Aujourd’hui en Suisse
Bonjour à vous, Helvètes du monde,
Même si petit à petit le sport reprend le dessus, le conflit de valeurs posé par la Coupe du Monde au Qatar continue de déchirer les éditorialistes et les athlètes. L’actualité du jour nous en donne un nouvel exemple.
Je vous parle aussi des conditions de travail en Suisse, d’une nouvelle capsule de café écolo signée Nespresso et d’une nouvelle plateforme vous permettant d’accéder à des films suisses depuis partout dans le monde.
Excellente lecture,
Les polémiques autour de la Coupe du Monde au Qatar continuent de trouver un écho jusqu’en Suisse. Au lendemain du coup d’envoi, la Nati et six autres équipes européennes ont dit renoncer à ce que leurs capitaines portent sur le terrain le brassard arc-en-ciel «One Love» contre les discriminations des personnes LGBTQ+.
La FIFA a fait savoir que ce geste serait puni de sanctions sportives. Une inflexibilité qui frustre les sept fédérations. «Nous étions prêts à payer des amendes pour non-respect des règles sur les équipements et étions très engagés autour de ce brassard, disent-elles. Mais nous ne pouvons pas mettre nos joueurs dans la situation où ils pourraient avoir un avertissement, voire devoir quitter le terrain.»
Le rédacteur en chef des sports de la RTS Massimo Lorenzi n’a pas mâché ses mots à l’encontre de la FIFA et de son président italo-suisse, Gianni Infantino. «Cela en dit long sur la FIFA, c’est une forme d’oppression», a-t-il lancé. Et d’ajouter que Gianni Infantino et les dirigeants du Qatar sont «des hommes sans valeurs» autres que «le pognon et la menace».
Samedi, Gianni Infantino a balayé les polémiques à l’encontre du Qatar en les qualifiant de discrimination. Si ses propos ont déjà été largement commentés et critiqués, des voix s’élèvent aussi en Suisse pour pointer l’«hypocrisie» et l’«ethnocentrisme» des pays occidentaux.
- Xhaka et six autres capitaines forcés de renoncer au brassard «One Love» au Qatar – l’article de RTSinfo.chLien externe
- Le commentaire de Massimo LorenziLien externe dans le 12h45
- Les boycotteurs du Qatar méritent la râclée d’Infantino – la chronique de Myret Zaki dans le BlickLien externe
- «C’est juste de l’hypocrisie»: la contre-leçon de morale de Gianni Infantino à l’Europe – l’article du TempsLien externe
- Gianni Infantino tourné en ridicule sur les réseaux sociaux après ses propos sur la discrimination – l’article de RTSinfo.chLien externe
Les travailleuses et travailleurs en Suisse sont soumis au stress, mais redoutent moins de perdre leur emploi. Ce sont les principales conclusions du «Baromètre Conditions de travail 2022» de Travail.Suisse et de la Haute école spécialisée bernoise, qui a été présenté ce lundi.
Cette année, 11% des personnes salariées se font du souci pour leur emploi, indique Travail.Suisse. Ce chiffre n’a jamais été aussi bas depuis le début du sondage, réalisé chaque année depuis 2015. Pour l’expliquer, la faîtière des salarié-es cite le faible taux de chômage et la pénurie de main-d’œuvre qualifiée.
Le stress reste cependant un point critique. Depuis 2016, la part des travailleuses et travailleurs stressés est passée de 37,8% à 43%. Plus de 650’000 personnes envisageraient de changer d’emploi à cause du stress. «Cela montre qu’il est urgent d’agir», souligne le président de Travail.Suisse Adrian Wüthrich, qui demande que la lutte contre le stress devienne «une priorité politique».
Les conditions de travail sont jugées moins bonnes dans les domaines de la santé et du social, ce qui alimente un cercle vicieux: la pénurie de main-d’œuvre accentue le stress et détériore les conditions de travail, ce qui pousse les professionnel-les à des arrêts de travail ou à changer d’emploi, augmentant encore la pénurie, a relevé la vice-présidente de Travail.Suisse Léonore Porchet.
