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Des Suisseses qui ont perdu leur nationalité

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Chères lectrices, chers lecteurs,

Une règle surgie de nulle part a causé bien du tort aux Suissesses: jusqu’en 1953, celles qui épousaient un étranger perdaient systématiquement leur passeport à croix blanche. Cette «règle du mariage» n’était pourtant même pas inscrite dans la Constitution, ni même dans le droit civil. À cause d’elle, des femmes en sont mortes.

Dans cette sélection, je vous emmène au sein de la diaspora turque en Suisse, qui vote pour élire son président. Je vous propose également de revenir sur l’élection de Pierre Maudet au Conseil d’État genevois, en parlant de la femme de l’ombre à qui il doit beaucoup.

Bonne lecture,

Bea Laskowsky, une Suissesse qui avait perdu sa nationalité.
Mara Truog

Entre 1848 et 1952, 85’200 femmes ont perdu leur nationalité suisse après avoir épousé des étrangers. C’est la «règle du mariage» qui imposait cette loi. Pourtant, elle n’était que de droit coutumier.

La «règle du mariage» a été héritée de l’ancienne Confédération. Elle ne figure ni dans les Constitutions de 1848 et de 1874, ni dans le droit civil. Mais elle aura causé bien du tort aux Suissesses.

Certaines sont mortes à cause de cette règle, durcie durant la Seconde Guerre mondiale. Ainsi, des ex-Suissesses juives établies à l’étranger n’ont pas pu obtenir une réintégration, la Confédération faisant systématiquement la sourde oreille. Elles ont alors perdu la vie dans les chambres à gaz allemandes.

D’autres sont devenues apatrides. À l’instar de Bea Laskowski-Jäggli, qui a épousé un Polonais en 1947, mais qui n’a pas pu obtenir sa nationalité. Établie en Angleterre, elle ne verra sa situation s’améliorer qu’en 1961, en obtenant le passeport britannique.

Il faudra l’intervention des associations féminines, soutenues par les médias et des personnalités comme le général Guisan, pour que cette injustice soit levée fin 1952.

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Discussion
Modéré par: Samuel Jaberg

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des responsables des Suisses de l étranger en France
swissinfo.ch

Retour sur la table ronde organisée par swissinfo.ch dans le cadre du 66e Congrès de l’Union des associations de France, qui s’est tenu fin avril à Annecy. Les Suisses de l’étranger parlent de Credit Suisse, de neutralité, de participation politique et de l’image de la Suisse.

La débâcle de Credit Suisse?Oui, elle a touché les Suisses de l’étranger. Mais pas plus que cela. Selon Jean-Jacques Richard, président de l’Union helvétique de Lyon, «il s’agit plus d’une préoccupation des Suisses vis-à-vis de l’étranger que d’un sujet qui intéresse à l’international.»

La neutralité est un thème qui concerne davantage les Suisses de France. Depuis le début de la guerre en Ukraine, la position de la Suisse agite les débats sur la réexportation d’armes par exemple.  Aux yeux de Paolo Lupo, président de l’association Genevois sans frontière, la neutralité «n’est plus adaptée au mode de fonctionnement de l’Union européenne et des pays qui composent l’Occident.» Il faudrait donc la repenser.

Enfin, les Suisses de France estiment que la politique extérieure de la Suisse est quelque peu incompréhensible. Président de la Société helvétique de Montpellier, Jean-Paul Aeschlimann, déclare: «On ne comprend pas très bien ce que le gouvernement entend faire dans toute une série de dossiers», alors que «l’Europe traverse une série de crises qui remettent beaucoup de choses en question.»

Des membres de la dispora turque de Suisse
swissinfo.ch

La Turquie renouvelle ce dimanche son parlement et élit son président. En Suisse, la diaspora turque entend bien remplir son devoir électoral.

La population turque devra dire si elle veut conserver le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan au pouvoir ou si elle opte pour un changement dans ce pays-pont entre l’Europe et l’Asie.

En Suisse, des bureaux de vote ont été organisés pour la diaspora turque. Nous sommes partis à la rencontre d’une partie de cette diaspora. Généralement ici, les ressortissants turcs votent pour l’opposition, alors qu’en Allemagne par exemple, les voix vont vers le président actuel.

Selon Özgur Özvatan, directeur du département de l’intégration à l’Institut de recherche sur les migrations de l’Université Humboldt à Berlin, en Suisse, «la diaspora y est plus hétérogène, composée de Kurdes et de personnes de la côte occidentale. Là, on préfère le Parti républicain du peuple (HDP) d’obédience kémaliste et de tendance sociale-démocrate.»

Affiche électorale pour Pierre Maudet
© Keystone / Martial Trezzini

Nadia Méric mérite une stèle. Femme de l’ombre, c’est elle qui a permis à Pierre Maudet de revenir au Conseil d’État genevois. Lors de la descente aux enfers du magistrat pour «acceptation d’avantage», elle ne l’avait pas lâché. Sa loyauté l’avait conduit au chômage.

Elle est plutôt de tendance socialiste. Et pourtant, Nadia Méric avait accepté de rejoindre le cabinet de l’ancien libéral-radical Pierre Maudet lorsqu’il brillait de mille feux. Lorsque l’affaire d’Abou Dabi a éclaté, elle aurait pu partir.  Elle avait choisi de rester, alors que le bateau coulait.

Carlo Sommaruga, conseiller aux États socialiste, dit d’elle: «Nadia Méric a été passablement ostracisée. Elle a payé très cher le prix de sa fidélité au magistrat, alors qu’elle aurait pu partir avant le naufrage. C’est tout à son honneur d’être restée avec quelqu’un qui a fait de mauvais choix institutionnels

«Elle m’a suivi dans ma descente aux enfers, tout en me disant toujours sa vérité», raconte Pierre Maudet au Temps. Le nouveau responsable du département de la santé et des mobilités avait fait appel à elle pour tenter un retour au gouvernement genevois. Et c’est en toute logique qu’il l’a nommée cheffe de son cabinet.

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