Aujourd’hui en Suisse

Amies lectrices, amis lecteurs, bonjour,

Que savait Alain Berset des documents confidentiels que son chef de la communication livrait à la presse en pleine crise du Covid? Quel profit en a tiré le groupe Ringier, et son titre-phare, le Blick? Ces fuites ont-elles servi à rendre les journalistes complaisant-e-s envers les mesures sanitaires que certaines et certains – surtout en Suisse alémanique – avaient du mal à avaler?

C’est sur ces questions, et quelques autres, qu’un groupe de travail issu du Parlement va devoir maintenant faire la lumière. Alain Berset, patron de la Santé publique, va-t-il se voit acculé à la démission? ou simplement tancé par ses pairs?

Allons, on se calme. Nous sommes en Suisse.

Bonne lecture,

© Keystone / Laurent Gillieron

Une enquête parlementaire sera ouverte sur les fuites au sein du Département fédéral de l’Intérieur d’Alain Berset, en charge notamment de la Santé. Il s’agira de faire la lumière sur la manière dont des informations confidentielles concernant les mesures sanitaires prises par le Gouvernement pendant la crise du Covid ont été transmises au puissant groupe de presse Ringier.

Alain Berset, ministre de l’Intérieur et président de la Confédération pour l’année 2023, est dans la tourmente depuis quelques jours. Peter Lauener, son ancien chef de la communication, aurait transmis à plusieurs reprises à Ringier – qui édite notamment le tabloïd Blick, plus gros tirage de la presse suisse – des informations confidentielles sur la politique sanitaire du Conseil fédéral.

Rapidement baptisée «Coronaleaks», l’affaire fait surtout du bruit en Suisse alémanique, où l’opposition à la politique fédérale du Covid-19 a toujours été plus forte. Elle a pris un tour éminemment politique, autour de la question «que savait Alain Berset de ces fuites illégales?». L’UDC (droite conservatrice) en a profité pour (re-)demander la démission du conseiller fédéral socialiste.

Les commissions de gestion du Parlement ont donc décidé l’ouverture d’une enquête. Un groupe de travail a été constitué à cet effet. Il comprend six élu-e-s des deux Chambres, quatre hommes et deux femmes, représentant-e-s des grands partis présents sous la coupole fédérale.

• Une enquête parlementaire ouverte sur les fuites au sein du département d’Alain BersetLien externe – RTS. ATS
• «Il faut sauver le soldat Berset»Lien externe, un commentaire du quotidien en ligne Le Matin (qui n’est pas un titre du groupe Ringier, mais de l’éditeur zurichois TX Group)

Keystone / Eckehard Schulz

Malgré la crise, l’inflation et les perspectives moroses, les exportations horlogères suisses ont atteint un nouveau record en 2022. Leur valeur a augmenté de près de 11,4% par rapport à 2021, pour atteindre 24,8 milliards de francs, principalement grâce aux achats des Américains. Et la branche devrait poursuivre sur sa lancée positive en 2023.

Cette croissance intervient malgré des reculs en Chine et à Hong-Kong, 2^e et 3^e marchés des montres «swiss made». Mais les exportations horlogères ont connu une hausse soutenue dans 28 des 30 autres premiers débouchés du secteur, dont les États-Unis (+26,3%), qui occupent comme l’an dernier la première place de ce classement.

La montre suisse reste un produit haut de gamme. Plus des trois quarts de la valeur des exportations st constitués par des pièces vendues plus de 7500 CHF. Le retour de l’inflation a jusqu’à présent eu peu d’effet sur les porte-monnaie des plus nantis, qui ont plébiscité l’investissement dans l’achat de montres de luxe comme moyen de se prémunir de la chute des marchés boursiers et d’autres actifs.

• L’article de Samuel Jaberg
• Point Fort SWI – Les horlogers suisses survivront-ils au 21e siècle?

zvg

Les couacs d’une collaboration dans l’aide au développement entre la Suisse et l’Ouganda. L’histoire que nous vous racontons ici montre les difficultés à travailler ensemble lorsque l’on est des mini-ONGs amateures, où la bonne volonté et la communication rapide ne suffisent pas.

Tout avait pourtant bien commencé. Un couple helvético-britannique lance une plateforme en ligne pour la formation des jeunes. L’idée est de permettre de passer un diplôme de fin d’études secondaires II simplement avec un smartphone. Ils s’allient avec une structure similaire, gérée par un jeune Ougandais.

Mais la collaboration va tourner court, pour des dissensions dont chacune des deux parties donne sa propre version. La morale de l’histoire serait que la technologie (internet en l’occurrence) facilite bien des choses – les contacts notamment – mais ne dispense pas de s’appuyer sur de solides bases de connaissances et d’expérience.

• L’article de Sibilla Bondolfi

© Keystone / Gaetan Bally

Selon une étude suisse, le taux de mortalité dans les hôpitaux augmente avec le taux d’occupation des lits. Et ceci parfois même avant que l’établissement ait atteint sa capacité maximale. Le phénomène, bien visible durant la pandémie de Covid-19, touche surtout les petits hôpitaux.

Le taux d’occupation des hôpitaux a constitué un des soucis majeurs durant la pandémie. Tant qu’il reste des lits disponibles, il est possible de fournir des soins de santé adéquats aux personnes hospitalisées, pensait-on.

Mais une étude de l’Université de Bâle, portant sur plus de 1,1 million d’hospitalisations dans 102 hôpitaux suisses, montre que le lien n’est pas automatique. En effet, la mortalité à l’hôpital (qui est normalement de 2,3%), peut augmenter d’environ 2% par jour à partir d’un certain seuil d’occupation de l’établissement.

• L’article de Luigi Jorio et Pauline Turuban (graphiques)
• Coronavirus: la situation en Suisse – SWI, ATS, RTS – mis à jour chaque semaine