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Les comptes suisses de Jean-Christophe Mitterrand

Jean-Christophe Mitterrand aura du mal à expliquer que son travail au CRES à Genève n'était pas fictif. Keystone

Les ennuis du fils de l'ancien président français ne font apparemment que commencer. Incarcéré en décembre dernier pour avoir perçu 1,8 million de dollars du marchand d'armes Pierre Falcone, Jean-Christophe Mitterrand percevait en Suisse d'autres rémunérations substantielles.

Interrogé à la fin de l’année dernière par la justice française, Jean-Christophe Mitterrand, ancien conseiller pour les affaires africaines à l’Elysée, jurait qu’il ignorait tout des activités de Pierre Falcone. Leurs rapports d’argent? Pierre Falcone lui aurait seulement remis «200 francs français un jour pour prendre un taxi».

Depuis, celui que les chefs d’Etat africains surnommaient «Papamadit» a été contraint de reconnaître 4 versements d’un montant de 1,8 million de dollars entre 1997 et 1998 à la banque Darier & Hentsch à Genève. Ce compte aurait été ouvert en 1992, lorsque Jean-Christophe avait été embauché comme consultant par le Centre de recherches Entreprises et Sociétés (CRES), une fondation créée par Elf et basée à Genève. Il était alors rémunéré 50 000 francs français par mois.

L’ouverture de ce compte, comme l’a déjà révélé swissinfo, intriguait aussitôt le palais de justice de Genève. En effet, les grandes banques privées ne gèrent pas les comptes-salaires. Elles n’accueillent que les clients possédant une fortune substantielle. De nouvelles investigations laissent apparaître que Jean-Christophe Mitterrand possédait en fait deux comptes chez Darier & Hentsch.

Dès 1992, il a perçu 300 000 francs français de la part de Pierre Falcone, et 300.000 francs supplémentaires en 1994. De plus, le fils de l’ancien président Mitterrand aurait également été rémunéré pour s’occuper des relations publiques du président du Congo et dans une opération pétrolière au Nigeria. Comme l’a révélé «Le Canard Enchaîné» cette semaine, cela n’a pas empêché Jean-Christophe Mitterrand de s’inscrire au chômage en France en janvier 1996.

Ce chômeur de luxe s’est ainsi vu allouer 336.596 francs français en dix-huit mois. Une somme que la majorité des Français ne perçoivent pas en travaillant. Par ailleurs, l’ancien conseiller aux affaires africaines aura sans doute un peu de mal à expliquer que son travail au CRES à Genève n’était pas fictif.

Ian Hamel

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