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Permis de port d’armes en hausse en Suisse: pourquoi les particuliers s’arment de plus en plus?

un homme avec un fusil
Tir aux pigeons d'argile dans l'enceinte extérieure du stand de tir «Selgis Shooting» (image symbolique). Keystone / Christian Beutler

Le nombre de permis d'acquisition d'armes a fortement augmenté ces dernières années. Pour quelles raisons? Incursion dans le monde du tir sportif.

Hebu Duss charge des cartouches dans le barillet du revolver, ajuste ses protections auditives, vise et appuie sur la détente. Le tir lui permet de se déconnecter, explique-t-il. Il faut respirer correctement et être pleinement concentré. «Pour moi, c’est comme un exercice de yoga».

Le Suisse de 57 ans est un collectionneur d’armes. Depuis son enfance, il est fasciné par les armes à feu, en particulier les armes western. Les héros armés de revolvers dans les bandes dessinées de son enfance l’ont marqué. «Je n’associe pas les armes au fait de tuer», indique-t-il. «Je suis fasciné par l’histoire de ces objets. Ils font partie de l’univers héroïque du western».

En plus de son activité professionnelle principale, Hebu Duss fait du commerce d’armes, avec son fils Julian. Ces dernières années, ils ont constaté un intérêt croissant pour le tir. «Dans mon entourage, je remarque que de plus en plus de gens s’intéressent au tir sportif», explique Julian. «Et comme ils savent que je m’occupe d’armes, ils viennent me voir et je leur montre comment faire correctement.»

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Tendance à la hausse pour les permis d’acquisition d’armes

Les chiffres reflètent également cet intérêt accru pour les armes. Comme le montrent les données provenant de 21 cantons, le nombre d’autorisations d’achat d’armes (permis d’acquisition et autorisations spéciales) délivrées l’année dernière a été environ une fois et demie supérieur à celui d’il y a dix ans. Un permis d’acquisition d’armes permet d’acheter jusqu’à trois armes en six mois.

Les causes de cette tendance sont moins claires, d’autant plus que l’achat d’une arme ne doit pas être justifié. On invoque souvent l’instabilité mondiale, avec les guerres en Ukraine et à Gaza. Selon la recherche, un sentiment diffus d’insécurité peut favoriser la décision d’acheter une arme. C’est également ce qu’observent certains tireurs présents au Tir fédéral en campagne de Tavel. «Je connais des gens qui disent: maintenant, je vais aussi m’acheter un pistolet», explique l’un d’eux. Par crainte de la guerre.

Mais l’augmentation du nombre de permis d’acquisition s’explique aussi par d’autres raisons: le tir sportif a évolué en Suisse. Dans les stands de tir inspirés du modèle américain, il est aujourd’hui possible de tirer sans adhérer à un club. Une nouvelle offre a donc vu le jour. Et le tir, autrefois clairement réservé aux hommes, devient également plus populaire auprès des femmes et des jeunes filles. La Fédération sportive suisse de tir a enregistré une augmentation du nombre de jeunes tireuses ces dernières années.

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Peu de violence armée malgré une forte densité d’armes 

La Suisse est un pays où les armes sont très présentes. Du fait de son armée de milice et de sa tradition de tir, la densité d’armes détenues par des particuliers est élevée. Elle a toutefois diminué au cours des dernières décennies en raison de diverses réformes de l’armée. Alors que l’ONG «Small Arms Survey» estimait encore à 46 le nombre d’armes pour 100 habitants en 2011, ce chiffre n’était plus que de 27 en 2018. La Suisse est ainsi passée de la 3e à la 16e place dans ce classement.

Comparée à d’autres pays, en particulier aux États-Unis, la violence par arme à feu est faible en Suisse, malgré une forte densité d’armes. Une étude récemment publiée conclut que des facteurs tels que la loi sur les armes, la culture des armes ou la grande prospérité de la Suisse expliquent cette différence. 

La police ne voit donc pas de raison de s’inquiéter de la hausse des permis d’acquisition. Certes, le nombre de saisies d’armes a également augmenté ces dernières années, selon Milo Frey, porte-parole de la police cantonale de Saint-Gall, «mais par rapport à tous les autres délits, le nombre de ceux commis avec des armes à feu est extrêmement faible». «D’autres questions, comme le nombre élevé de couteaux en circulation, nous préoccupent davantage.»

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Traduit de l’allemand par Emilie Ridard/db à l’aide d’un outil de traduction.

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