La voix de la Suisse dans le monde depuis 1935
Les meilleures histoires
Démocratie suisse
Les meilleures histoires
Restez en contact avec la Suisse

EPFL: des nanoparticules d’or capables de détruire les virus

La méthode, non toxique, a déjà fait ses preuves sur des souris. EPFL sda-ats

(Keystone-ATS) Des chercheurs de l’EPFL ont développé des nanoparticules qui ont la propriété d’attirer les virus à elles pour les détruire, en appliquant une pression locale. Cette approche novatrice pourrait permettre l’apparition de traitements à large spectre contre les virus.

HIV, dengue, papillomavirus, herpès ou Ebola, la liste des virus est longue et ils tuent des millions de personnes chaque année. Si des médicaments existent pour certains, il n’y a pour l’heure aucun traitement qui pourrait être utilisé contre plusieurs virus, comparable aux antibiotiques à large spectre contre les bactéries. Jusqu’ici, les recherches n’ont abouti qu’à des solutions toxiques pour l’homme ou efficaces in vitro seulement.

Des chercheurs du Laboratoire des nanomatériaux supramoléculaires et interfaces – Constellium Chair (SUNMIL) de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) – ont eu l’idée de transformer des nanoparticules d’or, un matériau non toxique pour l’homme. Injectées dans l’organisme, elles trompent les virus.

Méthode non toxique

Les nanoparticules d’or imitent en effet les récepteurs des cellules humaines, les éléments spécifiques auxquels viennent s’accrocher les virus pour infecter l’organisme. Trompés, ceux-ci se lient aux nanoparticules, pensant envahir une cellule humaine. Ce mécanisme d’attachement provoque une pression qui déforme le virus et l’ouvre, le rendant ainsi inoffensif.

Cette méthode représente une solution non toxique, contrairement aux alternatives actuelles. Des expériences concluantes ont été conduites in vitro sur des tissus infectés par l’herpès simplex, le papillomavirus (pouvant conduire au cancer de l’utérus), le virus respiratoire syncytial (VRS – pouvant mener à une pneumonie), la dengue et le VIH.

D’autres tests ont permis de guérir des souris atteintes du VRS. Ces résultats, publiés dans la revue Nature Materials, ont été obtenus grâce à la collaboration du SUNMIL avec différentes universités et à la mise en commun des expertises en nanomatériaux et en virologie.

Besoin urgent

Pour Francesco Stellacci, à la tête du SUNMIL, des antiviraux à large spectre offriraient une réponse unique pour lutter contre tous les virus pour lesquels il n’existe pas de traitement. Par ailleurs, certains pays en développement ne disposent pas toujours des outils nécessaires pour établir des diagnostics précis et ont donc besoin de traitements non spécifiques.

De tels antiviraux permettraient également de freiner la résistance que l’humain crée aux antibiotiques. «Les médecins prescrivent souvent ces traitements lors d’infections virales, puisqu’il n’existe pas de médicament. Mais les antibiotiques sont efficaces contre les bactéries uniquement», note le spécialiste.

«Cette utilisation à outrance contribue au développement de mutations des virus et à une résistance chez l’homme», conclut le Pr Stellacci.

Les plus appréciés

Les plus discutés

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision

SWI swissinfo.ch - succursale de la Société suisse de radiodiffusion et télévision