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Galmiz: «touche pas à mon marais»

Les opposants ne veulent pas d'une usine en pleine zone agricole. Keystone Archive

Près de 2000 manifestants ont réaffirmé dimanche leur oppostion à l’implantation d’une usine sur le site de Galmiz, dans le canton de Fribourg.

Vendredi, la société américaine de bio-technologie Amgen est enfin sortie du bois, quatre mois après le début de l’«affaire». C’est bien elle qui s’intéresse à cette ancienne zone marécageuse.

«Le projet d’implantation industrielle à Galmiz est le prototype de ce qu’il ne faut pas faire en matière d’aménagement du territoire», a répété dimanche le chef de file des opposants réunis dans le Grand Marais, à proximité du Lac de Morat.

«L’aménagement du territoire est affaire de long terme. On ne peut pas l’adapter à court terme au gré des intérêts du moment. Une telle attitude est contraire à la volonté du législateur», a encore dit Hans Weiss.

Applaudi à tout rompre par près de 2000 personnes, le co- président des Verts fribourgeois Hubert Zurkinden a également fustigé le dézonage de 55 hectares de terres agricoles à Galmiz. «Vouloir construire une immense entreprise à cette endroit-là est un scandale», a-t-il martelé.

Il a également protesté contre une promotion «unilatérale» du développement économique. «Nous soutenons la création des places de travail. Mais nous voulons un développement économique durable et cela inclut le respect des principes de l’aménagement du territoire et de la protection du paysage», a-t-il poursuivi.

Randonnée de protestation

Les opposants au projet industriel de Galmiz se sont réunis dans un champ appartenant à un agriculteur de Montilier. Le comité anti-Galmiz avait, dans un premier temps, cherché à obtenir un lieu de manifestation dans une commune du district du Lac, mais s’est heurté sinon à des refus du moins à de fortes réticences.

Il a donc opté pour une grande randonnée de 10 kilomètres de Chiètres à Montilier en passant par le terrain dézoné sur la commune de Galmiz. Pour s’approcher du site, les opposants ont dû partiellememt traverser l’exploitation agricole du pénitentier de Bellechasse: le chemin emprunté est normalement fermé au public, mais la direction de Bellechasse leur a exceptionnellement accordé son feu vert.

L’atmosphère était à la joie à Montilier sur le lieu du rassemblement de la manifestation. Les organisateurs espéraient 500 personnes. A leur avis, elles étaient presque 2000 au rassemblement final. Au moins 1000 personnes ont participé à la marche. «Ce n’est pas une simple promenade, mais une véritable randonnée. Cela montre combien les gens sont motivés», se sont réjoui les organisateurs.

Amgen sort du bois

Vendredi, on apprenait que la société américaine de bio-technologie Amgen est bien le groupe dont il est question depuis novembre pour une éventuelle implantation à Galmiz (FR). Elle ne s’est cependant pas encore fixée sur l’opportunité d’un nouveau site.

Amgen est en discussion avec différents interlocuteurs en Suisse pour l’implantation éventuelle d’un nouveau site industriel. L’investissement pourrait être «substantiel».

Le groupe ne sait pas encore s’il aura besoin d’un nouveau site, a indiqué le vice-président responsable d’Amgen Europe Rolf Hoffmann dans des interviews publiées par les quotidiens Le Temps et Neue Zürcher Zeitung, dont la teneur a été confirmée par le service de presse d’Amgen Europe. La société pourrait également décider d’agrandir un site déjà existant.

Aucune urgence

L’examen détaillé de nouvelles opportunités est «un processus continuel» pour un groupe en pleine croissance. La société californienne n’est pas poussée par l’urgence. Elle ne s’est fixée aucun délai pour la décision finale. «Ni en semaines, ni en mois ou même en années».

Le choix d’un nouveau site de production se fera en fonction «des accès, d’une main-d’oeuvre qualifiée suffisante, des infrastructures, d’un système d’éducation solide, des conditions financières et d’un support assez large dans la communauté locale».

Le patron d’Amgen Europe ne s’est pas prononcé sur le nombre d’emplois potentiels en cas d’implantation en Suisse. Le groupe y a déjà son quartier général européen, qui emploie quelque 170 personnes.

swisinfo et les agences

– Il y a un siècle et demi, la région du Grand Marais ressemblait beaucoup à la Camargue.

– Depuis, les eaux du pied du Jura ont été corrigées et le niveau des lacs de Neuchâtel, Bienne et Morat, a été abaissé.

– Le Grand Marais est aujourd’hui une zone légumière de première importance pour la Suisse.

– C’est dans ce décor que les autorités fribourgeoises souhaiteraient voir débarquer un groupe pharmaceutique américain.

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