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Le PDG de la société suisse Noga est prêt à négocier avec la Russie

x Keystone

Nessim Gaon réclame près d’un milliard et demi de dollars à Moscou. Après avoir obtenu le gel de plusieurs dizaines de comptes de l’Etat russe, il propose aujourd’hui un règlement à l’amiable aux Russes.

On connaissait l’affaire Mabetex, du nom de la fameuse société basée à Lugano; voici qu’une autre société suisse, Noga, pourrait entrer dans l’histoire des scandales ayant rythmé les rapports commerciaux entre la Russie et les Occidentaux, depuis le début des années 90.

Cela fera bientôt huit ans que la société de Nessim Gaon réclame son dû aux autorités russes. Et, depuis quelques semaines, ses longues démarches judiciaires semblent enfin aboutir.

Après la Suède, la France a en effet décidé de bloquer à son tour les comptes de l’Etat russe sur son territoire, pour un montant de 63 millions de dollars. Noga veut que Moscou honore sa partie d’un contrat signé en 1991.

Dans ce contrat, la société de Nessim Gaon s’engageait à verser un crédit de près de 1,5 milliard de dollars à la Russie, afin que celle-ci lui achète des produits de première nécessité. En contrepartie, la Russie devait fournir des produits pétroliers.

Mais voilà: si les autorités russes ont bien reçu l’argent, elles ne sont pas décidées à honorer leur partie du contrat. Pire: selon l’hebdomadaire Moskovskie Novosti, le crédit de Noga aurait servi à enrichir certains hommes politiques et à financer la campagne présidentielle de Eltsine en 1991.

Constatant les refus russes de payer, Nessim Gaon a alors entrepris des démarches judiciaires, d’abord au Luxembourg, puis en Suède. Des démarches qui se sont peu à peu révélées concluantes.

Aujourd’hui, le PDG de Noga essaie de calmer le jeu. Il se dit prêt à aller à Moscou pour négocier. Mais il «ne souhaite pas que la politique s’en mêle».

C’est sans doute trop tard. D’autres pays, terres d’asile pour capitaux russes, pourraient prendre le même chemin que la France et la Suède, à commencer par le Luxembourg, voire les Etats-Unis.

Autre conséquence: l’affaire Noga pourrait faire jurisprudence. Tout créditeur occidental mécontent pourrait en effet s’adresser aux tribunaux pour régler ses contentieux avec Moscou.

Piotr Smolar, Moscou

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