
Dernier adieu des Cambodgiens à l’ancien roi Norodom Sihanouk
(Keystone-ATS) Des centaines de milliers de Cambodgiens ont assisté aux fastueuses funérailles de Norodom Sihanouk à Phnom Penh. L’ancien roi, décédé à 89 ans en octobre dernier, était une figure mythique du 20e siècle. Il sera incinéré lundi.
Les cérémonies ont débuté au petit matin. Le cercueil est alors sorti du palais royal installé sur un char doré, protégé d’une ombrelle blanche. De part et d’autre du palais où il reposait depuis son décès, étaient disposées six photos du défunt tour à tour en moine, en jeune monarque, en militaire puis en grand-père fier et apaisé.
Le cortège s’est dirigé vers la rivière Tonlé Sap encadré d’une haie d’honneur de responsables gouvernementaux et de militaires aux abondantes décorations. Sa veuve, la reine Monique, s’essuyait régulièrement les yeux avec un mouchoir. Elle était accompagnée de son fils, le discret roi Norodom Sihamoni, en faveur duquel Sihanouk avait abdiqué en 2004.
Dès avant l’aube, les Cambodgiens s’étaient massés sur les trottoirs, les hommes portant chemise blanche et cravate noire. Des haut-parleurs égrenaient les grands moments de la vie de Sihanouk sur fond de musique traditionnelle.
Hommage de toute une nation
L’occasion aura permis à toute une nation de rendre un dernier hommage à celui qui se faisait appeler « Monseigneur Papa ». Sa personnalité versatile et haute en couleurs l’a accompagnée tout au long de la moitié du 20e siècle.
Sihanouk est décédé à Pékin le 15 octobre, à 89 ans. Tour à tour Premier ministre, chef de l’Etat, roi, il a accompagné les soubresauts de son pays depuis l’indépendance jusqu’à la guerre civile, en passant par « l’âge d’or » des années 50 et 60, et la terreur des Khmers rouges.
Depuis octobre, l’ancienr roi reposait au palais conformément à une tradition déjà respectée en 1960 après la mort de son père Norodom Suramarit. Des experts cambodgiens et chinois ont embaumé le corps dans l’attente de l’incinération.