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Aujourd’hui en Suisse

Bonjour à vous, Helvètes d’ici et d’ailleurs,

Plus de 46 milliards de francs d’avoirs russes au chaud dans les banques suisses ont été déclarés aux autorités, a-t-on appris aujourd’hui. C’est l’équivalent du PIB du Honduras, et seulement une petite partie émergée de l’iceberg: le total des fonds d’origine russe détenus en Suisse serait quatre fois plus élevé.

Au quatrième jour de la session d’hiver, les parlementaires ont débattu de la répartition d’une nouvelle manne fiscale. Une pétition demandant davantage de comptes aux multinationales a été déposée et ce 1er décembre était aussi la Journée mondiale de lutte contre le sida, l’occasion de faire un point suisse sur la maladie.

Excellente lecture,

vue aérienne de la Paradeplatz à Zurich
Plus de 46 milliards de francs provenant d’entreprises et de ressortissant-es russes dormaient dans les banques suisses au 3 juin (image d’illustration). © Keystone / Gaetan Bally

Plus de 46 milliards de francs provenant d’entreprises et de ressortissant-es russes dormaient dans les banques suisses au 3 juin, date butoir à laquelle les dépôts d’origine russe devaient avoir été déclarés. Le montant a été dévoilé ce jeudi par le Secrétariat d’État à l’Économie (SECO).


La somme correspond à 7548 relations d’affaires déclarées par 123 personnes ou organismes, selon le SECO. Berne précise toutefois qu’elle est probablement nettement inférieure au total des fonds d’origine russe détenus en Suisse, notamment car les dépôts ne doivent être déclarés qu’à partir d’une valeur de 100’000 francs par personne.

En mai, l’organisation Public Eye avait passé au crible les biens de 32 oligarques russes proches de Vladimir Poutine. Selon ses calculs, leurs fortunes cumulées en Suisse atteignaient 293 milliards de francs. Les banques suisses les avaient quant à elles estimé à 200 milliards.

Au 25 novembre, les avoirs russes gelés en Suisse représentaient 7,5 milliards de francset 15 biens immobiliers, en légère hausse depuis le dernier point de situation en juillet. Mais ce montant «ne permet pas de juger directement de l’efficacité des sanctions», prévient le SECO, ajoutant qu’il ne s’agit que d’un instantané, qui varie avec l’arrivée de nouvelles personnes visées ou, à l’inverse, la libération de biens gelés après vérification.

  • Avoirs russes: 7,5 milliards de francs bloqués en Suisse – la dépêche ATS
  • Plus de 46 milliards de francs d’argent russe dorment en Suisse – l’article du matin.chLien externe
  • Bill Browder dénonce les failles de la Suisse en matière de corruption russe – l’interview de l’investisseur militant par ma collègue Elena Servettaz
  • Avoirs russes gelés: la Suisse appelée à en faire davantage – l’article de mon collègue Matthew Allen (mai 2022)

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Discussion
Modéré par: Matthew Allen

Comment la Suisse pourrait-elle s’y prendre pour geler les avoirs russes autrement?

Le plus grand gestionnaire de fortune offshore du monde a-t-il besoin de réformes juridiques pour mieux appliquer les sanctions internationales?

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vue du Conseil national
Le Conseil national s’est prononcé sur la répartition des recettes supplémentaires résultant de l’imposition à 15% des multinationales basées en Suisse. © Keystone / Alessandro Della Valle

Les recettes issues de l’imposition minimale des multinationales étaient au centre des débats ce jeudi au Conseil national, la chambre basse du Parlement. Un projet prévoit d’imposer à 15% toutes les grandes entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse les 750 millions d’euros, pour s’aligner sur la réforme mondiale décidée par l’OCDE et le G20.


Si cet impôt complémentaire n’est pas disputé, la répartition des recettes supplémentaires – estimées entre 1 et 2,5 milliards – l’est beaucoup plus. Le Conseil fédéral propose d’en accorder 75% aux cantons et 25% à la Confédération, et a été suivi en ce sens par le Conseil des États (la chambre haute).

La majorité du National voit les choses différemment. Par 99 voix contre 89 et une abstention, il demande une répartition à parts égales entre Confédération et cantons. Cette solution était soutenue à gauche, afin de ne pas «alimenter le dumping fiscal» entre cantons, comme l’a dit l’écologiste Balthasar Glättli, et que les recettes profitent à l’ensemble de la population.

