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Yakari, à l’écoute depuis trente ans

Le 12 décembre 1969 voyait la naissance du tout premier album de Yakari, un petit Sioux sympathique créé par le dessinateur suisse Derib. Le 25e tome de ses aventures est paru cet automne au Lombard.

Le 12 décembre 1969 voyait la naissance du tout premier album de Yakari, un petit Sioux sympathique créé par le dessinateur suisse Derib. Le 25e tome de ses aventures est paru cet automne au Lombard.

Yakari, c’est en réalité toute une famille: Arc-en-Ciel, la petite squaw qui partage ses jeux de papoose. Petit Tonnerre, son inséparable compagnon cheval. Grand Aigle, le totem de Yakari, silhouette tutélaire qui plane sur les grandes plaines américaines. Nanabozo, totem d’Arc-en-Ciel, lapin magicien qui dans le dernier album, «Le mystère de la falaise», permet à Yakari de remonter le temps et de se retrouver en pleine préhistoire. Et puis Claude de Ribaupierre, plus connu sous le nom de Derib, qui rêva son petit peau-rouge alors qu’il nageait dans le bleu des Schtroumpfs de Peyo: c’était à Bruxelles dans la seconde moitié des années soixante. Et encore André Jobin, plus connu sous le nom de Job, auquel Derib demanda d’écrire les scénarios de Yakari. A l’époque, ils avaient déjà un fils en commun: le hibou Pythagore, que les jeunes lecteurs du regretté journal «Le crapaud à lunettes» suivaient avec bonheur, et cela ne nous rajeunit pas.

Tout de suite, Derib et Job ont défini l’univers de la série. Tout d’abord, il n’y aura pas un seul blanc. Ce qui permettra aux auteurs de quitter les chemins battus et poussiéreux sur lesquels cow-boys et indiens s’affrontent à longueur de westerns. Et puis, à chaque épisode, un animal de l’ouest américain sera mis en valeur: bison, ours, castor, ou oie sauvage pour le 25e tome… Il faut dire que Yakari a un avantage sur le commun des mortels, et c’est là le troisième élément constitutif de la série: Yakari parle aux animaux, et les comprend. Tous. D’où son extraordinaire osmose avec la nature, et sa réceptivité à l’égard de «l’autre», qu’il soit à plumes, à poils, à écailles, grand, petit, blanc, brun ou noir.

Selon Derib, Yakari n’a toujours dit qu’une seule chose aux enfants qui le lisent: «C’est la vie au quotidien qui est importante, et le respect de ceux qu’on rencontre qui est essentiel». Derib, comme Brel, n’aime pas le mot «message». Pourtant, il concède que celui qu’il a toujours cherché à véhiculer au travers de Yakari est le suivant: «Soyez à l’écoute des autres, ils vous apprendront énormément de choses sur vous-mêmes, et donc vous irez de mieux en mieux». Un principe tout simple, sous-tendu par une vision spirituelle beaucoup plus vaste qu’adolescents et adultes peuvent découvrir dans ses autres «séries indiennes», notamment «Celui-qui-est-né-deux-fois» et «Red Road».

Bernard Léchot

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