

La semaine en Suisse
Chères lectrices, chers lecteurs,
Bienvenue dans notre sélection des nouvelles les plus importantes – et les plus intéressantes – de Suisse au cours des sept derniers jours.
Cette semaine, des milliers d’étudiants sont descendus dans la rue. Ils ont notamment protesté contre la hausse des frais d’études. Le vote sur l’e-ID a été extrêmement serré, et la compagnie aérienne Swiss doit dégager davantage de bénéfices.
Meilleures salutations depuis Berne!

Cette semaine, la Suisse a connu des manifestations d’étudiants contre le projet de doublement des frais d’études et d’importantes mesures d’austérité dans le domaine de l’éducation. Ils ont averti d’un risque pour l’égalité des chances et pour la place scientifique suisse.
Mercredi, plus de 2000 étudiants ont manifesté à Berne et dans d’autres villes contre le paquet d’économies 27 prévu par la Confédération. Celui-ci prévoit notamment une forte hausse des frais d’études et des coupes importantes dans la recherche et l’éducation. L’Union des associations d’étudiants suisses (VSS) a remis à la Chancellerie fédérale une pétition comptant 37’361 signatures, selon ses propres indications.
Les conséquences des mesures d’austérité sont jugées graves: allongement des études, multiplication des emplois parallèles, entrée retardée sur le marché du travail, mise en péril des coopérations internationales et affaiblissement de la capacité d’innovation. Jusqu’à 700 projets de recherche et environ 2000 emplois seraient menacés, selon les médias de la SSR.
Les étudiants et chercheurs réclament un système universitaire financé de manière équitable, qui reste ouvert et abordable. Les manifestations à Zurich, Lausanne et Bâle ont montré le large rejet des mesures, perçues par les étudiants comme une attaque contre l’avenir de l’éducation et de la recherche en Suisse.

Le «oui» à l’e-ID dimanche a été extrêmement serré, avec 50,4% des voix. Ce résultat reflète de grandes craintes et une méfiance envers la nouvelle identité électronique et les possibilités de contrôle de l’État.
Mobilisée surtout par la suppression de la valeur locative, l’électorat conservateur et rural s’est montré sceptique face à l’e-ID, comme l’explique mon collègue Balz Rigendinger dans son analyse. Ces milieux craignent une intrusion de l’État dans leur quotidien numérique et se méfient des nouvelles technologies sur leur propre téléphone.
Le projet a été révisé par rapport à la version de 2021. Les données doivent désormais rester obligatoirement entre les mains de l’État. Malgré cela, une grande méfiance subsiste, car l’identité électronique sera probablement utilisée dans de plus en plus de domaines à l’avenir. À cela s’ajoute une défiance envers l’intelligence artificielle, perçue comme puissante, opaque et dominée par de grandes entreprises, ce qui alimente les craintes d’abus de données et de perte de contrôle.
Un tiers de la population suisse rencontre des difficultés avec les technologies numériques. Certes, l’e-ID est facultative, mais la pression sociale pour l’utiliser pourrait fortement augmenter. Les autorités doivent désormais relever le défi de prendre ces craintes au sérieux et de promouvoir l’inclusion numérique, afin de ne pas creuser le fossé entre les «analphabètes numériques» et les utilisateurs.

L’imprévisibilité du gouvernement américain s’est illustrée cette semaine avec les droits de douane annoncés sur les produits pharmaceutiques: prévus pour le 1er octobre, ils n’entreront finalement en vigueur que plus tard.
La semaine dernière, le président américain Donald Trump avait annoncé de manière inattendue de nouveaux droits de douane sur les médicaments. À partir du 1er octobre, une surtaxe de 100% devait s’appliquer aux importations de médicaments de marque et brevetés aux États-Unis. Le secteur pharmaceutique était en émoi.
Ces droits de douane ne seront finalement pas appliqués pour l’instant, a appris l’agence de presse allemande DPA auprès de cercles gouvernementaux américains. Aucune raison précise n’a été donnée pour ce revirement.
Les deux géants pharmaceutiques suisses Roche et Novartis ont déjà annoncé des programmes d’investissement de plusieurs milliards aux États-Unis, une manière d’éviter ces droits punitifs. Le groupe américain Pfizer, de son côté, a conclu un accord avec le gouvernement américain pour proposer des médicaments à prix réduit, ce qui a fait bondir les cours des actions pharmaceutiques jeudi.

La compagnie aérienne allemande Lufthansa exige de sa filiale Swiss, malgré ses excellents résultats, un programme d’économies strict afin d’augmenter massivement le bénéfice du groupe. La compagnie suisse devra ainsi contribuer à hauteur de plusieurs centaines de millions de francs à cette hausse des profits – avec des conséquences sensibles pour le personnel et les structures.
160 millions de francs par an: c’est le montant supplémentaire que Swiss devra au minimum apporter au bénéfice du groupe. Avec un calcul moins conservateur, ce chiffre pourrait même doubler, écrit le Tages-Anzeiger, qui a analysé en détail ces données jeudi. La direction de Lufthansa estime que Swiss dispose d’un potentiel d’économies important, notamment en raison de coûts élevés et de contrats salariaux coûteux.
Malgré ces coûts et la force croissante du franc, Swiss a réalisé en 2024 un bénéfice de près de 700 millions de francs, affichant la meilleure marge du groupe Lufthansa. Toutefois, la hausse des taxes, l’entretien coûteux et les nouveaux contrats de travail accentuent la pression sur les coûts. Le groupe prévoit donc des programmes d’efficacité centraux et des suppressions de postes, surtout en Allemagne, tandis que les mesures concrètes en Suisse restent à définir.
Une des mesures d’économie consiste à transférer en interne environ 70 hôtesses et stewards de Swiss vers la compagnie sœur Edelweiss, qui manque de personnel. Lufthansa s’oriente ainsi vers une répartition des tâches où les filiales plus petites couvrent principalement les vols court-courriers, tandis que les marques principales desservent les destinations lointaines.

La semaine à venir
C’est reparti: la semaine des prix Nobel commence. Chaque jour, de lundi à vendredi, un prix Nobel sera décerné à la mi-journée: physiologie ou médecine, physique, chimie, littérature et paix (le prix d’économie sera attribué le 13 octobre). Selon certaines informations, la Suisse a une chance d’en décrocher un.
Lundi, le guide gastronomique Gault&Millau de cette année sera publié, accompagné des «Chefs de l’année».
Jeudi marquera l’ouverture de la 82e Olma, la foire alimentaire et agricole de dix jours à Saint-Gall, la plus grande foire publique de Suisse. Ne manquez pas la célèbre «course de cochons»!
Enfin, vendredi, la star de l’Eurovision Nemo sortira son très attendu premier album, intitulé Arthouse.
Texte traduit de l’allemand à l’aide de l’IA/op

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