AMM & JLG: le cinéma qui pense
Sortie lausanno-genevoise d'«Après la réconciliation», quatrième long-métrage de la cinéaste vaudoise Anne-Marie Miéville. Son goût pour les grandes questions existentielles s'y réaffirme.
Anne-Marie Miéville précise que ce projet avait, à l’origine, été écrit pour le théâtre. La commande n’ayant pas abouti, la cinéaste ne souhaitait pas renoncer «à cette parole au coeur du texte».
Parmi les comédiens à l’affiche, un certain Jean-Luc Godard. La réalisatrice assure toutefois que la présence de son compagnon à l’écran n’était pas préméditée. «Jean-Luc se sentait en harmonie avec le scénario», a-t-elle déclaré au quotidien français Libération. «Il a insisté pour jouer. Moi, je ne le souhaitais pas (…) parce que son nom était difficile à porter et parce qu’on pouvait me reprocher de l’utiliser comme argument publicitaire.»
Anne-Marie Miéville et Jean-Luc Godard travaillent ensemble depuis près de trente ans. Le couple joue cependant pour la première fois devant la caméra. Lui incarne Robert, un homme ronchon «atrocement las de la vie», elle, son amie. Deux autres personnages complètent ce quatuor bavard et décalé, théâtral quelquefois et involontairement comique.
Ils philosophent sur les «émotions perturbatrices». Ils savent aussi s’insulter en mots choisis et assaisonner leur conversation de pensées forgées par des philosophes ou des poètes, tels Heidegger, Chardonne ou Jaccottet.
La dialectique des quatre protagonistes peut fournir motif à méditation… L’un d’eux assène: «La vie, c’est faire monter et descendre sur une même route un char pesant et vide». Peu après, à propos d’un des personnages, il ajoute: «Je lui trouve un air résigné qui sent le manque d’être».
En tant qu’auteur-réalisatrice, Anne-Marie Miéville a signé «Mon cher sujet» en 1988, «Lou n’a pas dit non» en 1993 et «Nous sommes tous encore ici» en 1996, ainsi que trois courts métrages. Elle a collaboré à plusieurs films de Jean-Luc Godard.
Swissinfo avec les agences
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