Un roi malade à Genève
Accompagné de sa cour - quelque 350 personnes - le roi Fahd d'Arabie saoudite se repose à Genève. Gravement malade, il ne dirige plus son royaume depuis 1995.
Aucune information précise n’a filtré sur l’état de santé du monarque saoudien. Seul signe de sa maladie: le roi Fahd est sorti en chaise roulante de l’avion à bord duquel il a atterri à Genève lundi soir.
Frappé par une embolie cérébrale en 1995, le roi a laissé la gestion du pays à son demi-frère, le prince héritier Abdallah. Depuis cette date, le roi Fahd ne sort pratiquement plus de son pays.
Une première pour Genève
Cette visite à Genève constitue donc un événement, aussi bien pour Ryad que pour Genève. C’est même la première fois que le souverain saoudien s’installe dans la luxueuse propriété qu’il s’est fait construire sur les bords du lac Léman.
Une construction pharaonique qui a suscité une longue bataille judiciaire avec les voisins de l’illustre propriétaire et prolongé d’autant les travaux lancés dans les années 70.
Raison pour laquelle le roi Fahd a boudé Genève durant de longues années. Et cela au grand désespoir des responsables du tourisme local.
La venue du monarque et de sa nombreuse cour sur les bords du Léman signifie en effet des retombées à six chiffres pour l’économie genevoise. Une manne qui pourrait encore grossir cet été.
En matière de destination touristique pour l’ensemble des pays du Golfe, estiment les spécialistes, la venue à Genève d’une personnalité telle que le roi Fahd est en effet un élément déterminant.
Un chef d’Etat parmi d’autres
Sachez que la police genevoise n’a pris aucune mesure particulière pour assurer la protection du roi Fahd. Le souverain d’Arabie saoudite est traité comme tous les chefs d’Etat.
A son arrivée à l’aéroport de Cointrin, une «voiture de guidage» a été mise à la disposition du roi et de sa suite par la gendarmerie. Et des inspecteurs ont veillé à la sécurité du cortège de limousines.
A noter que les patrouilles de police autour de la propriété du roi, à Collonge-Bellerive (GE), ont été renforcées. Et que, en cas de déplacement du souverain, la police genevoise agit sur demande.
Il suffit en effet au roi Fahd de téléphoner au service diplomatique de la police genevoise pour obtenir d’elle des mesures d’accompagnement. En partie payés par la Confédération, ces services sont à la disposition de tout chef d’Etat.
Cela dit, le souverain est libre d’assurer sa protection rapprochée à sa guise, ajoute la police genevoise. Il peut amener dans ses bagages «300 gorilles», s’il le souhaite.
swissinfo/Frédéric Burnand avec les agences à Genève
En conformité avec les normes du JTI
Plus: SWI swissinfo.ch certifiée par la Journalism Trust Initiative
Vous pouvez trouver un aperçu des conversations en cours avec nos journalistes ici. Rejoignez-nous !
Si vous souhaitez entamer une conversation sur un sujet abordé dans cet article ou si vous voulez signaler des erreurs factuelles, envoyez-nous un courriel à french@swissinfo.ch.