Une Journée pour défendre les consommateurs
Depuis vingt-trois ans, les organisations de consommateurs des quatre coins de la planète se mobilisent le 15 mars pour défendre leurs droits.
A l’occasion de cette journée, les associations suisses rappellent que les vents ne sont pas aussi favorables pour les consommateurs suisses que pour les Européens.
Le 15 mars, la Journée mondiale des droits du consommateur est traditionnellement consacrée à faire le point de la situation. Or, en Suisse, «le niveau de protection des consommateurs est plutôt bas», estime Fabiola Monigatti, secrétaire générale du Forum des consommateurs.
Fabiola Monigatti salue «quelques points forts, comme la loi sur les denrées alimentaires ou les normes sur l’étiquetage». «Mais nous sommes en-dessous de la moyenne européenne, en particulier pour ce qui touche aux normes sur les contrats, au droit de révocation, à l’information au consommateur ou à la loi sur la concurrence déloyale», a-t-elle précisé à swissinfo.
De son côté, la sénatrice Simonetta Sommaruga estime aussi que les Suisses sont de plus en plus mal lotis par rapports aux Européens.
L’économie d’abord
Les entreprises helvétiques qui exportent dans l’Union européenne (UE) doivent s’adapter à toutes les règles relatives à la consommation, tandis qu’en Suisse, il y a un blocage politique qui veut favoriser l’économie avant tout, explique Mme Sommaruga. «Cela nous gêne extrêmement».
La sénatrice socialiste en veut pour preuve la révision de la loi sur l’information des consommateurs, vrai tigre de papier vieux de dix ans et finalement abandonné en décembre. «Le Conseil fédéral a tout simplement décidé d’enterrer son projet passé deux fois en consultation. Et ce, à la suite de profondes divergences».
De son côté, Fabiola Monigatti rappelle qu’en novembre, le gouvernement a refusé de modifier le code des obligations en ce qui concerne les achats en ligne. «Ce qui aurait permis de révoquer un achat dans les sept jours, comme pour tout autre contrat.»
Une charte de l’ONU
La charte de protection du consommateur des Nations Unies, adoptée en avril 1985, comprend huit droits dont les quatre premiers sont fondamentaux.
La Fédération romande des consommateurs (FRC) les rappelle en ce 15 mars: le droit à la sécurité, celui de choisir, d’être informé, entendu, le droit à la satisfaction des besoins de base, à la réparation des torts, à l’éducation sur la consommation et à un environnement sain.
En ce qui concerne le droit d’information, les acheteurs doivent par exemple pouvoir choisir leur alimentation avec ou sans organisme génétiquement modifié (OGM), «raison pour laquelle la FRC a exigé et obtenu un étiquetage adéquat».
Suite à de très nombreuses plaintes d’acheteurs en matière de télécommunications, la FRC a par exemple poussé les opérateurs à mettre en place un organe de conciliation, qui fonctionne depuis mais 2005.
Aussi des devoirs
Corollaire de tous ces droits, le consommateur a aussi des devoirs et des responsabilités. Il doit notamment être prêt à s’informer et être décidé à se défendre lorsque sa cause est juste.
Il doit aussi être socialement et écologiquement responsable, en étant conscient de l’influence que son comportement peut avoir.
swissinfo et les agences
– Il existe en Suisse 4 organisations de consommateurs: la Fondation pour la protection des consommateurs (SKS) et le Forum des consommateurs (KF) en Suisse alémanique, la Fédération romande des consommateurs (FRC) en Suisse romande et l’Association des consommateurs de la Suisse italienne (ACSI).
– Elles informent l’opinion au moyen de revues, testent des produits, offrent des consultations et défendent leurs intérêts au niveau fédéral.
– Elles participent aux travaux d’une commission consultative fédérale et sont en partie financées par Berne.
– Au niveau de la Confédération, l’Office fédéral de la consommation est chargé de la politique des consommateurs et de la surveillance des prix.
Les associations de consommateurs ont vu le jour dans les années 1960 (1959 pour la FRC).
Créée en 1983, la Journée mondiale a pour origine une déclaration du président américain John F. Kennedy devant le Congrès en 1962.
En Suisse, la nécessité de protéger les consommateurs est reconnue au niveau constitutionnel depuis plus de 20 ans.
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