

La semaine en Suisse
Chères Suissesses, chers Suisses de l’étranger,
UBS est-elle non seulement «too big to fail», mais aussi «too big to stay» - trop grande pour rester en Suisse? Les spéculations vont bon train sur un possible déménagement du groupe bancaire vers les États-Unis.
À découvrir également dans cette sélection de la semaine: un vote au Parlement sur les importations de fourrure, des mesures de sécurité renforcées autour des ambassades à Berne et un coup de projecteur sur les nouvelles têtes au Conseil des Suisses de l’étranger.
Bonne lecture.

UBS s’apprête-t-elle à quitter la Suisse pour s’installer aux États-Unis? La banque n’aurait «pas d’autres options réalistes que de partir» afin de préserver sa compétitivité, estime un investisseur.
Selon Cevian Capital, le plus grand fonds d’investissement activiste européen, qui détient environ 1,4% du capital d’UBS, il n’est «pas viable» de gérer une grande banque internationale depuis la Suisse compte tenu des nouvelles exigences strictes en matière de fonds propres. «Le message du Conseil fédéral est clair: UBS est trop grande pour la Suisse», a déclaré jeudi au Financial Times Lars Förberg, cofondateur de Cevian. «UBS est le premier gestionnaire de fortune hors des États-Unis, avec un faible risque. N’importe quel pays voudrait accueillir une telle banque.»
Ces propos interviennent alors qu’UBS tente de convaincre les responsables politiques suisses d’alléger les exigences de fonds propres, qui pourraient lui coûter jusqu’à 26 milliards de francs et que la banque juge extrêmes et disproportionnées. Lundi toutefois, le Conseil des États, la Chambre haute du Parlement, a rejeté une motion visant à retarder leur introduction.
Citant des sources anonymes, le New York Post a rapporté le week-end dernier qu’une délégation d’UBS menée par le président Colm Kelleher et le directeur général Sergio Ermotti avait récemment rencontré des responsables de l’administration Trump pour discuter d’un possible transfert du siège de Zurich vers les États-Unis, en échange du rachat ou de la fusion avec un établissement local.
Interrogée par l’agence AWP, UBS n’a ni confirmé ni démenti la tenue de cette rencontre ou son intention de franchir l’Atlantique. La ministre des Finances, Karin Keller-Sutter, a quant à elle rappelé que le lieu du siège d’UBS ne relevait pas du gouvernement, ajoutant que la menace d’un départ «n’était pas nouvelle».

L’importation et le commerce de fourrures produites dans des conditions cruelles devraient être interdits en Suisse, a estimé mercredi le Conseil national. La Chambre basse du Parlement a approuvé clairement les amendements correspondants à la Loi sur la protection des animaux.
Le Parlement réagit ainsi à une initiative populaire demandant l’interdiction d’importer des produits de fourrure dont la fabrication viole la législation suisse. Les organisations de protection animale estiment qu’environ 350 tonnes de fourrures – soit 1,5 million d’animaux – sont importées chaque année en Suisse. Une grande partie provient d’élevages en Chine, où les animaux sont gardés et abattus dans des conditions jugées cruelles.
Si la Chambre du peuple a reconnu que ces produits ne devraient plus être autorisés en Suisse, la majorité des parlementaires, comme le gouvernement, ont estimé qu’une initiative populaire – qui implique de modifier la Constitution – n’était pas la bonne voie. Ils lui préfèrent un contre-projet indirect, selon lequel les importations de fourrures ne seraient possibles qu’à titre exceptionnel.
Le dossier va maintenant passer au Conseil des États. Le comité d’initiative a déjà annoncé qu’ilretirerason texte si le Parlement adopte un contre-projet efficace.

Les mesures de sécurité autour des ambassades à Berne ont bondi au cours de la dernière décennie. La capitale fédérale subit les conséquences des crises politiques mondiales et la police reconnaît que la situation est difficile.
En 2015, l’Office fédéral de la police (Fedpol) recensait 120 «mesures de sécurité pour les représentations diplomatiques étrangères»; en 2024, ce chiffre s’élevait à 580, rapporte le Blick. Il a augmenté d’un tiers sur la seule année 2023. Berne, qui concentre de nombreuses ambassades, et Genève, siège d’organisations internationales, sont les plus concernées.
«La planification et le déploiement des effectifs sont parfois complexes», a indiqué la police cantonale bernoise au Blick, précisant que la charge liée à la sécurité diplomatique s’était accrue régulièrement ces dernières années et qu’elle fonctionnait «à pleine capacité».
Fedpol ne fournit aucun détail sur les pays concernés ni sur les dispositifs concrets, pour des raisons de sécurité. Mais selon des «milieux policiers» cités par le Blick, les ambassades de Russie, d’Ukraine, d’Israël et de pays arabes sont particulièrement surveillées. Quant à l’ambassade américaine, elle est toujours intensément protégée. «Il n’est pas exagéré de dire qu’elle est mieux gardée que le Parlement fédéral», a confié un policier.
«La protection des ambassades à Berne devient un miroir visible des tensions géopolitiques mondiales», commente la Berner Zeitung, rappelant que la Suisse, malgré sa neutralité, n’est pas à l’abri des répercussions des conflits.

Qui sont les nouveaux délégués du Conseil des Suisses de l’étranger (CSE) et quels sont leurs objectifs?
Le CSE, qui réunit 120 représentantes et représentants des communautés suisses de l’étranger et 20 de Suisse, a entamé sa nouvelle législature fin août. Découvrez certaines des 71 nouvelles têtes grâce à notre série de vidéos.
«Nous ne sommes pas un véritable parlement, a déclaré Filippo Lombardi, président de l’Organisation des Suisses de l’étranger (OSE), en accueillant les délégués le mois dernier. Mais le Conseil des Suisses de l’étranger est l’organe le plus représentatif et le plus important de notre organisation.»
La mission du Conseil est de défendre les préoccupations de la diaspora suisse et de les porter devant les autorités et l’opinion publique. «Nos pouvoirs et nos ressources sont limités, a reconnu Filippo Lombardi. Mais nos membres sont des ambassadeurs essentiels dans leurs pays de résidence.»

La semaine prochaine
Mardi, UBS publie son Global Real Estate Bubble Index 2025, une analyse des prix de l’immobilier résidentiel dans plusieurs grandes villes du monde, notamment en Suisse.
Le coup d’envoi du 21e Festival du film de Zurich sera donné jeudi. Russell Crowe recevra un prix d’honneur pour l’ensemble de sa carrière.
La 98e Fête des vendanges de Neuchâtel débutera vendredi. Cette grande célébration en plein air sur trois jours est l’un des plus grands festivals viticoles d’Europe.
Dimanche sera un jour de votations. L’électorat est appelé à se prononcer sur deux objets fédéraux, l’introduction d’une identité électronique (e-ID) et l’abolition de la valeur locative. Divers scrutins auront aussi lieu au niveau local.
Relu et vérifié par Samuel Jaberg/ac, traduit de l’anglais par Pauline Turuban à l’aide d’un outil de traduction automatique

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