Formation professionnelle: une loi à dépoussiérer

«Moderne et innovateur», c´est ainsi que le ministre de l´économie Pascal Couchepin a qualifié mercredi le projet de loi sur la formation professionnelle. Un texte appelé à remplacer l´actuel, vieux de plus de vingt ans et dépassé à bien des égards.
«La loi actuelle est davantage une loi sur les subventions qu’une vraie loi sur la formation», estime Pascal Couchepin. Mais tout devrait changer avec le nouveau texte, que le chef du Département fédéral de l’économie a fait approuver mercredi par le Gouvernement, accompagné du message qui sera transmis aux Chambres.
Dans un pays qui n’a pas d’autre matières premières que sa matière grise, il est vital de maintenir un niveau de formation optimal. Face aux mutations rapides du monde économique, la nouvelle loi entend prendre en compte le besoin qu’a chacun de continuer à se former tout au long de sa vie active, voire de changer complètement d’orientation en cours de carrière.
Première innovation: la Confédération aura désormais la haute main sur tous les domaines de la formation, y compris ceux de la santé, du travail social et des métiers artistiques, qui sont actuellement encore du ressort des cantons.
Par ailleurs, la Confédération, qui verse aujourd’hui un cinquième des presque deux milliards consacrés chaque année par les pouvoirs publics à la formation, augmentera sa participation de 150 millions par année. «Mais les cantons ne devront pas en profiter pour diminuer la leur», avertit Pascal Couchepin. Un nouveau système de financement axé sur les prestations servira d’ailleurs à les responsabiliser davantage.
Dans la pratique, le système de la formation en entreprise – qui a largement fait ses preuves – est bien sûr maintenu. La durée minimale pour l’obtention d’un Certificat fédéral de capacité (CFC) sera de trois ans. Mais pour les professions moins exigeantes, on instaurera une formation professionnelle pratique de deux ans, sanctionnée par une simple attestation.
Quant aux formations à caractère essentiellement théoriques, elles pourront être dispensées dans des Ecoles professionnelles spécialisées (EPS). Des structures encore à créer et à ne pas confondre avec les Hautes écoles spécialisées (HES), qui s’apparentent à la formation universitaire.
Par ailleurs, la loi prévoit de réunir, sous la nouvelle dénomination de Formation professionnelle supérieure, tous les examens de fin d’apprentissage des professions du tertiaire, que la formation ait été suivie en entreprise ou dans une EPS.
Actuellement, 25 pour cent des jeunes Suisses suivent une formation en Haute Ecole, 65 pour cent passent un CFC et 10 pour cent entrent dans la vie active sans aucune formation. Le but avoué de la nouvelle loi est de donner les meilleures chances à la seconde catégorie et d’offrir à la troisième l’occasion de commencer à travailler à un meilleur poste que celui de simple manoeuvre.
Marc-André Miserez

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