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Des sources propres pour les générations futures

Quand on parle d'eau, Pierre Kohler a beaucoup à dire. Dans son canton du Jura, le ministre de l'Environnement a dû résoudre un gros problème d'assainissement d'eau.

A Johannesburg, il est le porte-voix des cantons au sein de la délégation suisse.

swissinfo: Pierre Kohler, à quoi pensez-vous d’emblée si je vous dis le mot «eau»?

Pierre Kohler: Je sursaute car il y a beaucoup de discours et malheureusement très peu de réalisations. Un tiers de l’humanité n’a pas accès à l’eau potable, je trouve cela tout simplement scandaleux.

Ensuite, je pense que l’eau est un bien de l’humanité, elle ne doit pas appartenir à des sociétés privées, c’est une tâche essentielle des Etats de la conserver dans des mains publiques et de la gérer.

Enfin, il faut que les pays industrialisés veillent à ce que leurs actions n’aient pas de conséquences négatives à long terme sur les sources et sur les nappes phréatiques.

Dans le Jura, à ce propos, vous avez eu fort à faire…

P.K.: Oui, il y a de magnifiques étangs à Bonfol, mais à quelques pas de là il y a aussi une décharge de 115 000 tonnes de déchets chimiques qui à long terme risquent de polluer les sources.

Cette décharge fera l’objet d’un assainissement ces prochaines années, le gouvernement jurassien et l’industrie chimique bâloise ont trouvé un accord, c’est une action de développement durable.

Mercredi soir, Nelson Mandela disait ici que l’accès à l’eau est un droit de l’homme. Apparemment vous partagez son avis…

P.K. Mandela a raison et les droits de l’homme doivent être défendus par les Etats. Malheureusement, même ici à Johannesburg on n’arrive pas à trouver d’accord à cause notamment de l’opposition des Etats-Unis.

C’est inacceptable car les droits de l’homme ne doivent pas être à deux vitesses. Tout le monde doit avoir accès à l’eau le plus rapidement possible.

On en connaît d’ailleurs le coût, 120 milliards d’euros par année, c’est tout à fait dans les capacités des Etats industrialisés de faire ce genre d’effort.

Qu’avez-vous déjà appris ici à Johannesburg?

P.K.: Que les chefs d’Etat ici ne sont peut être pas toujours en connexion directe avec leur base, et quand ils rentrent chez eux, l’action politique en faveur des populations ne suit pas.

Rio a été le sommet de la Terre, j’espère que Johannesburg sera le sommet du terrain.

Propos recueillis par Bernard Weissbrodt à Johannesburg

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