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Didier Schuller reconnaît enfin avoir perçu de l’argent en Suisse

Didier Schuller à son arrivée au Tribunal de Créteil. Keystone Archive

L'ancien conseiller général RPR de la région parisienne avoue pour la première fois des versements en Suisse.

En 1995, Didier Schuller, un homme politique français proche de Charles Pasqua, mis en cause dans des versements occultes, préfèrent prendre la fuite. Il se réfugie d’abord en Suisse, puis aux Bahamas, et enfin en République Dominicaine. Dénoncé par son fils Antoine, domicilié en Suisse, l’ancien élu RPR a préféré se constituer prisonnier en France au début du mois. Il est emprisonné depuis le 5 février.

Inculpé pour «recel d’abus de biens sociaux» et «trafic d’influence», Didier Schuller a reconnu pour la première fois qu’il avait bien perçu de l’argent de la part d’entreprises travaillant pour les HLM du département des Hauts-de-Seine.

Selon le quotidien Le Monde, deux entreprises, Bouygues et la SAE lui auraient versé 6 millions de francs français (1,5 million de francs suisses) sur un compte bancaire suisse entre 1992 et 1994.

Un compte chez sa mère à Zurich

Il s’agit, pour l’instant, de sommes beaucoup plus modestes que celles avancées dans la presse depuis quelques semaines. Son fils Antoine Schuller, actuellement domicilié à Genève chez la chanteuse Marie Laforêt, déclarait à swissinfo que son père avait placé 15 millions de francs suisses chez un gestionnaire de fortune genevois, Jacques Heyer, en faillite depuis 1997.

Ce ne serait toutefois pas le seul compte en Suisse de Didier Schuller. Il avait également mis 3,5 millions de francs sur un compte au Credit suisse à Zurich appartenant à sa propre mère, Ema Schuller-Rosenthal, aujourd’hui décédée.

Toutefois, l’ancien conseiller général affirmait que cette cagnotte n’était pas liée à des activités politiques. Il aurait été envoyé en 1981 au Liban par le ministère de l’Equipement afin d’évaluer les besoins pour reconstruire la ville de Beyrouth. Durant cette période, Didier Schuller intervenait également pour la Délégation générale pour l’armement (DGA) dans les Emirats arabes unis.

Enfin, comme l’a rappelé le Département fédéral de justice et police, la justice fribourgeoise a déjà été sollicitée à plusieurs reprises dans le dossier Schuller. En 1995, une commission rogatoire internationale s’était intéressée à la Senegest, une société fribourgeoise qui avait prêté 250 000 francs suisses à Christelle Delaval, la maîtresse de Didier Schuller. Les investigations sont donc loin d’être terminées.

Ian Hamel

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