Aujourd’hui en Suisse
Amies et amis lectrices et lecteurs, bonjour,
Vous connaissez leurs noms, vous les avez vus à la télévision, mais savez-vous vraiment qui sont Albert Rösti et Hans-Ueli Vogt, dont l’un accédera le 7 décembre au Conseil fédéral, pour y remplacer le démissionnaire Ueli Maurer? Ma collègue Katy Romy s’est livrée au jeu des portraits croisés, pour voir que l’on peut difficilement trouver deux hommes plus différents… même si les deux restent des UDC pur sucre.
Je vous parle aussi de l’homme qui présidera cette grand-messe parlementaire des élections du 7 décembre, des intimidations de la police chinoise sur une équipe de la RTS et du caractère éminemment masculin de cette horrible chose qu’est la guerre.
Bonne lecture,
UDC des champs contre UDC des villes: en surface, tout semble opposer les deux candidats à la succession d’Ueli Maurer au Conseil fédéral. Pourtant, sur le fond, Albert Rösti et Hans-Ueli Vogt s’écartent peu de la ligne du parti. Tous deux sont des souverainistes et des anti-européens convaincus. Portraits croisés.
L’un a la rondeur d’un paysan bernois, homme de contacts et père de famille; l’autre a la rigueur d’un intellectuel zurichois, avocat, prof de droit et gay. Si Albert Rösti, qui a présidé l’UDC nationale de 2016 à 2020, part favori pour l’élection du 7 décembre, Hans-Ueli Vogt pourrait glaner des voix à gauche avec ses positions plus libérales sur certains sujets de société.
Au-delà des différences de personnalité et de sensibilité, les deux hommes restent toutefois de purs représentants de cette droite conservatrice qui se méfie de l’Europe et des migrants, et qui ne va pas faire la révolution verte pour lutter contre le changement climatique.
- Les portraits croisés des deux candidats, par Katy Romy
- Comment fonctionne une élection au Conseil fédéral en Suisse? – Michele Andina, décembre 2018
- Comment sont répartis les départements fédéraux – SRF News
Et le 7 décembre justement, les deux Chambres seront réunies en Assemblée fédérale pour élire les nouveaux conseillers fédéraux, sous la présidence du nouveau Premier citoyen du pays. C’est au centriste grison Martin Candinas, élu lundi président du Conseil national pour une année, que reviendra cet honneur.
Député depuis 2011, le jeune quadragénaire romanche s’est surtout engagé pour les régions de montagne et le plurilinguisme. Le positionnement de ce politicien de 42 ans oscille entre le centre-gauche et la droite. Il s’est ainsi battu pour la loi d’aide aux médias ou pour les transports publics.
Martin Candinas, un des députés les plus en vue du Centre, est toutefois conservateur sur les sujets sociétaux. Il a par exemple refusé le mariage pour tous. En outre, il souhaite une régulation plus stricte du loup.
La grogne enfle en Chine contre la politique zéro-Covid, et la police est nerveuse. Un tandem de la RTS en a fait les frais. Arrêtés immédiatement après un direct rendant compte des manifestations à Shanghai, le correspondant Michael Peuker et son caméraman ne seront même pas allés jusqu’au poste. L’ordre de les libérer est arrivé en quelques minutes. Mais un collègue de la BBC a eu moins de chance.
«S’il convient de relativiser la gravité de l’incident, il reste révélateur du traitement des journalistes étrangers en Chine», écrit Michael Peuker sur Twitter. Et d’ajouter que «couplées à la politique draconienne du zéro-Covid, ces conditions ont engendré le départ ou le non-renouvellement de plusieurs postes de correspondants. La Chine s’isole, devient une boîte noire. C’est regrettable et personne ne sort gagnant de pareille situation».
La BBC de son côté a indiqué dimanche qu’un de ses journalistes, qui couvrait lui aussi les manifestations à Shanghai a été arrêté et «frappé par la police». Le porte-parole du groupe de médias britannique a dit que la BBC n’avait eu «aucune explication ou excuse officielle des autorités chinoises, au-delà d’une affirmation des fonctionnaires, qu’ils l’avaient arrêté ‘pour son propre bien au cas où il aurait attrapé le Covid au milieu de la foule’».
- Le correspondant de la RTS brièvement arrêté à ShanghaïLien externe – RTS Info
- Le fil Twitter de Michael PeukerLien externe, relatant ses démêlés avec la police chinoise
- Après un week-end inédit de contestations, la censure chinoise est à l’œuvreLien externe – RTS Info
27 conflits armés font rage actuellement dans le monde et, comme toujours, les acteurs clés sont des hommes. La guerre est-elle masculine? La politologue Leandra Bias a mené des recherches sur l’autoritarisme et l’antiféminisme qui lui permettent d’apporter des réponses claires.
Pourtant, Margaret Thatcher aux Malouines, Condoleezza Rice en Irak, Hillary Clinton en Libye ou Angela Merkel en Afghanistan ont bien conduit des guerres. «Oui, mais aucune de ces femmes n’a mené une politique étrangère féministe», répond Leandra Bias. Pour elle, une politique féministe supprimerait les organes dans lesquels ne siègent que des hommes, et un type d’hommes en particulier. Elle créerait à la place des canaux et des processus pour intégrer les voix qui ont été ignorées pendant des siècles.
«Le fait est que toutes les institutions sont de facto organisées de manière patriarcale», poursuit la politologue. Selon elle, si l’on atteignait un jour une proportion de femmes d’au moins 30% dans la politique étrangère mondiale — des diplomates jusqu’au Conseil de sécurité de l’ONU —, cela pourrait changer.
- L’interview de Leandra Bias (texte et vidéo) – par May Elmahdi Lichtsteiner et Carlo Pisani
- Une politique étrangère féministe est-elle nécessaire? – Sibilla Bondolfi, septembre 2020
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