’elle est courageuse et talentueuse, et qui reçoit cet automne le prestigieux Prix Bayeux Calvados-Normandie des correspondants de guerre et le Prix Dumur, qui distingue chaque année un-e journaliste ou un média suisse.
L’entre-soi, la starification des journalistes – la «gloriole» comme elle dit -, c’est tout ce que déteste Maurine Mercier. «Notre métier est de mettre en valeur celles et ceux qui témoignent, répète-t-elle, pas notre petite personne». Si elle accepte de se prêter au jeu du portrait, c’est pour inspirer la relève, notamment féminine. «Il y a encore cette idée qu’un mec sera plus légitime et c’est faux», lâche-t-elle. «Dans certains pays très conservateurs, c’est même le contraire, puisque les hommes ne peuvent pas parler aux femmes».
Quand la guerre éclate fin février en Ukraine, Maurine Mercier est correspondante en Afrique du Nord depuis six ans. Après 24 heures, la décision de partir s’impose. «Je suis convaincue qu’on ne peut pas couvrir une guerre à distance», explique la journaliste. Elle obtient alors l’accord de la RTS, forte d’une réputation de grande travailleuse aguerrie aux terrains sensibles, notamment le Dombass (Est de l’Ukraine) en 2014.
- Le portrait de Maurine Mercier, par Pauline Turuban
Les protéines végétales ont le vent en poupe en Suisse, et la Confédération a décidé de soutenir leur production. Dès le 1er janvier 2023, les agriculteurs cultivant des pois chiches et autres lentilles toucheront de l’argent supplémentaire de Berne.
En cinq ans, les ventes de substituts de viande ont presque doublé en Suisse. Aujourd’hui, plus d’un ménage sur quatre achète au moins une fois par année de faux steaks et autres saucisses végétales. Certes, cela reste des produits de niche, mais les analyses indiquent que les ventes vont continuer de croître ces prochaines années.
Au-delà de ces produits transformés, les consommateurs sont toujours plus friands de légumineuses. La Confédération va donc mettre la main au porte-monnaie pour booster leur production, comme elle le fait déjà pour d’autres plantations. Désormais, une exploitation agricole touchera 1000 francs par hectare et par an pour ce type de culture.
- L’articleLien externe de RTS Info
- Pourquoi je mets plus d’aliments «technologiques» dans mon assiette – Sara Ibrahim, SWI, août 2022
Plus
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative