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Une amende plombe les résultats de Serono

Après sa condamnation, Serono est exclu des programmes de santé américains pendant cinq ans. Serono

Le groupe biotechnologique genevois a essuyé une perte nette de 106 millions de dollars en 2005, suite à une grosse amende payée aux Etats-Unis.

Sans tenir compte des problèmes liés à la sanction prise outre-Atlantique, le résultat net de Serono a bondi l’an dernier de 28,4% à 565,3 millions de dollars.

Serono a essuyé une perte nette de 106,1 millions de dollars (137,2 millions de francs) l’an dernier, suite à la forte amende payée aux Etats-Unis.

En décembre, la Justice américaine avait condamné la firme biotechnologique à payer 704 millions de dollars d’amendes pour des ristournes à des médecins. Le groupe Serono, dont le siège est à Genève, a plaidé coupable d’avoir fraudé pour augmenter ses ventes de Serostim, un médicament contre le sida.

En 2004, le groupe biotechnologique genevois avait enregistré un bénéfice net de 494,2 millions de dollars.

En 2005, le chiffre d’affaires a augmenté de 5,2% à 2,58 milliards de dollars, a indiqué Serono lundi dans un communiqué. Sans tenir compte de ces problèmes liés à la sanction outre-Atlantique, le résultat net a bondi de 28,4% à 565,3 millions de dollars.

Les ventes de son principal produit, le Rebif, utilisé pour le traitement de la sclérose en plaques, ont progressé de 16,4% à 1,27 milliard de dollars.

Croissance poursuivie

Pour 2006, Serono table sur une poursuite de la vente de ses médicaments «dans la fourchette haute d’un taux de croissance à un chiffre».

«La croissance et l’expansion de nos activités se sont poursuivies en 2005. L’amélioration de notre rentabilité opérationnelle a permis d’accroître notre bénéfice ajusté et le dynamisme de notre stratégie d’accords et licences nous a permis de renforcer le portefeuille de R&D de la société», déclare Ernesto Bertarelli, directeur général.

«En 2006, ajoute-t-il, nous resterons particulièrement attentifs à la valorisation du potentiel de nos produits commercialisés, à l’efficacité de nos opérations et à l’avancement des programmes cliniques les plus prometteurs.»

Lors de l’assemblée générale le 25 avril, le conseil d’administration proposera le paiement d’un dividende de 10 francs par action au porteur, de 4 francs par action nominative et de 0,25 franc par ADS, soit une hausse de 11,1 % par rapport à 2004.

Pas de certitude

La multinationale ne donne pas d’indication précise sur le processus d’analyse stratégique en cours, qui pourrait conduire à une vente de la société appartenant à la famille Bertarelli à un concurrent.

Le 8 novembre, le groupe a annoncé avoir mandaté Goldman Sachs pour «explorer» plusieurs solutions. «Le processus est en cours», répète Serono. «Néanmoins, il n’y a pas de certitude qu’une transaction soit conclue.»

Selon la presse financière, plusieurs candidats, dont GlaxoSmithKline, le dernier en date, auraient dévoilé leur intérêt à la famille Bertarelli. Mais les parties ne se seraient pas entendues sur le prix souhaité, soit 15 milliards de dollars.

Pour certains analystes, les tractations ne sont pas pour autant terminées. Au vu de la faiblesse des résultats 2005, «l’actionnaire principal pourrait reconsidérer des offres plus basses», estime Olav Zilian de Helvea (Pictet & Cie).

swissinfo et les agences

– Basée à Genève, Serono est active en biotechnologie, médecine de la reproduction et neurologie.

– Leader mondial du traitement de l’infertilité, il détient de fortes positions en neurologie ainsi que dans le métabolisme et la croissance.

– Le groupe a été condamné par la Justice américaine à payer plus de 700 millions de dollars d’amendes à cause de ristournes faites à des médecins pour stimuler les ventes de Serostim, médicament contre le sida.

– L’accord passé avec la justice prévoit aussi l’exclusion de Serono des programmes de santé fédéraux américains pour cinq ans.

– Le PDG de Serono, Ernesto Bertarelli, est également à la tête du team Alinghi qui a remporté en 2003 la Coupe de l’America.

En 2005, le chiffre d’affaires a augmenté de 5,2% à 2,58 milliards de dollars.
Sans tenir compte de ses problèmes outre-Atlantique, le résultat net a bondi de 28,4% à 565,3 millions de dollars.
La société commercialise 8 produits biotechnologiques dans 90 pays et emploie 4900 personnes dans le monde.

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