Des dizaines d’enlèvements encore en Syrie selon l’ONU
Des dizaines d'enlèvements et de disparitions forcées en Syrie sont encore relayés auprès de l'ONU. Vendredi à Genève, le Haut-Commissariat aux droits de l'homme s'est dit "inquiet".
(Keystone-ATS) Il articule le chiffre d’au moins 97 enlèvements observés depuis janvier dernier. «Mais il faut prendre celui-ci avec prudence» parce qu'»il y a des cas qui peuvent ne pas avoir été rapportés» et «certaines personnes qui ont été enlevées pourraient avoir été libérées», a affirmé à la presse un porte-parole.
Cette situation s’ajoute aux plus de 100’000 personnes déjà portées disparues avant la chute du régime de Bachar al-Assad il y a près d’un an. De nombreux enlèvements ont été observés au moment des affrontements comme ceux dans les territoires alaouites en mars et à Soueïda en juillet dernier, deux violences pour lesquelles l’ONU a pu vérifier plus de 600 décès parmi les près de 1000 depuis janvier. «Mais nous recevons encore jusqu’à présent des indications de cas» d’enlèvements, ajoute le porte-parole.
Quelques individus ont aussi pu retrouver leurs proches. Là encore, il est difficile d’estimer un nombre précis en raison des craintes à relayer ces situations pour des raisons sécuritaires.
Le Haut-Commissariat appelle à «clarifier urgemment» la situation de ceux qui restent encore disparus. Depuis juillet dernier, un représentant de la défense civile syrienne n’a plus été vu après une mission d’évacuation humanitaire en lien avec les affrontements à Soueïda.
Le Haut-Commissariat demande aux différents acteurs de se conformer au droit international et de protéger les travailleurs humanitaires. Il souhaite aussi que les responsabilités soient établies. Il soutient les efforts de la nouvelle Institution internationale indépendante sur les personnes portées disparues en Syrie, une première «très difficile» à appliquer selon le porte-parole.