Swissquote s’enfonce dans le rouge
La déprime enregistrée depuis l'année dernière sur les marchés boursiers mondiaux continue de faire des ravages. Les investisseurs, devenus prudents, font moins de transactions. Et les courtiers en ligne perçoivent moins de commissions. Le Vaudois Swissquote continue de plonger dans le rouge.
En mai dernier, à l’annonce de la disparition de Flimatex et de Swissbrockers, Marc Bürki, codirecteur du courtier en ligne Swissquote, déclare que ce n’est pas une surprise. «Pour réussir, il fallait être l’un des cinq premiers à entrer sur le marché suisse», avançait-il dans la presse. Cela est-il suffisant? Malgré un matelas de 10 000 clients, Swissquote a vu son chiffre d’affaires chuter de 10% au premier semestre.
Les sociétés de courtage en ligne pénalisées
En effet, voyant leurs actions en chute libre, la majorité des investisseurs hésitent dorénavant à boursicoter. En mars 2000, en pleine euphorie économique, Swissquote enregistrait en moyenne une soixantaine de transactions annuelles par compte. Au premier semestre de cette année, les transactions chutaient à 25, pour dégringoler finalement à 14 au mois de juin.
Rien n’indique, malheureusement, que les Bourses vont reprendre des couleurs d’ici à la fin de l’année. Cette déprime sur les marchés pénalise forcément les sociétés de courtage en ligne. Swissquote, qui avait réussi son entrée en Bourse en mars 2000 sur le Nouveau Marché, avait vu son action s’échanger à 260 francs en mai de l’année dernière. Elle flirte à présent avec la barre des 40 francs.
Les perspectives de l’entreprise romande ne sont pas bonnes. En mai dernier, Swissquote annonçait pour le premier trimestre une perte de 5,1 millions de francs. Mais elle le justifiait par le lancement prochain de Swissquote Bank. Et surtout, elle misait sur la reprise des marchés pour «atteindre le seuil de rentabilité en fin d’année».
Sur quoi le numéro trois de la branche (après les sites du Credit Suisse et de l’UBS) peut-il à présent miser? Le quotidien Le Temps de jeudi avance une perte de 9,09 millions pour le premier semestre, et autant pour le reste de l’année.
De plus, Swissquote a été contraint de fermer son portail en ligne en France, provoquant le licenciement de huit personnes.
Ian Hamel
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