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La députée Esther Friedli pose avec une vache

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Bonjour à vous, Suisses du monde,

Les personnes favorables à l’écriture inclusive et les bureaux de l’égalité n’auraient rien à envier aux fanatiques religieux. C’est du moins ce que pense la direction de l’UDC, qui veut faire de la lutte contre «l’idéologie woke» une de ses priorités en vue des élections fédérales d’octobre.

Également au menu de cette sélection du jour: les statistiques de la double nationalité – autre cheval de bataille du parti de droite conservatrice, la Suisse auditionnée par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU et l’histoire du camp d’internement suisse de Girenbad, en cette Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste.

Excellente lecture et bon week-end,

La députée Esther Friedli pose avec une vache
La députée Esther Friedli veut faire inscrire dans le programme de l’UDC l’opposition à l'»idéologie woke». © Keystone / Gian Ehrenzeller

L’UDC (droite conservatrice) a un nouvel ennemi déclaré: le «wokisme». Samedi, les délégués et déléguées devront approuver le programme politique du parti pour les élections fédérales, dans lequel figure un thème nouveau intitulé «Terreur du genre et folie woke».


La suppression des bureaux de l’égalité, l’interdiction de l’écriture inclusive et des toilettes mixtes ou non-binaires en font partie, annonce la responsable du programme, Esther Friedli, dans un entretien publié vendredi par les journaux alémaniques de Tamedia. «Nous allons déposer des interventions sur ces thèmes à tous les niveaux politiques», prévient la députée saint-galloise.

Pour Esther Friedli, l’idéologie «woke» est «désormais si dominante qu’il faut un contrepoids». La conseillère nationale estime que les institutions qui la soutiennent, notamment dans le monde académique, doivent être privées de l’argent des contribuables.

«Cette culture et le comportement de ses représentants ont clairement des traits religieux et fanatiques, ajoute-t-elle, car ils propagent le fait de détenir la seule vérité». La politicienne UDC s’inquiète également que la langue soit «défigurée» par l’usage de l’écriture inclusive.

deux passeports
En Suisse, près d’une personne sur cinq possède deux passeports. © Keystone / Christian Beutler

La double nationalité est de plus en plus répandue en Suisse. Selon les derniers chiffres de l’Office fédéral de la statistique (OFS), près d’une personne sur cinq résidant dans le pays était binationale en 2021. La part des personnes ayant un second passeport a augmenté de plus de 5 points en dix ans.


La plupart de ces personnes possèdent la nationalité d’un pays voisin en plus du passeport rouge à croix blanche. La nationalité italienne est la plus représentée (23%), suivie par la française (11%) et l’allemande (9%). La double citoyenneté est bien plus fréquente encore parmi les quelque 788’000 Suisses de l’étranger, dont les trois quarts possèdent au moins une nationalité supplémentaire.

Mais bien qu’elle soit entrée dans les mœurs, la double nationalité reste politiquement explosive. En 2017, Ignazio Cassis avait renoncé à sa nationalité italienne avant son élection au Conseil fédéral, craignant de se voir reprocher de servir deux patries.

Rien n’interdit aux ministres et parlementaires suisses de détenir deux passeports. Depuis l’été dernier, à la suite d’une initiative de l’UDC, les parlementaires doivent toutefois déclarer leurs autres nationalités. Le Blick a d’ailleurs consacré un article la semaine dernière aux élu-e-s qui ont omis de le faire.

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Modéré par: Samuel Jaberg

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Livia Leu
Selon Livia Leu, la Suisse fait face à une «recrudescence des inégalités» depuis la pandémie. © Keystone / Peter Schneider

Comme tous les quatre ans environ, la délégation suisse a été auditionnée ce vendredi par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève. Tout en saluant des avancées en matière de droits humains, plusieurs pays ont estimé que la Suisse pouvait faire mieux, notamment pour lutter contre le racisme et la discrimination raciale.


Une partie des États membres ont réclamé un plan d’action national en la matière. Une autre demande a porté sur la mise en œuvre d’un mécanisme indépendant de collecte des plaintes contre le profilage racial par les forces de sécurité. L’an dernier, plusieurs membres du Groupe de travail de l’ONU sur les personnes d’ascendance africaine avaient dénoncé un «racisme systémique» en Suisse.

Des efforts ont aussi été demandés sur la situation des femmes, notamment sur les inégalités salariales. Admettant qu’il était possible de «faire mieux», la secrétaire d’Etat Livia Leu a souligné que «la Suisse s’engage résolument sur la voie de l’égalité», avec un plan d’action lancé en 2021. Elle a aussi promis des initiatives pour favoriser la représentation féminine dans les institutions politiques.

Selon Livia Leu, la Suisse fait face à une «recrudescence des inégalités» depuis la pandémie, notamment pour les minorités et les plus vulnérables. Elle estime toutefois que la situation des droits humains en Suisse est «relativement favorable».

Photo de groupe des internés du camp de Girenbad. 
Photo de groupe des internés du camp de Girenbad. Archives familiales d’Annette Wieviorka

En 1942-1943, des Juifs étrangers ont été internés dans un camp de «triage» suisse, à Girenbad, dans le canton de Zurich. L’historienne française Annette Wieviorka en parle dans son dernier livre, Tombeaux, qui raconte l’histoire de sa famille.


Elle relate comment, sentant la menace se rapprocher, ses aïeux ont fui Nice en août 1942 pour entrer clandestinement en Suisse. Et comment ils ont rejoint le camp de Girenbad, une ancienne usine de tissage regroupant 350 Juifs de toute l’Europe dans des conditions matérielles très sommaires.

Le camp est toutefois devenu un concentré de culture européenne, car il abritait plusieurs intellectuels. Parmi eux, l’écrivain viennois Manès Sperber, qui a décidé de transmettre un peu de son savoir en organisant des conférences tous les soirs sur les arts, la politique, la littérature…

L’aventure s’est achevée quand les internés du camp ont été dispersés, en mars 1943. Annette Wieviorka confie que son père lui a «toujours parlé de façon très positive de son exil en Suisse». «[Il] disait que la seule chose que l’on peut reprocher à la Suisse, c’est de ne pas avoir ouvert davantage ses frontières», raconte l’historienne.

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