
Neuf parlementaires reviennent de Srebrenica
Neuf députées fédérales ont achevé samedi un voyage en Bosnie auprès des veuves de Srebrenica, 10 ans après le massacre.
Elles se sont élevées dimanche contre les renvois sous contrainte de requérants bosniaques, les qualifiant d’«extrêmement risqués».
Sur place, tous les interlocuteurs des domaines médical et psychosocial sont unanimes pour dire qu’ils sont submergés par l’ampleur de la tâche, écrivent les neuf parlementaires dans un communiqué. «Dans ces conditions, la prise en charge ou le suivi de réfugiés de retour de l’étranger leur semble impossible», notent- elles.
Les parlementaires ont également été sensibles à la situation «extrêmememt précaire» des réfugiés. La démocrate-chrétienne Chiara Simoneschi s’est montrée critique sur des renvois de réfugiés sans perspective d’emploi: «S’il n’y a pas de possibilité de trouver un métier, je me demande pourquoi les renvoyer», a-t-elle dit.
La délégation a visité à Tuzla le projet «Vive Zene» qu’elle soutient. Cette ONG est spécialisée dans la thérapie des femmes traumatisées par la guerre ou la violence intra-familiale.
Les neuf femmes ont ensuite visité un camp de réfugiés et d’autres ONG actives dans l’aide sociale et psychologique.
Arrêter les responsables
Elles se sont recueillies vendredi au mémorial du massacre à Srebrenica. Mme Simoneschi s’est notamment entretenu avec une veuve qui a perdu 10 hommes dans sa famille, dont deux seulement sont enterrés. «On a compris ce que signifie pour ces gens le 11 juillet et revenir dans leurs anciennes maisons», a-t-elle expliqué.
Le traumatisme reste important avec la découverte de nouveaux charniers et le sentiment d’injustice, tant que les responsables ne sont pas arrêtés, a relevé la conseillère nationale.
La police est en alerte
Plus de 50’000 personnes sont attendues lundi à Srebrenica pour la commémoration officielle de ce qui reste comme la plus grande tuerie commise en Europe après 1945.
La police est en alerte depuis la découverte, mardi, de quelque 35 kilos d’explosifs sur le site du mémorial en Bosnie orientale.
A Belgrade, des ultranationalistes serbes se sont eux réunis à pour revendiquer le statut de «vraies victimes de cette guerre».
Quelque 400 survivants ont parcouru depuis vendredi environ 70 kilomètres à travers les forêts et les montagnes vers Srebrenica, où ils devaient arriver dimanche soir. Ils ont refait en sens inverse le parcours épuisant qu’ils avaient suivi à pied il y a dix ans pour échapper à la mort, sans nourriture et sans aide médicale.
swissinfo et les agences
Les neuf «marraines» de «Vive Zene» ont effectué le voyage à leur frais. La délégation était notamment formée des socialistes Marlyse Dormond, Maria Roth-Bernasconi, Ruth-Gaby Vermot et Jacqueline Fehr, des écologistes Anne-Catherine Ménétrey-Savary et Cécile Bühlmann ainsi que de Marianne Huguenin (communiste).

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