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La vraie fausse sortie de Michel Coencas

Michel Coencas reste dans le comité chargé d'assurer la gestion du club. Keystone

Aux commandes du FC Servette depuis septembre 2001, le Français Michel Coencas vient de donner sa démission. Pour mieux rester aux commandes.

Officiellement, il ne s’agit que d’une fausse sortie. L’homme d’affaires français Michel Coencas a démissionné du Servette FC jeudi uniquement pour contraindre l’ancien propriétaire du club, la chaîne cryptée Canal +, à éponger une ardoise de 1,8 million de francs.

Du côté de la chaîne à péage française, le discours est tout autre: en cinq ans de présence à la tête de Servette, Canal + a toujours respecté ses engagements. L’ancien président Christian Hervé jure qu’au 31 décembre 2001, le club de football ne présentait aucun endettement.

Qui croire? Canal + connaît depuis plusieurs mois la plus forte bourrasque de son histoire. Même sa disparition est parfois évoquée. Dans ces conditions, l’avenir du Paris Saint-Germain, et à plus forte raison celui du Servette FC, apparaissent très secondaires au groupe Vivendi, le propriétaire de Canal +.

Questions sur ses motivations

Comme il l’avait annoncé, Michel Coencas, qui détient 30% du club genevois, a certes démissionné. Mais, il reste toutefois dans le comité chargé d’assurer la gestion du club.

ll s’agit très vraisemblablement d’une fausse sortie. Malgré tout, cet électrochoc risque de brouiller encore davantage l’image de Servette.

Depuis l’arrivée de cet industriel français, dont la fortune est estimée à plusieurs centaines de millions de francs, en septembre 2001, beaucoup s’interrogent sur ses vraies motivations. Michel Coencas n’assiste pratiquement jamais aux matches disputés par son équipe, et ne cherche même pas à rencontrer les personnalités genevoises.

De plus, ses expériences dans le ballon rond tournent généralement à la catastrophe. N’était-il pas président du club de Valenciennes lors du match truqué contre l’OM en 1993? A son arrivée, cette équipe du Nord de la France évoluait en première division. A son départ, elle était reléguée en troisième division.

3000 supporters en France voisine

Même scénario au Nîmes Olympique que Michel Coencas a repris en même temps que Servette, c’est à dire en septembre 2001. Alors qu’il devait tout faire pour maintenir ce club en deuxième division française, celui-ci n’échappera finalement pas à une relégation en D3.

Et qu’en est-il du fameux programme de marketing du FC Servette? L’industriel avait annoncé qu’il comptait attirer 3000 supporters en France voisine, dans un rayon de 60 kilomètres autour de Genève, et qu’il allait «lancer des programmes commerciaux sur la France voisine».

Michel Coencas affirme qu’il a déjà investi 1,7 million de francs dans Servette FC et qu’il serait prêt à mettre 2,5 millions supplémentaires. Mais pourquoi? Dans quel but? L’homme d’affaires français ne semble même pas être passionné par le ballon rond.

swissinfo/Ian Hamel

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