
Telekom Serbia: Igor Marini extradé de Suisse

L’homme d’affaires italien Igor Marini, impliqué dans une affaire de pots-de-vin, a été extradé mardi vers l'Italie.
Considéré comme le témoin clé dans l’affaire Telekom Serbia, Igor Marini ne s’est pas opposé à son extradition.
Il a été remis mardi matin aux autorités italiennes à Gondo (VS), sur mandat de l’Office fédéral de la justice (l’OFJ).
Dans le même temps, le Ministère public de la Confédération (MPC) a décidé de déléguer à l’Italie les poursuites pénales engagées en Suisse contre le financier pour blanchiment d’argent.
Une histoire italienne
«Il s’agit essentiellement d’une histoire italienne», a expliqué à l’ats le porte-parole du MPC Hansjürg Mark Widmer.
La piste suisse, dans le contexte international de l’affaire Telekom Serbia, ne joue qu’un petit rôle, selon lui. Il a toutefois refusé de dévoiler les montants concernés, l’enquête étant encore en cours.
Le 23 juillet, Interpol Rome avait déposé à l’OFJ une demande provisoire d’arrestation concernant Igor Marini, à laquelle le financier ne s’est pas opposé.
L’homme d’affaires avait également accepté qu’une demande soit faite aux autorités italiennes pour qu’elles reprennent la procédure pénale engagée contre lui par le MPC.
Arrestation au Tessin
Igor Marini, âgé de 40 ans, avait été arrêté à Lugano en mai dernier au terme d’une visite effectuée auprès de l’Office des faillites de la ville.
Il était accompagné de deux membres d’une commission parlementaire italienne chargée de l’enquête pour corruption dans le cadre du rachat, par Telecom Italia, du tiers du paquet actionnaire de Telekom Serbia.
Le financier italien voulait consulter des documents comptables qui prouveraient, selon lui, le versement de pots-de-vin pour un montant global de 55 millions de francs à d’importants politiciens de centre-gauche dont Lamberto Dini, Romano Prodi et Piero Fassino.
Ces derniers ont réagi à ces accusations en portant plainte pour calomnie et diffamation. Les déclarations fracassantes du financier font également l’objet d’une enquête lancée par le parquet de Turin.
Crise évitée
Le 8 mai au soir, alors qu’elle s’apprêtait à quitter le sol suisse, la délégation italienne avait été bloquée par le Ministère public tessinois.
Au terme de plusieurs heures d’interrogatoire, Igor Marini avait été inculpé de recyclage, escroquerie et faux dans les documents et avait été emprisonné, avant d’être transféré à Berne.
La décision avait failli provoquer une crise diplomatique entre Rome et Berne. La délégation transalpine avait en effet omis de demander une autorisation officielle pour ses recherches sur sol suisse.
Le 2 juillet, le gouvernement fédéral avait décidé de ne pas poursuivre les deux parlementaires italiens et d’autres membres de la délégation. La procédure concernant les «actes exécutés sans droit pour un état étranger» avait donc été close par le MPC.
swissinfo et les agences

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