Le système suisse est unique en Europe
Les Européens sont tous automatiquement affiliés à une assurance-maladie, financée par les cotisations sociales ou par l'Etat. La Suisse fait exception.
Les régimes de protection sociale diffèrent d’un pays à l’autre. Néanmoins, tous les systèmes en vigueur reposent sur un principe de base, à savoir la solidarité. Les citoyens sont tous obligatoirement couverts par une assurance sociale.
Les différences entre pays portent sur l’organisation générale du système de protection sociale. Mais celle-ci couvre toujours les quatre grands risques, à savoir la maladie, la vieillesse, le chômage et la famille. A la différence de la Suisse, où la maladie et la vieillesse sont séparées.
L’avenir est incertain
Le financement est assuré principalement par les cotisations sociales et par les impôts. La tendance est à l’augmentation des contributions publiques et à la diminution des cotisations sociales. Notamment à cause des politiques de lutte contre le chômage par la baisse des prélèvements sur le travail.
En 1999 – derniers chiffres – les dépenses de protection sociale ont représenté 27,6% du PIB de l’Union européenne (UE). Soit la même part qu’en 1998.
En matière de protection sociale, les Quinze sont confrontés aux mêmes défis que la Suisse. En raison du vieillissement de la population, l’avenir des retraites est incertain. Et les dépenses de maladie sont en forte augmentation.
L’UE doit aussi faire face à la montée des exclusions et à l’augmentation du chômage.
Remise en cause de l’Etat providence
La question du financement de la protection sociale est donc posée. Des voix de plus en plus nombreuses critiquent l’inefficacité de la gestion publique et remettent en cause l’Etat providence.
En ce qui concerne les retraites, le grand débat porte sur les mérites respectifs de la répartition et de la capitalisation . Une grande majorité de pays choisissent le système par capitalisation pour les régimes de retraite complémentaire. Un pays fait exception : la France.
Quant aux réformes de l’assurance maladie, la principale nouveauté réside dans l’introduction de la concurrence dans la gestion des systèmes de santé. Deux pays, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, en sont les précurseurs.
Les pays de l’UE s’efforcent tous de trouver des solutions à l’augmentation des coûts de la protection sociale. Toutes les réformes vont dans le sens d’une rationalisation et d’une recherche d’efficacité. La question est de savoir si cette politique sera compatible avec l’objectif d’équité dans l’accès aux soins . Un principe instauré par le chancelier allemand Bismarck en 1883.
swissinfo/Barbara Speziali à Bruxelles
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