Vente d’armes en Angola: Glencore mise en cause

Selon les services secrets français, Pierre Falcone et Arcady Gaydamak, deux hommes d'affaires mis en cause dans des ventes d'armes en Angola, auraient blanchi de l'argent grâce à la société suisse Glencore, installée à Zoug.
Les deux hommes d’affaires, via une cascade de sociétés, investissent en Angola des fonds en provenance de «Russie, d’Equateur et de Colombie. L’investissement initial se trouve ainsi blanchi», déclare dans une note la DGSE, les services secrets français. Et le document ajoute que les sommes ainsi dégagées «sont réinjectés dans des circuits financiers par l’intermédiaire de la société Glencore, établie en Suisse et appartenant à Marc Rich». «L’ensemble constitue une vaste opération de blanchiment d’argent sale», concluent les services secrets.
Glencore International AG est effectivement établie à Baar, dans le canton de Zoug, mais, officiellement, cette entreprise de trading pétrolier n’appartient plus à Marc Rich, ce millionnaire d’origine américaine, récemment gracié par Bill Clinton. Le roi du négoce avait été contraint en 1992 d’abandonner sa propre société à ses salariés. Il fondait ensuite Marc Rich & Co, toujours à Zoug, en 1996.
Il n’empêche, les accusations portées par les services secrets français à l’encontre de la société suisse sont particulièrement graves. Glencore International AG, très active dans la spéculation sur les contrats pétroliers, a l’habitude de ne pas communiquer. En effet, dès le mois de décembre, son nom a été cité dans cette affaire de vente d’armes vers l’Angola, pays en guerre, sans que la société de Zoug ne sorte de son silence.
Récemment, le juge genevois Daniel Devaud, en charge de ce dossier, a demandé aux banques suisses de saisir les comptes pouvant appartenir à 13 sociétés, dont le fabriquant d’armes slovaque ZTS Osos, Son ordonnance cite des sociétés aux noms exotiques comme Minotaure, Como offshore et Moorbrook services, mais pas Glencore.
Ian Hamel

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