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Opération glacée pour Nestlé

Il y a deux ans, Nestlé avait déjà racheté la célèbre marque américaine Häagen-Dazs. Keystone Archive

Il veut devenir numéro un aux Etats-Unis et coleader mondial avec Unilever dans la crème glacée. Nestlé regroupe ses activités avec celles de Dreyer's.

Décidément, Nestlé apprécie la crème glacée. Annoncée lundi matin par le géant veveysan, le prochain regroupement avec Dreyer’s va faire du bruit dans un secteur de l’agro-alimentaire particulièrement payant.

Il faut dire que le marché de la crème glacée est particulièrement prospère. Aux Etats-Unis, il représente à lui seul la coquette somme de 11 milliards de dollars.

«Après cette acquisition, confirme François-Xavier Perroud, porte-parole de Nestlé, nous deviendrons numéro un sur le marché américain, avec un chiffre d’affaires de plus de 2 milliards de dollars.»

«Mieux encore, ajoute François-Xavier Perroud, nous nous trouverons à égalité avec Unilever sur le plan mondial. Avec chacun , environ 17 %du marché.»

Transaction en plusieurs étapes

Cela dit, le montage de cette acquisition n’est pas simple. Il se déroulera en trois phases. Et devra encore recevoir l’aval des actionnaires et des autorités de la concurrence.

«Dans un premier temps, explique François-Xavier Perroud, Nestlé apportera son entreprise américaine de glace, ‘Nestlé Ice Cream Company LLC’, à la société américaine Dreyer’s.»

«En échange, précise le porte-parole, Nestlé recevra 55 millions d’actions Dreyer’s. Qui devra, pour ce faire, augmenter son capital. Ensuite, avec 67 % du capital de l’entreprise fusionnée, Nestlé deviendra actionnaire majoritaire. Et ceci, sans débourser d’argent.»

Dans une deuxième phase, les 33 % d’actionnaires minoritaires de Dreyer’s pourront revendre leurs actions. Une étape qui doit rapporter 2,5 milliards de dollars à la nouvelle société.

Quant à la phase finale, elle donnera le droit à Nestlé de rembourser tous les actionnaires minoritaires qui n’auront pas encore vendu, à un prix garanti de 83 dollars par action. Cette dernière phase permettra à la nouvelle entreprise de devenir propriétaire unique.

Complexe, la méthode? «Non, répond le porte-parole, elle est souvent utilisée et elle a l’avantage de réaliser une fusion beaucoup plus rapidement.»

Emplois à la trappe

Grâce à cette fusion, Nestlé compte économiser 265 millions de francs par année. En revanche, en matière d’emploi, qui dit fusion dit doublon.

Il est vrai que Dreyer’s compte 4700 collaborateurs et Nestlé Ice Cream Company 2200. «Il est certain que des postes de travail vont disparaître, confirme François-Xavier Perroud. Mais il est trop tôt pour quantifier les pertes d’emplois.»

Et le porte-parole d’affirmer que «Nestlé ne s’inquiète pas trop de ces conséquences, tant le marché de la glace est flexible aux Etats-Unis».

Pour mémoire, l’annonce de ce regroupement fait suite à l’union (joint-venture) de Nestlé et de l’américain Pilsbury. Une union qui date de deux ans déjà. Et qui a permis à Nestlé de racheter la célèbre marque américaine Häagen-Dazs.

Et, si tout se passe comme voulu, le groupe de Vevey va se retrouver à la tête d’autres marques célèbres comme Edy’s, Starbuck ou encore Godiva qui appartiennent aujourd’hui encore à Dreyer’s.

Encore plus loin

Nestlé va donc devenir numéro un aux Etats-Unis. Pour autant, il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Avec 25 litres de crème glacée consommés annuellement par chaque Américain, le marché est en effet loin d’être saturé.

«Il existe encore d’autres occasions d’acquisitions dans ce domaine, précise le porte-parole de Nestlé. Mais, en comparaison de la fusion avec Dreyer’s, ce ne seront que de petites affaires.»

Nestlé voit sa notation confirmée

L’agence de notation Standard & Poor’s a confirmé lundi les notations court et long terme de Nestlé après l’annonce de l’accord avec Dreyer’s dans les crèmes glacées. Le rating long terme est toujours à ‘AAA’ et celui à court terme à ‘A- 1’-plus, selon une brève étude de S&P.

La notation reflète la forte position du groupe veveysan sur le marché des glaces. Le cash-flow va être renforcé, sans sortie d’argent. Le rachat des autres titres auprès des actionnaires minoritaires n’est agendé qu’en 2006-2007.

swissinfo/Jean-Louis Thomas

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