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Aéroports et temples de la consommation

Keystone

Les aéroports ne peuvent plus se limiter à leur métier de base. Ils doivent au contraire diversifier leurs sources de revenus – commerces, publicité, locations.

Les plateformes sont appelées à devenir de véritable paradis de la consommation. En Suisse, les deux principales ont anticipé le mouvement.

Les aéroports doivent de plus en plus prendre le visage de véritables métropoles, estime l’étude publiée mercredi par le cabinet de conseil A.T. Kearney.

Magasins, gastronomie, parkings, publicité, gérance immobilière – toutes ces sources de revenus doivent faire des plateformes aériennes des centres commerciaux du 21e siècle.

Cette évolution devient nécessaire par le fait que le transport aérien est toujours plus sous pression. Les revenus tirés de cette seule industrie auront tendance au mieux à stagner, explique le cabinet, qui estime «urgente», la nécessité d’agir…

Depuis quinze ans à Genève

En clair, les opérateurs aéroportuaires doivent accorder davantage d’attention à l’ensemble de la clientèle qui peut être amenée à fréquenter le site pour d’autres raisons que prendre l’avion.

C’est déjà le cas pour les deux principaux aéroports suisses. A Genève, «cela fait quinze ans que nous développons cette politique», indique à swissinfo le porte-parole de l’aéroport international.

«Plus de la moitié de nos recettes proviennent du secteur non-aéronautique (51%, dont 20% tirés des commerces et restaurants), précise Philippe Roy. Et cette tendance s’est considérablement renforcée ces dernières années.»

«Cette augmentation des bénéfices dans le non-commercial nous a permis de ne pas augmenter les redevances pour les compagnies aériennes comme pour les passagers», poursuit le Genevois.

«Nous avons cette chance d’être un aéroport urbain, connecté directement aux transports publics. Nous sommes ouverts 365 jours par an et fonctionnons comme un centre commercial»…

Zurich également dans le haut du panier

Selon A.T. Kearney, l’aéroport de Zurich-Kloten (Unique Airport) répond lui aussi déjà à ces exigences. Sur un classement comprenant quinze aéroports, la plate-forme alémanique arrive au quatrième rang en termes d’activités non liées à l’aviation. Activités dont il tire 43% de ses revenus.

«Nous sommes clairement le lieu de Suisse le mieux connecté en termes des transports», explique à swissinfo Sonja Zöchling, porte-parole d’Unique, dont les commerces sont également ouverts 365 jours par an.

«En outre, poursuit-elle un aéroport est toujours un lieu plus attractif, simplement parce que c’est un aéroport».

Un aéroport qui malgré tout a perdu son statut de plateforme de la compagnie Swissair et que la nouvelle Swiss, désormais intégrée à Lufthansa, risque d’abandonner de plus en plus. Mais cela ne semble pas inquiéter les responsables zurichois.

Unique entend bien rester malgré tout le plus grand aéroport suisse et n’aura pas de mal à relouer les bureaux désertés par l’ancienne compagnie nationale. «Des bureaux dans un aéroport sont toujours très recherchés, explique Sonja Zöchling, et chez nous, les plus chers sont les plus demandés. Seules 8% des surfaces sont vides».

swissinfo et les agences

48% des revenus de l’aéroport d’Oslo proviennent d’activités autres que l’aéronautique.
Au second rang de l’étude arrivent ceux de Copenhague (47%) et de Munich (45%).
Zurich est quatrième avec 43%.

– Les centres de transit internationaux ont toujours été un point de départ de la construction de cités nouvelles. Ce rôle, longtemps prérogative des ports, des gares et nœuds autoroutiers, est aujourd’hui repris par les aéroports.

– La carte de visite des aéroports se situe dans la vente de produits traditionnels du pays – restaurants take away, gastronomie classique, offre culturelle. L’aéroport de Munich accueille aussi une clinique.

– Les aéroports suisses se situent aux avant-postes de cette tendance. Selon l’étude, Zurich tire 43% de ses revenus hors de ses opérations aéronautiques.

– L’aéroport de Genève, qui n’est pas pris en compte dans l’étude, fait même mieux, avec 51% de ses recettes dans ce type d’activités commerciales.

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