Aujourd’hui en Suisse
Bonjour à vous, Suisses sans frontières,
La COP15 sur la biodiversité s’est achevée ce lundi sur un accord qualifié d’historique. La Suisse faisait partie de la centaine de pays les plus ambitieux, qui soutenaient l'objectif de protéger 30% des surfaces terrestres et marines. Mais des spécialistes rappellent qu’à l’intérieur de ses frontières, elle n’est pas tout à fait un modèle.
Également dans l’actualité, des augmentations salariales jugées bienvenues mais encore insuffisantes, la vente du chalet valaisan du prince Andrew et l’histoire d’un philosophe suisse, qui voit l’œuvre de sa vie plagiée en Chine.
Excellente lecture,
Un accord historique sur la biodiversité a été conclu à la COP15 à Montréal. Après dix jours et une nuit de marathon diplomatique, 195 États, dont la Suisse, se sont mis d’accord sur une feuille de route visant à protéger les terres, les océans et les espèces de la dégradation et de la crise climatique.
La mesure phare est la création d’aires protégées sur 30% de la surface des terres et des mers d’ici 2030 – plus du double de la situation actuelle. Le chef de la délégation suisse Franz Perrez a salué «une étape importante pour la biodiversité», avec des objectifs «très concrets». Ceux-ci sont non contraignants, mais seront mesurés et comparés.
Le site d’information scientifique heidi.news tempère toutefois. Il rappelle que l’objectif des 30% d’aires protégées est global, ce qui pourrait engendrer des déséquilibres. Des pays industrialisés arguent qu’ils manquent de place et plaident pour concentrer les efforts de conservation sur les pays moins développés. En Suisse, seuls 7 à 13% du territoire sont actuellement protégés.
L’argument est irrecevable pour Gretchen Walters, chercheuse à l’Université de Lausanne, interrogée par le site. «C’est facile d’imposer ailleurs ce qu’on ne veut pas changer chez soi, dit-elle. Pourtant cet objectif est réalisable, en Europe et en Suisse.»
- Un accord historique sur la biodiversité a été approuvé à la COP15 – le sujet de la RTSLien externe
- La COP15 décide de protéger 30% de la planète, mais au détriment de qui? – l’analyse de heidi.newsLien externe (sur abonnement)
- Même en Suisse, l’état de la biodiversité n’est pas satisfaisant – l’opinion du professeur Antoine Guisan pour heidi.newsLien externe
- «L’humain est une espèce invasive qui doit gérer sa réussite» – l’interview du géohistorien Christian Grataloup dans la MatinaleLien externe
- La biodiversité est-elle préservée dans les Alpes suisses? Notre point fort
- La COP15, un sommet pour stopper l’extinction de masse des espèces – notre article résumant les enjeux de cette COP
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Travail Suisse tire le bilan des négociations salariales pour 2023, et il est plutôt mitigé. Certes, les travailleurs et travailleuses ont obtenu les hausses de salaires les plus élevées depuis vingt ans. Mais ces augmentations ne parviendront généralement pas à compenser la hausse du coût de la vie.
L’organisation syndicale se réjouit du fait que 97% des négociations se sont soldées par des hausses générales des salaires. Des résultats positifs ont notamment été atteints dans l’horlogerie, le nettoyage en Suisse alémanique, la construction des voies ferrées ou encore la menuiserie.
Globalement, les salaires vont connaître une hausse de 2,5%, un résultat qui n’avait plus été atteint depuis 2001. Cette hausse exceptionnelle sera toutefois vraisemblablement annulée par l’inflation, estimée à 3% cette année.
«Trop d’employeurs se sont montrés pingres et n’étaient pas prêts à compenser l’intégralité du renchérissement», a déploré en conférence de presse Thomas Bauer, le responsable de la politique économique à Travail.Suisse.
- Travail.Suisse tire un bilan contrasté des négociations salariales pour 2023 – l’article de RTSinfo.chLien externe
- «Le rapport de force est en train de tourner en faveur des personnes salariées» – l’entretien avec un spécialiste du marché du travail par mon collègue Samuel Jaberg
- Les entreprises suisses manquent cruellement de bras et de cerveaux – notre article sur la pénurie de main-d’œuvre
Le chalet de sports d’hiver du prince Andrew à Verbier s’est finalement vendu. La luxueuse demeure a été rachetée par un couple britannique souhaitant rester anonyme, pour près de 22 millions de francs, a rapporté ce week-end la presse outre-Manche.
La propriété de la station valaisanne est sous séquestre depuis 2020. En cause: une «dette professionnelle» de 2 millions de francs, que le prince et son ex-femme Sarah Ferguson ont contractée envers un couple suisse. Le conflit juridique est toujours en cours, mais le séquestre n’a pas empêché de conclure la vente.
Le deuxième fils de la reine Elizabeth II a voulu mettre ce chalet en vente notamment pour rembourser ses frais de justice. Le prince Andrew était en effet poursuivi pour abus sexuels par l’une des victimes du réseau de trafic de mineurs dirigé par Jeffrey Epstein, ce qu’il a toujours contesté. Un accord à l’amiable a finalement été conclu en février pour plus de 11 millions de francs.
Le chalet de luxe est équipé d’une piscine intérieure, d’un sauna, d’une terrasse ensoleillée, d’un bar et d’un espace de divertissement. La spacieuse structure en bois s’étend sur deux étages, avec sept chambres et un vaste espace de vie.
- Le prince Andrew a enfin vendu son chalet à Verbier – l’article du matin.chLien externe
- À Verbier, un couple britannique rachète le chalet du prince Andrew pour 22 millions – l’article du TempsLien externe
- Un peu d’histoire sur la relation étroite des Windsor avec la Suisse
Pour finir, swissinfo.ch vous raconte aujourd’hui la mésaventure du philosophe suisse Iso Kern, 85 ans, qui vit en quasi ermite dans l’Oberland bernois. Son nom ne vous dit peut-être rien, son œuvre a pourtant franchi les frontières jusqu’en Chine, où elle est très estimée.
Iso Kern a consacré sa vie à étudier Wang Yangming, penseur chinois du 15e siècle dont les idées ont influé sur l’ensemble de la philosophie chinoise. Ce philosophe fait l’objet d’une frénésie récente en Chine, faisant l’objet de conférences et de voyages culturels. Le président chinois Xi Jinping en est un grand admirateur.
Iso Kern est convaincu que le succès actuel de Wang Yangming doit beaucoup à son propre travail, qui a contribué à expliquer sa pensée. Mais voilà: il a appris récemment qu’en Chine, son oeuvre a été éditée sous un autre nom. Un de ses anciens disciples et amis chinois a traduit son travail sans l’en informer, en violation des droits d’auteur.
Le philosophe suisse est aujourd’hui engagé dans une procédure juridique. Amer, il réclame surtout que son ancien élève s’excuse publiquement. Iso Kern a aussi décidé de s’adresser par lettre au président chinois Xi et attend aujourd’hui que Pékin lui réponde.
- Un philosophe suisse voit l’œuvre de sa vie spoliée en Chine
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