François Allaire, l’homme qui construit les gardiens de hockey

François Allaire (à gauche) à Verbier, dispensant ses conseils à un certain David Aebischer. Keystone

L'Ecole de hockey de Verbier accueille un hôte de marque pour le 8e été consécutif en la personne de François Allaire. Le Québécois est l'un des plus célèbres entraîneurs de gardiens du monde et distille durant deux semaines sa méthode à une quarantaine d'élèves.

Le style-papillon, c’est lui. Les gardiens qui se mettent à genoux pour attirer les pucks sur leur équipement en bouchant les angles, c’est aussi lui. L’ascension de Patrick Roy (Colorado Avalanche), considéré comme l’un des meilleurs gardiens du monde, c’est encore lui. Au fil des années, François Allaire s’est taillé un nom dans le milieu professionnel de hockey, grâce à l’éclosion d’une multitude de portiers, d’abord québécois, puis européens et même asiatiques.

Son école de gardiens, au nord de Montréal, est prisée et reste un passage obligé pour la plupart des Québécois qui aspirent à faire carrière. «Un jour, lors d’un séminaire dans le cadre de cette école, Richard Beaulieu (ndlr : ancien entraîneur d’Ajoie, GE/Servette, Sierre) m’a proposé d’étendre l’expérience à Verbier. Voilà comment le projet a débuté», souffle François Allaire.

Chaque été, deux semaines consacrées aux gardiens sont mises sur pied au Centre sportif de Verbier. La première est ouverte aux portiers confirmés, suisses et étrangers, ainsi qu’aux représentants des juniors-élites. La seconde, qui s’achève ce week-end accueille des gardiens de 15 à 20 ans de ligues inférieures. «Nous avons dû refuser énormément de candidats», regrette François Allaire. Chez les expérimentés, Matthias Lauber (Fribourg), Marco Bührer (Berne), Reto Schürch (Lausanne), Martin Gerber (ex-Langnau, Färjestads), Cristobal Huet (Lugano) ou encore Lars Weibel (Davos) sont tous devenus des adeptes de la «méthode Allaire. »

Techniquement parlant, le système prôné par François Allaire rompt avec la loi qui préconise qu’un gardien doit rester le plus longtemps possible debout («en stand-up ») pour proposer à la place un système où les angles doivent être bouchés au maximum par la place que le gardien prend. Il se retrouve ainsi souvent à genoux en écartant ses jambières, une attitude qui évoque un papillon.

Entraîneur du Canadien de Montréal de 1987 à 1995, François Allaire est aujourd’hui en activité aux Mighty Ducks d’Anaheim, à Los Angeles. Son école de hockey se déroule durant l’été à Montréal, avec une parenthèse de deux semaines à Verbier et une autre semaine au Japon. «Au Canada, l’avènement de Patrick Roy a servi de catalyseur aux jeunes gardiens. Désormais, chez les gamins, on se bat pour défendre la cage, alors qu’autrefois, c’était une punition, précise-t-il. En Suisse, le même phénomène est en marche, grâce à David Aebischer… » La preuve, un autre Fribourgeois, Daniel Manzato (16 ans) vient d’être repêché à Victoriaville, au Québec. La relève est déjà prête…

Jonathan Hirsch, Verbier