Les député-es de droite voulaient pour leur part emboîter le pas au Conseil des États, estimant qu’«il ne faut pas priver les cantons de ressources qui leur reviennent de droit», comme l’a plaidé Olivier Feller (PLR). Le peuple aura le dernier mot lors d’un vote qui devrait avoir lieu en juin.

  • La dépêche ATS
  • Imposition des multinationales: cantons et Confédération se disputent la manne à venir – le sujet de la RTSLien externe
  • L’article de ma collègue Jessica Davis Plüs sur la réforme fiscale mondiale (novembre 2021)
  • Aussi en lien avec les multinationales: une pétition munie de plus de 200’000 signatures réclamant une loi efficace sur la responsabilité des entreprises a été déposée ce jeudi à Berne
deux hommes avec une bouteille de vin
Le conseiller fédéral suisse Ignazio Cassis, à gauche, s’entretient avec Bogdan Aurescu, ministre des Affaires étrangères roumain, lors d’une visite officielle en Suisse en septembre 2021. Keystone / Peter Schneider

La Suisse a longtemps tiré de nombreux privilèges de sa neutralité. Avec ses bons offices, sa tradition humanitaire et la Genève internationale, le pays a réussi à se profiler comme un acteur investi, tout en faisant prospérer ses intérêts économiques.


C’est du moins l’avis de ses détracteurs et détractrices, qui évoquent par exemple le commerce que la Suisse neutre a poursuivi avec l’Afrique du Sud dans les années 1980, tandis que des sanctions économiques tentaient de mettre le régime de l’apartheid à genoux. Berne a aussi développé ses relations commerciales avec l’Iran, visé par des sanctions dans les années 2000.

Mais le vent international a tourné. Sous la pression internationale, Berne a réformé sa place financière, aboli partiellement le secret bancaire et introduit l’échange automatique d’informations en matière fiscale. Les relations difficiles de la Suisse avec l’Union européenne, qui lui reproche de plus en plus de «picorer», sont un autre reflet de ce changement d’état d’esprit.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a marqué une nouvelle étape. Selon Patrick Dümmler, du think tank Avenir Suisse, proche des milieux économiques, la Suisse ne pourra pas éviter de prendre position. Dans l’idée qu’elle se fait d’elle-même et dans la perception qu’en a le monde, le pays se situe dans l’alliance occidentale et ne peut plus voler sous le radar pour faire des affaires comme par le passé.

  • Politique étrangère suisse: la fin des privilèges – l’analyse de ma collègue Sibilla Bondolfi
  • À compléter par cet article
personnel soignant avec des échantillons de sang
Les spécialistes suisses rappellent l’importance de la prévention et du dépistage du VIH. © Keystone / Gaetan Bally

C’est aujourd’hui la Journée mondiale de lutte contre le sida. À cette occasion, les spécialistes suisses rappellent l’importance de la prévention et du dépistage. En 2021, 318 nouvelles infections ont été recensées, contre 1300 en moyenne par an dans les années 1990.


Si le nombre de nouveaux cas diminue, certains ne sont pas déclarés et des personnes vivent avec le VIH sans le savoir. Les dépistages tardifs augmentent les risques de séquelles et de mortalité, soulignent les Hôpitaux universitaires de Genève, qui proposaient ce jeudi des dépistages gratuits. En Suisse, 17’350 personnes sont séropositives.

Quarante après le début de l’épidémie, où en est la recherche pour un vaccin? Aucun candidat n’a obtenu de résultats assez convaincants pour être commercialisé. Mais le développement de la technologie ARN utilisée pour le vaccin contre le Covid-19 va profiter à la lutte contre le VIH. «Il n’est pas impossible que d’ici cinq à dix ans, on parvienne enfin à finaliser un vaccin», espère l’immunologue Matthieu Perreau dans les journaux romands de Tamedia.

Blick relaie pour sa part le témoignage d’une jeune femme séropositive. Née en Roumanie avant d’être adoptée par une famille suisse, elle a été contaminée enfant dans un hôpital de son pays d’origine. «Moi, j’ai l’espèce de ‘privilège’ d’être perçue comme la ‘bonne séropo’», explique-t-elle. «On m’a déjà dit: ‘toi, c’est pas pareil, tu n’as pas choisi.» «Sauf que personne ne choisit», souligne la jeune femme, engagée dans la prévention.

  • Les différents sujets de la journée sur RTSinfo.chLien externe
  • Quarante ans de sida, pas encore de vaccin mais de l’espoir – l’article de TamediaLien externe (sur abonnement)
  • «Aujourd’hui, le VIH, je lui donne le moins d’importance possible» – le témoignage d’Elena dans le BlickLien externe


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