Le mystère du crash du SR-111 ne sera pas éclairci

Quatre ans et demi après le crash du SR-111 au large d'Halifax, on ne connaît toujours pas la cause ultime de la catastrophe.
Confirmation dans le rapport que les enquêteurs canadiens publient jeudi.
Dans la nuit du 2 au 3 septembre 1998, un MD-11 de Swissair reliant New York à Genève s’écrasait après une heure de vol au large des côtes canadiennes, près de Halifax.
Les 215 passagers et 14 membres d’équipage disparaissaient dans l’Atlantique. Quinze minutes avant, les pilotes avaient signalé de la fumée dans le cockpit.
L’origine de cet incendie a donné lieu à de nombreuses spéculations. La toute dernière hypothèse retenue par les enquêteurs serait qu’un arc électrique a pris naissance sur un fil dans le plafond du poste de pilotage.
Quant à la panne électrique totale qui aurait causé la perte de contrôle de l’avion, elle pourrait être due à une défectuosité du système électronique de divertissement.
Dernières minutes mystérieuses
A cause de cette même panne, les six dernières minutes de voix et de données de vol enregistrées sur les boîtes noires ont été perdues. On ne saura donc jamais ce qui s’est exactement passé juste avant le crash.
Les enquêteurs ont passé au crible plus de deux millions de pièces du MD-11 et 275 kilomètres de fils électriques repêchés au fond de l’océan.
Leur travail a coûté 80 millions de francs. Et la récupération des débris a été la phase de loin la plus onéreuse – l’épave reposait par environ 65 mètres au fond de l’océan.
Les services canadiens ont terminé leurs investigations fin août 2002 déjà. Et ils ont soumis leurs conclusions aux parties concernées pour qu’elles puissent prendre position.
Sécurité renforcée dans les MD-11
Mais le bureau canadien de la sécurité des transports (BST) n’a pas attendu la fin de l’enquête pour tirer des conclusions de l’accident.
Il a émis une quinzaine de recommandations et deux fois plus de directives pour renforcer la sécurité dans les avions. En particulier pour mieux lutter contre les incendies en vol.
De son côté, Swissair a aussi réagi. A la fin 2000, l’ex-compagnie nationale a remplacé un isolant thermique dont la résistance au feu était mise en cause, de même que le système de divertissement IFEN.
Les procédures en cas d’incendie à bord ont été améliorées pour permettre un atterrissage d’urgence dans les 15 minutes après l’apparition de fumée dans le cockpit – contre 30 minutes auparavant.
Fin juillet 2001, l’ancienne Swissair a aussi lancé le programme «Modi-Plus» pour équiper ses 19 MD-11 de détecteurs de fumée, de caméras infrarouges et d’extincteurs supplémentaires.
Les travaux d’adaptation auraient dû être terminés en février 2002. Leur coût a été estimé à 20 millions de francs.
swissinfo et les agences

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