Affaire Bellasi : Adolf Ogi n’a jamais donné l’ordre de créer une armée secrète
Le ministre suisse de la Défense n'a jamais ordonné la mise sur pied d'une armée secrète. Adolf Ogi l'affirme dans une interview publiée mercredi dans la "Neue Zürcher Zeitung". Il dit aussi s'opposer à la dissolution du Service de renseignements.
L’affirmation selon laquelle Dino Bellasi a reçu du chef du Service de renseignements, Peter Regli, la mission de créer un nouveau service secret «n’est pas crédible». C’est ce qu’affirme Adolf Ogi dans une interview publiée mercredi dans la «Neue Zürcher Zeitung». Comme le chef de l’Etat-major général, Hans-Ulrich Scherrer, le ministre suisse de la Défense déclare tout ignorer de l’existence éventuelle d’une telle unité.
Dans la même interview accordée au quotidien zurichois, Adolf Ogi déclare s’opposer à la dissolution du Service des renseignements de l’armée. Pour le chef du Département fédéral de la défense, celui-ci a largement fait ses preuves au cours des dernières années auprès des hautes sphères politiques et militaires suisses.
On le voit : l’affaire Bellasi, du nom de l’ex-comptable du Groupe de renseignements soupçonné de détournement d’argent, n’en finit pas de faire des vagues. Mardi le Ministère public de la Confédération a effectué une perquisition dans les bureaux des supérieurs de Dino Bellasi : celui du chef du Service des renseignements, Peter Regli, mais aussi ceux de deux de ses collaborateurs, le chef d’état-major du Service des renseignements militaires, Jean-Denis Geinoz, et le chef du Service des renseignements stratégiques, Fred Scheier. A l’instar de la mesure prise dimanche contre Peter Regli, les deux fonctionnaires ont été suspendus de leurs fonctions à titre provisoire.
Pour rappel, Dino Bellasi reproche à ses supérieurs de l’avoir chargé de créer une nouvelle armée secrète, l’argent détourné au Département de la défense devant servir à la financer. A ce propos, le Ministère public de la Confédération a précisé mardi que l’ex-comptable du Groupe de renseignements avait entreposé ses armes dans un bâtiment de Bümpliz, dans la banlieue de Berne. L’immeuble abrite une armurerie, où durant des années, Dino Bellasi s’est approvisionné.
La journée de mercredi pourrait apporter son lot de révélations dans l’affaire Bellasi avec les premières auditions mises sur pied par les parlementaires de la délégation de sécurité. Pour ces derniers, il s’agit notamment d’établir si le fonctionnaire incriminé a eu accès à des informations couvertes par le secret.
(SRI avec les agences)
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