- Le baromètreLien externe Conditions de travail
- La dépêche ATS
- «Le rapport de force est en train de tourner en faveur des personnes salariées» – l’entretien avec un spécialiste du marché du travail par mon collègue Samuel Jaberg
- Les entreprises suisses manquent cruellement de bras et de cerveaux – l’article de swissinfo.ch sur la pénurie de main-d’œuvre
Plus
Le marché des capsules de café semble bien résolu à réduire son empreinte écologique. Quelques semaines après le lancement en grande pompe par le groupe Migros de boulettes de café biodégradables, le géant Nespresso annonce qu’il lancera au printemps une gamme de capsules compostables à base de papier.
Le PDG de la multinationale suisse filiale de Nestlé assure que ce nouveau produit était en conception depuis longtemps. «Cela fait trois ans que nous travaillons sur ces capsules en papier, déclare-t-il dans une interview au Blick. Si cela a pris autant de temps, c’est parce que nous voulions être absolument sûrs que la qualité du café Nespresso reste élevée.»
Le lancement officiel est prévu dans un premier temps sur deux marchés tests, la Suisse et la France. Au début, quatre nouvelles variétés seront disponibles dans ces capsules, dont un café bio. Ces capsules compostables à domicile seront compatibles avec les machines Nespresso existantes.
La firme ne renonce toutefois pas aux capsules en aluminium, critiquées. Selon le PDG, «elles restent une bonne solution pour l’environnement», car elles permettent de gaspiller moins d’eau et de café, et sont recyclées. «C’est au client de décider ce qui est bon pour lui», estime-t-il.
- Le PDG de Nespresso présente des capsules en papier dans le BlickLien externe et dans le TempsLien externe (sur abonnement)
- Nespresso veut rendre ses capsules de café plus écolo – la dépêche ATS
- Migros pourrait sonner le glas des capsules de café – l’article du matin.chLien externe en septembre dernier
La Suisse a souvent assumé un rôle de médiatrice dans les conflits internationaux. Mon collègue Andrea Tognina vous propose aujourd’hui une perspective historique sur la tradition des «bons offices».
Dans certains cas, l’action de la Confédération a été décisive pour parvenir à des accords de paix. Mais le chemin n’a pas été un long fleuve tranquille. Nés dans leur forme moderne vers la fin du 19e siècle, les bons offices ont été mis en difficulté plusieurs fois, en particulier lors de la Seconde Guerre mondiale.
Soupçonnée d’accointances avec l’Allemagne nazie, la Confédération a dû lutter pour être associée aux efforts de construction d’un nouvel ordre international. Elle est sortie de l’impasse en quelques années, et a joué un rôle de médiation important dans plusieurs conflits d’après-guerre, le plus prestigieux durant la phase finale de la guerre d’Algérie.
La fin de la Guerre froide a ouvert une nouvelle phase dans les relations internationales, avec le rôle grandissant des organismes multilatéraux dans les «bons offices». Si la diplomatie suisse a remporté quelques succès importants depuis les années 2000, la Confédération est aujourd’hui un acteur parmi d’autres, souvent pénalisée par son relatif isolement international.
- Ces conflits où la Suisse a su apporter la paix – l’épisode 3 de la série «La Suisse et la promotion de la paix»
- SWISSCOY: Davantage de soldates suisses au service de la paix – l’épisode 1
- Comment la Suisse peut contribuer à rendre l’ONU à nouveau crédible – l’épisode 2
Pour vous Suisses de l’étranger, swissinfo.ch propose désormais une sélection de films documentaires suisses disponibles dans le monde entier.
L’offre comporte une collection de documentaires produits pour la plateforme Play Suisse en français, allemand et italien, et sous-titrés en anglais. Sont notamment couverts le crash du vol Swissair 111 en 1998, le braquage d’un bureau de poste à Zurich ou encore le drame du train fantôme dans les Alpes suisses.
Pour y accéder, rendez-vous sur http://www.swissinfo.ch/films.
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