Conseil d’Etat fribourgeois incité à accueillir des enfants de Gaza
La décision du Conseil d’Etat fribourgeois de ne pas accueillir d'enfants blessés de Gaza continue à faire réagir. Après la résolution déposée au Grand Conseil, un appel signé par plus de 100 personnalités du canton demande à l'exécutif de revoir sa position.
(Keystone-ATS) Le document a été envoyé jeudi soir via le président du Parti socialiste fribourgeois (PSF) Thomas Gremaud. Y figurent l’ancien président de la Confédération et professeur d’économie Joseph Deiss, les anciens conseillers d’Etat Anne-Claude Demierre, Ruth Lüthi, Pascal Corminboeuf ainsi que le cardiologue Thierry Carrel.
Les signataires de l’appel demandent au Conseil d’Etat de «faire preuve d’humanité en revoyant sa position et en acceptant d’accueillir des enfants blessés de Gaza dans ses hôpitaux, pour leur offrir les soins et la protection auxquels tout être humain a droit». En résumé, Fribourg se doit de les accueillir, estiment-ils.
Avec Mgr Morerod
Parmi les politiciens, on compte de nombreux élus de gauche, mais aussi quelques centristes, comme Damiano Lepori, président cantonal du Centre. Des représentants des milieux culturels y figurent encore, tout comme Christian Levrat, président de La Poste, et Mgr Charles Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg.
Le document rappelle que plusieurs cantons, parmi lesquels Vaud, le Valais, le Tessin et le Jura, ont répondu positivement à l’appel de la Confédération d’accueillir 20 enfants grièvement blessés de la bande de Gaza. «Malheureusement, le Conseil d’Etat fribourgeois a refusé la demande», selon la décision communiquée le 29 octobre.
«A Gaza, les hôpitaux, qui étaient déjà à bout de souffle depuis des mois, sont désormais en ruine», constatent encore les signataires. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 4000 enfants sont en danger de mort imminent, ajoutent-ils. Les évacuations se font à un rythme «tragiquement» dérisoire, moins d’un enfant par jour.
Décision pas figée
«A ce rythme, il faudrait plus de onze ans pour sauver tous les enfants actuellement en détresse vitale, note le texte de l’appel. Et de rappeler que la Suisse «possède une longue tradition humanitaire et que le canton détient les ressources médicales et financières pour soigner ces enfants qui risquent la mort».
La semaine passée, le Conseil d’Etat fribourgeois avait indiqué avoir décidé de ne pas donner suite à la demande de la Confédération d’accueillir des enfants gazaouis. Pour motiver son choix, il évoquait alors notamment un «manque de clarté» dans les conditions touchant à la prise en charge médicale et financière.
Selon des observateurs, la décision gouvernementale est susceptible d’être réévaluée, en fonction de l’évolution globale du dossier. Pour rappel, les cantons avaient été sollicités le 1er octobre par le Département fédéral de l’intérieur et le Département fédéral de justice et police pour faire connaître leurs disponibilités.