
Les implants dentaires comblent Straumann

Le fabricant d'implants dentaires enregistre une progression des ventes de 19%, à 275 millions de francs en 2002.
La firme bâloise a su répondre aux attentes de la clientèle dans un environnement qui fait la part belle à l’apparence.
Si l’année 2002 a mis à mal la santé de plusieurs poids lourds de l’économie helvétique, certaines sociétés n’en sont pas moins parvenues à tirer leur épingle du jeu. C’est le cas du fabricant suisse d’implants dentaires Straumann.
En effet, avec une augmentation de son chiffre d’affaires de 19% à 275 millions de francs, la firme bâloise estime avoir réalisé le meilleur résultat de son histoire. Elle est également parvenue à créer 77 emplois, alors que la tendance est plutôt à la restructuration.
Des coûts maîtrisés
En dépit d’un environnement économique franchement difficile, la marge opérationnelle du groupe a néanmoins progressé de 21% à 75 millions de francs et le bénéfice net a fait un bond de 37% à 56 millions de francs.
La direction se félicite plus particulièrement du fait que ces résultats découlent principalement d’une croissance interne. Elle souligne également que la progression de ses marges et des bénéfices n’aurait pas été possible sans un contrôle très strict des coûts de gestion qu’elle a institué.
Des résultats qui collent aux attentes de la communauté financière, malgré la forte dépréciation du dollar par rapport au franc suisse en 2002.
Les objectifs ont été atteints
«Au vu des pourcentages de croissance publiés, on ne peut que déplorer la faiblesse de la devise américaine qui impacte négativement les résultats publiés en francs suisses», remarque Michel Auch, analyste de la banque Ferrier Lullin à Genève.
La société suisse est en outre parvenue à grappiller de nouvelles parts du marché mondial des implants dentaires qui est évalué à 1,4 milliards de francs. Straumann occupe désormais 24% du marché global, contre 21% il y a un an, et revendique, avec 30% de parts de marché, la place de leader sur les marchés européen et asiatique.
Pour réaliser une telle performance, Straumann a su exploiter une niche spécifique dans le domaine de la chirurgie dentaire. Les implants ne constituent en effet que 5% de ce marché.
Un positionnement de qualité
Mais la qualité de son positionnement lui permet d’afficher une croissance supérieure au 10% qu’atteint le marché.
«Pour vendre ses produits, Straumann doit avant tout convaincre les dentistes des avantages qu’ils leur confèrent. Et force est de constater que la société bâloise a su trouver une manière de faire qui correspond mieux à la clientèle», estime Michel Auch.
D’autant plus que, par rapport à d’autres pans des technologies médicales, les implants dentaires sont peut-être le segment le plus facile à aborder pour le grand public.
L’apparence joue un rôle croissant
Un coup d’œil rapide sur la une de la plupart des magazines de société ou de mode suffit pour se convaincre du soin croissant apporté à l’apparence. Notamment chez des personnalités publiques pour qui la dentition constitue l’une des principales composantes de la séduction.
Alors qu’un problème d’ouïe, perçu comme un handicap, est relativement facile à camoufler, une irrégularité dans l’alignement de la dentition nécessite, pour la plupart des gens, une intervention immédiate.
Les Etats-Unis rattraperont l’Europe
Paradoxalement, le marché européen des implants est plus développé que son homologue américain. «Sachant l’importance qu’accordent les Américains à leur apparence, la croissance du marché américain sera plus vigoureuse dans les années à venir», précise l’analyste.
Demeurant pour l’heure en quatrième position sur ce marché, Straumann saura tirer parti de cette croissance. La compagnie peut encore compter sur une donnée incontestable, le vieillissement de la population.
«Pour pallier des gencives défaillantes, un nombre croissant d’individus choisissent des implants pour des raisons de confort», poursuit Michel Auch.
Un point de vue que partagent les investisseurs. En dépit d’une performance moyenne, le titre a gagné jeudi 1,1% à 90 francs alors que l’indice SMI a gagné 3,21% à 3793,3 points, il se traite toujours à près de 20 fois l’estimation des bénéfices 2003.
swissinfo, Jean-Didier Revoin
Straumann affiche un bénéfice de 56 millions de francs pour 2002.
Ses parts au marché mondial sont passées de 21% à 24%.
Le fabricant helvétique a créé 77 emplois l’année dernière.

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