Premier vote par Internet réussi en Suisse
Dimanche à Anières, pour la première fois en Suisse et une des premières fois dans le monde, des citoyens ont pu voter par Internet.
Une expérience de ‘e-voting’ concluante, puisque 44% des votants ont tenté l’expérience.
«C’est un plébiscite pour le vote par internet», s’est réjoui le chancelier d’Etat genevois Robert Hensler en présentant le résultat du vote. En tout, 323 citoyens ont choisi de voter en ligne, tandis que 370 l’ont fait par correspondance et que 48 se sont rendus dans l’isoloir.
Au total, près de deux citoyens sur trois ont pris part à ce scrutin communal portant sur un crédit de rénovation pour un immeuble et un restaurant.
En temps normal, seul un Aniérois sur deux environ exerce son droit de vote pour les objets communaux. En contribuant à augmenter la participation, le vote par internet a rempli son rôle, a encore estimé Robert Hensler
Aussi sûr que le vote par correspondance
Une des principales gageures du vote par internet tient aux conditions de sécurité du média électronique. Pour le chancelier d’Etat genevois, le système utilisé pour le scrutin d’Anières était «autant, sinon plus sûr que le vote par correspondance».
La forte proportion de votants ayant choisi le mode électronique tend à prouver que les citoyens ont confiance en ce système. La marche à suivre pour voter, comprenant plusieurs phases d’identification, de même que le dépouillement électronique des résultats étaient hautement sécurisés.
Une fois connecté au site de la Chancellerie genevoise, chaque citoyen devait en effet s’identifier grâce à un numéro à seize chiffres reçu dans son matériel de vote.
Après avoir coché son bulletin, l’internaute était encore tenu d’authentifier son choix en inscrivant un code secret caché sous une zone à gratter sur sa carte de vote.
Clefs virtuelles
Le cyber-votant devait encore ajouter sa date de naissance et sa commune d’origine pour enregistrer son vote. La communication entre son ordinateur et le serveur de la chancellerie était codée au moyen d’algorithmes mathématiques afin d’atteindre le niveau de sécurité maximum. Le même qui existe dans le monde bancaire.
Quant à l’urne virtuelle, où ont abouti les bulletins, plusieurs clefs ou mots de passe aux mains de contrôleurs et représentants des partis étaient nécessaires pour l’ouvrir.
A noter que le site du e-voting de l’Etat de Genève a été mis en place par les informaticiens du centre des technologies de l’information de l’Etat de Genéve, en collaboration avec deux entreprises privées.
swissinfo avec les agences
Le scrutin électronique d’Anières pour une votation politique est une première mondiale.
L’objectif est d’offrir un instrument supplémentaire, notamment pour les 500 000 Suisses de l’étranger.
En Suisse, ce sont surtout les jeunes et les personnes à mobilité réduite qui sont visées.
La Confédération a lancé en 2000 trois projets pilotes, à Genève, Zurich et Neuchâtel.
Pour la période 2000-2004, la Confédération a alloué un crédit de 30 millions de francs à l’encouragement du gouvernement électronique, dont une partie est réservée au vote par Internet.
Les tests genevois coûtent 1,2 million de francs. 20% sont pris en charge par le canton.
Ces essais reposent sur une base légale temporaire valable jusqu’en 2004.
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