
Guerre Iran-Israël: les derniers développements

Au lendemain de la "dévastation" que les Etats-Unis affirment avoir infligée aux sites nucléaires iraniens, la République islamique a menacé Washington de "lourdes conséquences".
(Keystone-ATS) Téhéran pourrait s’en prendre aux bases militaires américaines au Moyen-Orient ou fermer le détroit d’Ormuz par lequel passe un cinquième de la production mondiale de pétrole, estiment des analystes.
– L’Iran menace d’une « extension de la guerre » –
Réagissant aux frappes par des avions bombardiers furtifs américains qui ont largué pour la première fois des bombes anti-bunker, les forces armées iraniennes ont menacé Washington d’un risque d' »extension de la guerre dans la région ».
« Les combattants de l’islam vous infligeront de lourdes conséquences imprévisibles avec des opérations (militaires) puissantes et ciblées », a prévenu son porte-parole Ebrahim Zolfaghari dans une vidéo diffusée par la télévision d’Etat.
Dimanche, un conseiller de l’ayatollah Ali Khamenei, le guide suprême iranien, avait jugé que les Etats-Unis « n’avaient plus leur place » au Moyen-Orient et qu’ils devaient s’attendre à des « conséquences irréparables ».
Ali Akbar Velayati, cité par l’agence officielle Irna, avait même averti que les bases des forces américaines dans les pays arabes du Golfe seraient considérées « comme des cibles légitimes ».
– La Chine met en garde contre une « propagation » –
Le ministère chinois des Affaires étrangères a exhorté lundi tous les protagonistes du conflit à « empêcher une escalade (…) éviter résolument la propagation de la guerre et à revenir sur la voie d’un règlement politique ».
Pékin, qui importe du pétrole iranien, a également mis en garde contre un impact de la guerre sur l’économie mondiale et le commerce international dans le Golfe.
A cet égard, le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio a « encouragé » la Chine à aider à dissuader l’Iran de fermer le détroit d’Ormuz, voie maritime par laquelle passe 20% de la production mondiale de pétrole.
D’ailleurs, les cours de l’or noir se sont envolés de presque 6% en début d’échanges sur les Bourses en Asie.
– Frappes israéliennes, alerte aux missiles iraniens –
Au 11e jour de guerre entre l’Iran et Israël, l’armée de ce dernier a annoncé avoir bombardé des sites de lancement et de stockage de missiles sol-sol dans la zone de Kermanshah, dans l’ouest iranien.
Dans le même temps, l’armée israélienne a indiqué que des sirènes avaient retenti dans plusieurs régions d’Israël à l’approche de missiles iraniens.
En Iran, de puissantes explosions ont été entendues dans le nord de Téhéran, selon des journalistes de l’AFP.
– Diplomatie ou « changement de régime » –
Le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi, dont le pays est allié à la Russie, a dit lundi s’attendre à des consultations d' »une grande importance » à Moscou où il doit rencontrer lundi le président Vladimir Poutine.
D’autant que son porte-parole à Téhéran Esmaïl Baghaï a jugé que les Etats-Unis avaient « trahi la diplomatie » en attaquant l’Iran deux jours avant un cycle de négociations sur le nucléaire prévu le 14 juin à Oman.
Du côté des puissances européennes marginalisées par l’intervention des Etats-Unis, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont pressé dimanche Téhéran « de ne pas entreprendre d’autres actions susceptibles de déstabiliser la région ».
Mais le président américain Donald Trump s’est ouvertement interrogé sur l’idée d’un « changement de régime » en Iran: « Il n’est pas politiquement correct d’utiliser le terme ‘Changement de régime’, mais si le régime iranien actuel est incapable de RENDRE L’IRAN GRAND À NOUVEAU, pourquoi n’y aurait-il pas un changement de régime ??? », a-t-il écrit sur son réseau Truth Social.
L’imprévisible et impétueux milliardaire républicain avait vanté auparavant « des dommages monumentaux causés à tous les sites nucléaires en Iran », voire une « destruction totale ».
– Netanyahu salue Trump –
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait salué et prié dimanche pour son allié Donald Trump qui a imposé un « tournant historique » pouvant conduire le Moyen-Orient vers « un avenir de prospérité et de paix ».
– Impossible d’évaluer les dégâts –
Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi tient lundi à Vienne une « réunion d’urgence » et a estimé impossible à ce stade d’évaluer l’étendue des dégâts sur les trois sites nucléaires iraniens bombardés par l’aviation américaine.
– Cycle sans fin de « représailles » –
Lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU dimanche à New York, le secrétaire général Antonio Guterres a dénoncé le « risque » que le monde s' »engouffre dans un cycle sans issue de représailles ».